Un sauvetage nocturne et acrobatique dans l’Ossau

mardi 31 août 2010

Pompiers et Sécurité Civile ont été appelés à la rescousse en pleine nuit, dimanche.
L'hélicoptère de la Sécurité Civile lors d'une intervention dans les environs de Lescun - Photo Archives Guillaume BONNAUDOn le sait peu, mais les secours en montagne peuvent de plus en plus intervenir la nuit. Exemple dimanche soir, où une opération de secours a été lancée aux environs de 21 h 40 par l’épouse de l’un des quatre montagnards, inquiète de ne pas voir revenir son mari.

Les quatre Oloronais d’une quarantaine d’années, dont une femme, étaient partis sur le pic du Midi d’Ossau et voulaient le gravir par la face sud. Prévenus, les pompiers ont tenté de les localiser dès le début soirée, ce qu’ils sont parvenus à faire, grâce à un de leurs téléphones portables.

À partir de là, peu avant 23 heures, les pompiers du groupe de secours en montagne et l’hélicoptère de la Sécurité Civile Dragon 64 ont décollé vers le pic du Midi d’Ossau. Grâce aux indications des pyrénéistes, bloqués en cordée et qui ne pouvaient ni monter, ni descendre, l’hélico a pu rapidement les retrouver. Car depuis trois ans maintenant, les lunettes de vision nocturnes équipent les pilotes et les pompiers de montagne.

« Les conditions de vision étaient bonnes. On a alors tenté de les récupérer, raconte Patrick Claquin, pilote de Dragon 64, qui était de permanence dimanche dernier. On a fait balancer un secouriste à cinq reprises afin qu’il puisse leur lancer une corde et les aider à redescendre, mais ils n’y sont pas parvenus. »

Montagnards sécurisés
En pleine nuit, l’hélicoptère a tenté de s’approcher au plus près de la paroi rocheuse très verticale. Mais à moins de 2,5 mètres de la paroi, il y avait danger pour l’appareil. Pendant quelques instants, les secouristes ont envisagé l’idée de laisser l’un d’entre eux un peu plus bas afin qu’il rejoigne les pyrénéistes toujours encordés. Mais en pleine nuit, le périple s’avérait long, compliqué et périlleux.

« On a vu que les montagnards étaient bien sécurisés, qu’ils étaient bien équipés de polaires et que la température cette nuit-là était de 8 degrés Celsius. On a donc préféré reporter l’opération d’hélitreuillage au petit matin. C’était moins un geste héroïque que technique », précise encore le pilote de l’hélicoptère, qui est rentré à la base peu avant 1 heure du matin.

Ce n’est donc finalement qu’au petit matin que les pompiers et l’hélicoptère sont revenus sur place pour secourir les quatre montagnards, qui ont été hélitreuillés deux par deux dès 7 heures hier matin. Ils ont été déposés au refuge de Pombie. Là, après avoir avalé un café, ils ont pu reprendre le chemin de leur domicile. source
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Quatre Oloronais sur la corde raide au Pic du Midi d’Ossau
André, Stéphane, Serge et Hélène, coincés dans la falaise, ont été hélitreuillés hier matin par les pompiers - Photo © DR Quatre pyrénéistes oloronais, bloqués sur une cordée après que leur corde s’est coincée dans une fissure, ont passé la nuit à la belle étoile sur une petite terrasse. Une aventure !

André, Stéphane, Serge et Hélène, quatre oloronais d’une quarantaine d’années, tous pyrénéistes aguerris ont entrepris, dimanche matin, l’ascension de la face sud est de l’Ossau. Une voie classée TD, très difficile. Une première pour Stéphane, Serge et Hélène. Mais pas pour André qui a pris la tête de la cordée. Le quatuor était au pied de la voie à 9 h 30. La nuit tombée, les quatre amis n’étaient toujours pas revenus. Inquiète, la compagne de l’un eux a alerté les secours.

21 h 45. L’appel est réceptionné au Codis. Les pales de Dragon 64 commencent à tourner aux alentours de 23h15 (il effectuait un entraînement lorsque l’alerte a été donnée) tandis que deux secouristes du groupe secours montagne des sapeurs pompiers prennent place à bord de l’hélicoptère. Ces derniers tentent, par le biais des portables, de localiser les montagnards. Ils y parviennent. Entre-temps, le garde du refuge de Pombie a donné toutes les indications sur les conditions météorologiques.

Hélitreuillés au matin
Les pyrénéistes, qui avaient entrepris l’escalade en deux groupes de deux, expliquent alors qu’ils sont bloqués sur une cordée. L’hélicoptère poursuit sa route pour partir en reconnaissance sur le site. Les secouristes sont équipés de jumelles de visée nocturne. Le quatuor repéré reste en liaison avec l’équipage. Le chef de cordée est rassurant, assure que tout le monde va bien. Heureusement, car un hélitreuillage en pleine nuit est une mission particulièrement périlleuse. L’hélicoptère fait demi tour. Le rendez-vous est fixé à la première heure.

À 7 heures hier matin, les pyrénéistes ont été hélitreuillés deux par deux et déposés au refuge de Pombie. Juste le temps d’avaler un café et nos quatre amis reprenaient le chemin de leurs pénates.

André, Stéphane, Serge et Hélène garderont un excellent souvenir de cette nuit passée à la belle étoile « nous étions bien équipés, nous avions des vêtements chauds, des couvertures de survie, de l’eau de la nourriture, ce que tout alpiniste doit avoir dans son sac à dos » raconte André.

C’est alors qu’ils descendaient en rappel, qu’une corde s’est coincée dans une fissure. : « C’est un incident qui arrive fréquemment. Nous étions seuls. Personne au-dessus de nous pour nous décoincer » explique André.

Corde coincée pendant la descente en rappel
Il est 18 h 30. En montagnards avertis, ils décident de ne prendre aucun risque et de bivouaquer en attendant que le jour se lève. Les quatre amis ont dormi ou du moins sommeillé sur une petite terrasse. « En toute sécurité » précise André. Gagnés par la magie du site, ils ont eu tout le loisir d’observer la nuit étoilée, la lune « on voyait même Jupiter » s’exclame ce dernier.

Les quatre amis disent aujourd’hui avoir le sentiment d’avoir vécu une aventure hors du commun qui s’est achevée par un hélitreuillage : « C’était la cerise sur le gâteau » sourit André.

Les seuls à opérer des secours de nuit
La base de la sécurité civile de Pau est la seule capable de réaliser ce type de secours de nuit dans tout le massif pyrénéen. Son responsable Patrick Claquin était aux commandes de l’hélicoptère qui a tenté dimanche soir l’hélitreuillage des quatre pyrénéistes coincés.

« Quand nous sommes arrivés, nous avons constaté que la paroi était très verticale. Comme il était impossible de se placer en aplomb, nous avons décidé de balancer un secouriste au bout du câble afin qu’il essaie de leur lancer une corde supplémentaire afin qu’ils puissent redescendre. Nous avons tenté cette opération à cinq reprises. En vain. Nous avons décidé alors de les hélitreuiller le jour. Ils pouvaient attendre quelques heures de plus, car il ne faisait pas très froid, 8°, ils étaient bien sécurisés ».

Pour Patrick Claquin, ce sauvetage n’était pas spécialement périlleux. Durant l’été, il est intervenu à plusieurs reprises dans le massif Pyrénéen pour secourir des randonneurs en perdition. Evelyne Lahana source

Vos commentaires

  • Le 19 septembre 2010 à 16:26, par Chris En réponse à : Un sauvetage nocturne et acrobatique dans l’Ossau

    Bonjour,
    je suis étonné par cet article ! En effet vous vous glorifiez d’avoir risqué la vie de plusieurs personnes pour un résultat "nul" puisque vous n’avez rien pu faire !
    Ne serait-il pas temps de se remettre en question avant qu’un nouvel accident dramatique ne survienne ?
    Pour ma part, je reste persuadé que malgré toute l’instrumentation des EC145 et autres hélicos, le vol de nuit en montagne est trés dangereux. Le jeu en vaut-il la chandelle ?
    Pohlmann Eric médecin secours montagne Ariège Responsable Samu/Smur

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