Les patrouilleurs du ciel
Régulièrement, la gendarmerie effectue des missions de police de route en hélicoptère, moyen idéal pour repérer les comportements à risques.
En provenance de sa base de Toulouse, l’Ecureuil de la gendarmerie vient de se poser sur le tarmac de l’aéroport d’Agen. Sitôt les pales arrêtées, le capitaine Lagadec se dirige vers l’appareil d’où descendent le maréchal des logis-chef Loncle, le mécanicien, et le maréchal des logis-chef Rougé, le pilote, tous deux de la SAG (Section Aérienne de Gendarmerie), un détachement aérien de Toulouse. Ils se présentent à leur supérieur.

Cette mission de police de la route doit durer une heure. Pas plus. Le temps de faire deux fois la boucle Agen- Marmande par la RD 813 avec un retour en survolant l’autoroute. Une fois les instructions données, l’Ecureuil, âgé d’une trentaine d’années et qui en est à une de ses dernières missions, prend son envol.

A 200 m au-dessus du sol, et à 170 km/h, l’appareil suit la 813. Colayrac, Saint-Hilaire, Port-Sainte-Marie… « La radio passe mal. Peut-être à cause du relief… Le relief ? Tu plaisantes ? il n’est pas si terrible que ça ici. »
Entre Aiguillon et Tonneins les platanes empêchent toute visibilité. Tonneins est en vue. « C’est pas une ligne blanche coupée là ? », demande le pilote. Le capitaine Lagadec estime que l’infraction n’est pas assez flagrante pour intervenir. « On vire à gauche, direction l’autoroute. »

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas
Et voilà l’A62 qui défile en bas. Direction Agen. « La circulation est fluide ce matin. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. À croire que les gens ont été avertis de notre présence », plaisante le capitaine qui se met à parler boulot avec son pilote. « On a pris un gars à 194 km/h sur une départementale en Ariège… En Lot-et-Garonne c’est plutôt calme de ce côté-là. Même s’il y a de plus en plus de stupéfiants… alors on a mis les bouchées doubles. On en est à plus de deux cents contrôles positifs depuis le début de l’année. » Agen est en vue. Demi-tour. À nouveau la 813 pour la seconde boucle. Entre Ayet et Nicole, un motocycliste au comportement dangereux est repéré. Le capitaine avertit une des sept brigades mobiles en place au ce jour-là. « Motocycliste, couleur foncée, arrive à vive allure, avec dépassements dangereux… » L’Ecureuil ne perd pas de vue le motard qui ralentit son allure. « Il a dû avoir des appels de phares. » Mais il sera tout de même intercepté à l’entrée d’Aiguillon.

« Il nous reste 20 mn. Que fait-on capitaine ? » Réponse : « On continue jusqu’à Tonneins, puis on rentre par l’autoroute. » Rien à signaler sur le long ruban d’asphalte. Agen est là. L’aéroport. Atterrissage. Le temps de mettre 410 litres de kérosène, puis retour sur Toulouse dans l’attente d’une nouvelle mission. Jean-Marc Ramel

Surveillance
Au sortir de l’aéroport agenais, le capitaine Lagadec s’est dit « satisfait de cette sortie. Nos sept postes au sol étaient bien visibles. On a fait voir du Bleu. Il faut créer une insécurité pour les mauvais conducteurs ». Ce genre de mission de police de la route est proposée en moyenne une fois par mois au capitaine Lagadec. « Mais ça ne m’intéresse pas tout le temps. » Une fois l’hélicoptère reparti, les unités au sol restent en place. Sur l’autoroute la voiture-photo, sur la 813 les motards et leurs jumelles. En période de vacances, sur l’autoroute, il peut y avoir des pics de 2000 véhicules par heure entre Agen et Marmande. L’hélicoptère est un moyen idéal pour repérer les comportements à risques. En Midi-Pyrénées, trois hélicoptères sont en service (2 à Toulouse et 1 à Tarbes). En Aquitaine, quatre sont opérationnels, dont un pour les sauvetages en mer à Mimizan. 60 % des sorties sont des missions judiciaires, 30 % pour du sauvetage.

Repères
Le chiffre : 180 ; c’est le nombre de litres de carburant. que consomme, à l’heure, l’Ecureuil.

« On n’est pas là pour faire du chiffre mais pour verbaliser des infractions qui existent vraiment. » Capitaine Lagadec. source