Un été sous haute tension pour les services de secours du Languedoc-Roussillon
vendredi 13 août 2010
La période d’été est particulièrement chargée pour les services de secours du Languedoc-Roussillon. Leur activité est globalement multipliée par trois dans les départements du littoral, en raison de l’afflux touristique et de nombreuses prises de risques, à la plage comme en montagne.
Ils se présentent un à un, pilotes, mécaniciens, médecins, secouristes, taillés, dans les combinaisons orange de la Sécurité Civile, ou dans la tenue bleu marine typique des sapeurs-pompiers. Ils se disent « partenaires » mais sont bien plus que ça : une équipe, qui n’a plus besoin de se parler pour savoir ce que chacun doit faire lors d’une intervention.
Ce qui les soude : une vocation, le secours à la personne, et le Dragon. Cet hélicoptère ultra-moderne, outil de travail et de sauvetage hors pair qui s’est brillamment illustré lors des inondations du Var. « Le Dragon est un moyen spécialisé et rare dont l’engagement n’est pas systématique. Une réflexion est toujours menée sur l’opportunité de le faire intervenir », indique Raphaël Duboullay, chef des opérations au Sdis 34.
« Il n’y a que 22 bases en France équipées d’un tel dispositif », explique Antoine Rodriguez, pilote instructeur de la Sécurité Civile. Et dans le lot, la base de Montpellier est en pointe.
Un nouveau dispositif est expérimenté depuis le 1er août. Un spécialiste secours hélicoptère (SSH) montagne ou subaquatique, jusqu’alors mobilisable suivant les situations, fait désormais partie de l’équipage permanent, stationné sur la base de la Sécurité Civile.
Au nombre de vingt-trois, originaires des cinq départements où opère le Dragon, ils assurent le treuillage ou le secours en milieu aquatique, et assistent le médecin.
« Un relationnel va s’instaurer, une connaissance et une confiance qui vont améliorer l’efficacité de l’intervention », souligne le major Colombier, conseiller technique du Groupement d’intervention en milieu périlleux (Grimp 34).
Tous les personnels qui prennent place à bord du Dragon disposent d’une formation particulière. « Il faut que les médecins aient un tempérament baroudeur, car ils doivent maîtriser un certain nombre d’activités non-médicales pour réaliser le secours », assure le médecin-colonel Daniel Prost, chef du service médical au Sdis 34. Les gardes sur le Dragon sont assurées par des médecins sapeurs-pompiers volontaires (urgentiste ou anesthésiste), souvent sur leurs congés.
Alors pourquoi un tel investissement ? « Parce qu’on a la vraie sensation de rendre service aux gens, dans des missions qui ne se ressemblent pas », témoigne le médecin-commandant Thierry Gros. Et puis « le Dragon est attractif » et efficient. Lors d’un accident sur l’autoroute A9, prévenue à 00 h 18, l’équipe a décollé à 00 h 43 alors que personne n’était présent sur la base au moment de l’alerte.
« Des équipes qui se connaissent sont efficaces », affirme le capitaine Duboullay. Et cette complicité permet d’affronter la dureté de certaines interventions. Anthony CERVEAUX source