Embarquez à bord de Dragon 63 de la Sécurité civile

mardi 10 novembre 2020

Ce dragon n’est pas du genre à faire peur, même si le voir apparaître dans le ciel peut susciter l’inquiétude. L’hélicoptère de la Sécurité civile du Puy-de-Dôme Dragon 63 est là pour voler au secours des Auvergnats 24h/24 et 7j/7. Lorsque pilote, mécanicien, pompier, infirmier et médecin du SAMU prennent place à bord du Dragon 63, c’est une course contre la montre qui commence. En quelques minutes, l’hélicoptère de la sécurité civile se rend sur les lieux de l’accident : « Nous partons sur un accident de la route du côté de Vichy. C’est le SAMU 03 qui nous engage  », explique Bruno, pilote de Dragon 63. L’hélicoptère va permettre une prise en charge sans délai de la victime : « Ça permet d’être au plus rapide. Pour aller de Clermont-Ferrand à l’est de Vichy, on a mis un petit quart d’heure alors que par la route, ça prendrait 45 minutes au minimum  », se félicite Bruno.

Plus de 750 interventions cette année
Ce vendredi 6 novembre, un homme de 49 ans a perdu le contrôle de son véhicule et percuté un arbre. Il est grièvement blessé, son pronostic vital est engagé. Pour lui venir en aide, tout l’équipage du Dragon 63 se mobilise : « Moi, je ne suis pas médecin ni infirmier, j’aide simplement pour le matériel, mettre la victime dans la barquette, l’attacher et puis on embarque. Il faut faire vite », raconte Philippe Lefevre, mécanicien treuilliste du Dragon 63. Le patient est transféré au CHU Gabriel-Montpied. Il est aujourd’hui tiré d’affaire. Depuis le début de l’année, Dragon 63 a été appelé pour plus de 750 missions de secours à la personne. Plusieurs de ses interventions ont lieu en milieu périlleux, grâce au treuillage, la spécialité de l’appareil.

Des entraînements pour l’équipe médicale
L’équipe médicale à bord change tous les jours. Charlotte Ayzac ne travaille que quelques fois par mois avec le Dragon et la jeune médecin-urgentiste n’a pas l’habitude de sauter dans le vide, alors, pour appréhender l’exercice du treuillage, des entraînements réguliers sont organisés : « Ça nous permet, le jour où il y a un treuillage à faire avec une victime à sauver, de pouvoir se concentrer sur la victime sans avoir le stress du treuillage. C’est impressionnant mais on est content de le faire, c’est une belle opportunité qui peut aider à la prise en charge des patients », précise Charlotte Ayzac.

Un dispositif spécial en montagne
Pour ce genre d’intervention, d’autres secours sont mobilisés. Si l’accident a lieu dans le Sancy ou le Lioran, un gendarme spécialisé dans le secours en montagne sera à leurs côtés. En rivière ou moyenne montagne, ce sera un pompier : « Notre rôle est de conditionner la victime dans le brancard pour faire son extraction et après, en coordination avec l’équipe du Dragon, on effectue le treuillage. On est à cet entraînement pour répéter ces gestes, pour les caler à nouveau », explique Franck Simonet, sapeur-pompier et chef d’unité du Secours en Milieux Périlleux et Montagne. « Bien souvent, ce sont des opérations de treuillage pour des victimes qui ont des traumatismes à la cheville ou au genou, parfois plus traumatisant, comme un accident de quad ou de VTT », ajoute Philippe Milhès, pilote du Dragon 63 et chef de base.

Une équipe toujours mobilisée
Dragon 63 sillonne le ciel auvergnat plus de 700 heures par an, alors chaque matin l’engin est scrupuleusement inspecté par Philippe Lefevre, l’un des mécaniciens de l’équipe : « On vérifie tous les organes de la machine pour voir si tout est fonctionnel, pour qu’il n’y ait pas de problème une fois qu’on est parti en vol. » Il y a des jours où l’hélicoptère ne quitte pas la base. Le téléphone reste silencieux, et si l’adrénaline des interventions semble bien loin, l’équipe reste sur le qui-vive : « On suit toutes les heures au moins l’évolution de la météo pour voir les terrains qui sont accessibles ou pas. Ça nous permet de nous préparer et d’être plus réactifs au moment de l’appel », affirme Bruno, le pilote.

Des interventions marquantes
Tout comme Philippe Milhès, Bruno était pilote dans l’armée de terre, avant d’intégrer la Sécurité civile il y a près de 20 ans. S’ils ont à leur compteur des milliers d’interventions, certaines restent gravées et traumatisent. Le souvenir d’une mère de famille victime d’une noyade hante encore Philippe Milhès : « Rapidement, je me suis aperçu que sur la plage il y avait le papa, avec ses deux enfants. Le médecin, quand je l’ai eu au téléphone, m’annonce qu’il est déjà trop tard. La réaction des enfants, avec les cris et les déchirements qu’on peut imaginer, c’est juste affreux. Je n’ai pas pu retenir mes larmes. »

En pleine crise sanitaire, les pilotes de Dragon 63 doivent désormais faire face à un autre genre d’intervention : les transferts inter-hospitaliers de patient COVID 19, pour venir en aide à l’hélicoptère blanc du SAMU. Source

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