Né à SARRALBE, en Alsace le 15 décembre 1932, c’était un grand personnage de l’hélicoptère, admiré de tous qu’ils soient constructeurs, les diverses sociétés et bien sûr les pilotes militaires ou civils.
Son parcours fut très complet. Cet élève de Raymond Fumat qui l’a lâché sur Alouette 2 et de Claude Aubé qui le qualifia sur Alouette 3, a commencé par piloter dans l’Aéronavale sur Sikorsky S-51 pour les missions PEDRO de 1951 à 1957, puis ce fut l’Algérie et revenu à la vie civile, il va entrer chez Helicop-Air de 1957 à 1961.
Les choses vont évoluer très vite car il va piloter pour Héli-Afrique, toute première équipe d’Héli-Union. Il va devenir Chef Pilote de cette dernière, puis Directeur des opérations, Directeur d’exploitation et enfin conseiller du Président à Héli-Union de 1962 à 1993.
Ses principaux titres : Pilote de ligne hélicoptère, il va terminer avec 11 850 heures de vol. Il fut Instructeur Examinateur DGAC, puis il aura été Conseiller du personnel navigant de 1957 à 2000. Vice Président du GFH de 1961 à 2002. En International, il sera Conseiller DGAC–OACI de 1985 à 1987. Président de l’EHA de 1984 à 1987, Président de l’EHOC de 1988 à 1990, Représentant EHA auprès des JAA de l’EASA de 1989 à 2003. Enfin, Représentant de l’IFHA auprès de l’OACI de 2000 à 2003. Conseiller hélicoptères de la DGAC Indienne de 2005 à 2007.
Un très beau parcours !
Tout juste breveté pilote de l’aéronavale à 20 ans, Charles Schmitt tombe par hasard en 1954 dans le monde à peine éclos de l’hélicoptère, pour ne jamais en ressortir. |
Ses distinctions
Chevalier de la Légion d’Honneur, Médaille de l’Aéronautique, Croix de la Valeur Militaire, Médaille Militaire, Détenteur du Trophée Louis Bréguet en 1984, Médaille du SAMU en 2011.
Ses publications
Les hélicoptères 80 années de vol Vertical, Hélicoptères, utilisation et pratique.
C’était un grand nom des Voilures Tournantes. J’ai eu le plaisir de le côtoyer et de voler avec lui ; j’en garde un excellent souvenir.
Bon dernier vol Monsieur Charles SCHMITT.
Charles SCHMITT s’est éteint chez son frère d’un AVC dans la nuit du 4 au 5 novembre 2011.
Charles SCHMITT - Ancien vice-président du Groupement français des hélicoptères, élu membre titulaire de l’Académie - Allocution de réception prononcée à la séance du 25 novembre 2005
Carrière militaire
Né le 15 décembre 1932 à Sarralbe en Moselle, le second d’une famille de trois garçons, la petite ville de 5000 habitants est située à 10 kilomètres de la frontière allemande. Je précise ce point qui jouera un rôle très important dans ma vie personnelle et professionnelle. À commencer par une évacuation en catastrophe le
3 septembre 1939 pour me retrouver le lendemain assis dans un appartement entièrement vide d’une cité ouvrière à Dombasle en Meurthe-et-Moselle, avec ma mère et mon jeune frère de quatre ans et pour tout bagage une valise.
Durant toute la guerre mon père décide de rester à Dombasle car il a une phobie viscérale des Allemands. Retour à Sarralbe en 1945 et étude au collège local puis au lycée de Sarreguemines avec obtention du baccalauréat en 1951 et décision d’un engagement dans l’Aéronavale car le désir de voler était né de la période de la guerre avec la vue des avions de toutes nationalités qui encombraient le ciel lorrain pendant toute cette période et le fait d’un parrain qui était lui-même ancien pilote de la Marine.
Maroc 1952
Cours de pilotage entre les années 52 et 53 à Khouribga d’abord puis le cours de bimoteur à Agadir au Maroc.
Saint-Mandrier en Novembre 1953 : découverte de l’hélicoptère
Fin 1953 nouvelle intervention du destin avec les affectations des pilotes de la promotion. Nous étions tous prêts à rejoindre une des escadrilles de servitude de l’Aéronavale mais une surprise de taille nous attendait, il fallait un volontaire pour l’escadrille hélicoptères de Saint-Mandrier. Il n’y avait évidemment aucun volontaire car les hélicoptères à l’époque se limitaient à quelques Bell 47 et deux Sikorsky S-51 affectés au porte-avions Arromanches en séjour Indochine. La bonne entente entre les nouveaux promus nous a conduits à confier au tirage au sort le condamné à l’affectation à Saint-Mandrier. C’est donc à la courte paille que je dois de me retrouver le 2 novembre 1953 à batailler avec le vol stationnaire sur Bell 47 D. Dans ce que je considérais à l’époque comme mon malheur, une bonne surprise : l’escadrille 58S venait de percevoir les premiers hélicoptères Piaseccki HUP 2, appareil monomoteur birotor en tandem spécialisé dans la sauvegarde porte-avions et les opérations de treuillage. Après la transformation classique affectation en début 1954 à l’escadrille 23 S qui se créait à Saint-Mandrier pour assurer les missions de sauvegarde auprès des porte-avions nouvellement arrivés des États-Unis le La Fayette et le Bois Belleau, ce dernier partant relever l’Arromanches en Indochine.
Indochine Juillet 1954 Dixmude
Après la formation, première mission classique de liaison et de surveillance de torpille pour les différents établissements de Toulon et Saint-Tropez puis, en Juillet, embarquement pour le transport d’avions Dixmude qui devait prendre à Karouba en Tunisie des avions Corsair et Helldiver pour les amener en Indochine. Nous sommes arrivés en Indochine fin Juillet et je fus détaché à terre à la base d’hydravions de Cat Laî où opéraient des Grumman Goose. La base était proche de Saigon et j’étais mis à la disposition de l’amirauté pour assurer des liaisons alors que le Dixmude partait pour le Tonkin et commencer l’évacuation du Nord.
Durant ce séjour, j’ai effectué différentes liaisons en particulier vers un porte-avions anglais qui se trouvait au large du Cap Saint-Jacques, me donnant ainsi la première occasion pratique d’utiliser un anglais plus que rudimentaire que je m’étais mis en tête d’apprendre car je ne pouvais supporter de voler sur des appareils dont je ne pouvais lire la documentation. Cette décision jouera à nouveau un rôle essentiel dans ma carrière.
Retour d’Indochine en novembre 1954 et réintégration de l’escadrille 23 S et première affectation sur le La Fayette pour assurer la sauvegarde lors des traditionnelles séances de qualification des pilotes d’avions de la 54 S escadrille école des pilotes embarqués, les éternels exercices inter-alliés entre Malte / Gibraltar et l’Angleterre, les exercices d’entraînement des flottilles embarquées entre Tunis et Oran.
Octobre 1955, repêchage d’un pilote de la 15 F en un temps record : moins de 5’ entre le catapultage et le retour sur le pont d’envol de l’Arromanches.
Algérie Sikorsky S-55 en Novembre 1955
Une année à la 23 S et à nouveau l’envie de voir d’autres horizons, d’où le
départ en novembre 1955 pour l’Algérie sur Sikorsky S-55 à Sétif en détachement
sur la base du GH 2 commandée par le colonel Crespin. (...)
– Cliquez ici pour lire la suite et en savoir plus sur Charles Schmitt (à partir de la page 249).
• Cliquez ici pour voir un reportage en Août 1966 dans les Drus.
Messages
9 novembre 2011, 12:15, par LIRON Daniel
Merci Jean-Marie d’avoir évoqué la perte de ce pionnier car la presse spécialisée n’en a presque pas parlé et l’UFH non plus.
L’hélicoptère lui doit beaucoup car il faisait partie de ces hommes discrets mais efficace tout comme l’était Jean Boulet.
Daniel Liron
9 novembre 2011, 18:56, par Potelle Jean-Marie
Merci Daniel, j’ai fait passer un article sur Aviation et Pilote et sur le bulletin de la Gendarmerie. Il le méritait bien ce vieux Charles.
12 novembre 2011, 21:14
Assistante au service des Opérations Internationales d’Héli Union au sein du service des Opérations Internationales dirigée fin des années 1980 début des années 1990 par M. Charles Schmitt, je suis marquée profondément et durablement (20 ans) par son professionnalisme, son intégrité, son approche simple et efficace des êtres comme de cette profession captivante qui ne permet pas l’amateurisme.
Le respect et l’estime que j’ai porté, porte et porterai pour Charles Schmitt sont immuables, telle la flamme d’Héli Union qui vient de fêter ses 50 ans.
Merci Mr Schmitt, je ne vous oublie pas.
Emmanuelle Sayour
20 avril 2012, 21:02, par LEDOS Jean-Jacques
J’apprends avec beaucoup de peine la disparition de Charles Schmidt.
Nous avions le même âge.
J’ai eu le plaisir d’effectuer avec lui de nombreuses missions de prise de vues pour la Télévision fraçaise, service public de la RTF et de l’ORTF.
Il avait l’audace prudente et surtout la compréhension des nécessités de l’image.
Il était en outre, hors des heures de service un bon compagnon.
Jean-Jacques Ledos
31 octobre 2017, 15:24, par Michel
J’ai bien connu Mr Schmitt lorsque je travaillais chez Héli -Union ,j’ai eu le privilège de voler avec lui lors de vols d’essais sur Alouette ,Lamas, Pumas etc. après que les hélicos sortaient de grande visite ou lors d’une journée baptême de l’air dans les années 80 avec mon épouse ...à la retraite depuis longtemps mais que de beaux souvenirs dans cette compagnie aérienne d’hélicoptères !