On l’appelait « L’EMPEREUR »

Publication : 2/10/2009 Auteur(s) : Papycoptere

Comme beaucoup, j’ai eu le privilège de côtoyer René Delvaux alias « L’EMPEREUR ».
Né en 1920 dans l’Aisne, rien ne le prédestinait à devenir cette figure incontournable de l’hélicoptère.
René Delvaux aux commandes du Bell 47 F-BRHV - Photo Gerard HalaryEn 1939, il est engagé volontaire dans un régiment d’Infanterie Coloniale. Ses affectations l’amèneront dans divers endroits comme Dakar, Casablanca, en Corse et un peu partout en France. Blessé deux fois par des éclats d’obus, prisonnier puis évadé, il sera démobilisé le 25 juillet 1946 avec le grade de Sergent-chef.
Jusqu’en 1952, il est d’abord agent auxiliaire en Allemagne et dirige un garage. Après dissolution du service il devient contrôleur/essayeur chez Citroën puis Simaca. Déjà une première partie bien remplie.
Se profile la Gendarmerie en 1952. Il est d’abord affecté à la Garde Républicaine, puis ce sera le Groupement Blindé.
Bell 47 F-BRHV en vol avec l'adjudant-chef René Delvaux aux commandes - Photo Gerard HalarySa destinée se précise avec son Brevet de pilote avion en 1954 puis celui d’hélicoptère en 1955, brevet N°112. Il rejoindra dans un premier temps le GH 2 à Sétif. Le 16 mai 1959, il est breveté moniteur pilote hélicoptères sur Bell 47 et Alouette 2.
Il sera ainsi le deuxième Instructeur de la Gendarmerie après l’Adjudant Réty.
Il va être chargé de défricher les départements d’Outre-Mer. Mise en place des Sections et recherche des points de posés. Il en profitera pour contrôler et instruire les pilotes.
L'Alouette II F-MCSF Gendarmerie avec les boudins en Outre-mer - Photo collection JMPIl va bien sûr prendre du grade et sera nommé adjudant-chef en 1966.
Il participera à tous les stages de montagne d’abord à Barcelonnette puis à Briançon.
En 1970, il est affecté à la « Sécurité des Vols » à Versailles-Satory et ses contrôles l’emmènent partout à travers la France et l’Outre-mer.
Lors d’un de ses voyages, il se posera sur les Monts Tumuc-Humac à la frontière de la Guyane et du Brésil en Alouette II « Astazou ».
En 1975, il quitte la Gendarmerie, avec le grade de sous-lieutenant, pour rejoindre l’Aérospatiale, Division Hélicoptères.

Là aussi, il va beaucoup bouger pour les salons, les études et surtout mettre en valeur ses connaissances dans le domaine des Voilures Tournantes. Une autre mission va lui être confiée, la formation des Commerciaux de l’entreprise. Cela se fera à Lognes en Seine-et-Marne sur Alouette 2. Pendant cette période, il va toucher au show Business. D’abord avec une Alouette 3 pour le film « l’Animal » avec Jean-Paul Belmondo puis ce sera pour l’émission « Incroyable mais vrai » où il doit tracter avec un Écureuil des spécialistes du surf sans la planche rien que sur leurs pieds et sur l’eau (barefoot). Jacques Martin l’invitera à son émission en compagnie de Mireille Mathieu.

En 1988, il quittera l’Aérospatiale pour une retraite bien méritée, ce qui ne l’empêchera pas de continuer à faire partager son savoir aux jeunes et moins jeunes.
Aujourd’hui, je vous parle de René car il était un « Très grand » de l’hélicoptère. Certes, il n’aimait pas se mettre en évidence, tout le monde avait un grand respect pour lui et sa simplicité lui valait de vrais coups de chapeau que ce soit dans la Gendarmerie, la Protection civile ou dans le milieu privé.
Après son départ à la retraite, il revenait souvent à la Gendarmerie, mais l’ambiance avait changé, chez Aérospatiale où, là aussi, les choses bougeaient. Alors son plaisir était que nous nous retrouvions au « Romarin » cher à Georges Bras et sa famille avec « Bill » Chalard, autre figure de la Gendarmerie et Jean-Louis Espes, de la communication d’Aérospatiale et là, pendant des heures, il nous racontait ses bons et mauvais souvenirs. Il n’a jamais vraiment été médiatisé et pourtant quel « Grand Bonhomme » !
Personnellement, je ne garde que des bons souvenirs de lui et des vols que nous avons fait ensemble dans le Briançonnais et tout ce qu’il m’a appris.
Grand merci René !

Un de ses derniers salons avec sa " clope " entouré de JM Potelle à gauche et Brusadelli à droite - Photo collection JMPIl est parti en 1991, avec plus de 7000 heures au compteur et des décorations dont la Médaille de l’Aéronautique, la Légion d’Honneur, Croix de Guerre et j’en passe...
Personne ne pourra le remplacer, lui et son éternelle « clope ».

Une anecdote qu’il aimait raconter ; tout au début, les hélicoptères de la Gendarmerie servaient aux opérations de maintien de l’ordre. Lors d’une de ces missions, il pilotait un Bell 47 avec à son bord un Officier Observateur chargé de guider les CRS vers les manifestants. Deux bruits secs se sont faits entendre et René s’aperçut que la température d’huile grimpait dangereusement, il se mit en autorotation et réussit un posé parfait. Une fois descendu de l’appareil il constata que les courroies du ventilateur de refroidissement étaient cassées. Par radio, il alerta la base. Pendant ce temps, les manifestants, eux, venaient vers l’appareil. Ils eurent très peur jusqu’au moment où l’un des grévistes aperçut les képis des gendarmes dans l’hélico. Ils n’étaient donc pas des CRS et tout s’arrangea. Après avoir raconté cette discussion à leurs autorités, les hélicos se virent affublés de plaques Gendarmerie sur les côtés.
Autre anecdote, il appelait l’Alouette II F-MJAN « sa vieille Pute » car disait-il : "c’est la machine sur laquelle tout le monde passe".

Vos commentaires

  • Le 3 octobre 2009 à 11:18, par Chris En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

    Merci à JMP pour ce bien bel éloge bien mérité d’un ami que je connaissais bien et grand pote de mon père.
    GILBERT HAMELIN AAAFAG

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  • Le 7 octobre 2009 à 19:44, par Chris En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

    Médecin Chef du 1er Groupement Blindé de Gendarmerie Mobile et passionné d’aviation j’allais souvent faire un tour à la section Hélico.
    J’avais souvent l’occasion de voler quand, pour des essais, on avait besoin d’un "sac de sable". Je volais souvent avec l’Empereur qui était pour moi un véritable ami. Avec lui, j’ai traité des enfants atteints de coqueluche. Quelquefois, il m’emmenait survoler Versailles et Paris (pour la bonne cause EVASAN...) d’où de magnifiques photos et films. Muté à Tarascon, j’allais souvent à Briançon, quand DELVAUX y était. La dernière fois que je l’ai vu, il m’a fait visiter l’usine où l’on fabriquait les Alouette et il m’a offert un blouson de Pilote que j’endosse toujours.

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    • Le 7 octobre 2009 à 21:23, par Chris En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

      C’était pour les opérations COQUELUCHE.......!!!!!!!! et je me souviens de vous.
      Cordialement
      GILBERT HAMELIN AAAFAG

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      • Le 8 octobre 2009 à 11:32, par Chris En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

        Moi aussi je me souviens de vous. Affecté en août 1962, j’ai été reçu par le Colonel Bonardi qui m’a immédiatement affecté un logement (villa jumelle de celle du Capitaine Potelle) ; j’étais à peine dans les lieux qu’un aimable Gendarme s’est présenté chez moi pour me faire choisir papiers et peintures. Ma famille m’a rejoint, deux filles et deux garçons. On m’a construit un deuxième garage pour abriter la 4 cv de ma femme.
        Nous avons été immédiatement adoptés. Un gendarme un peu original venait cultiver mon jardin (il greffait tout ce qu’il pouvait) quand ma voiture avait un problème, il y avait l’atelier ; une petite bosse, il y avait Pierrat. J’ai encore un barbecue fabriqué par Waguet ; à la kermesse, ma femme et moi tenions un stand de brochettes et tous les ans, il fallait acheter le double de viande de l’année précédente. Mon chef, c’était Boudon, mon chauffeur, Le Roch, puis Chouquet. Je me souviens quand on a aménagé la chapelle, tout le monde s’y est mis, il n’y avait pas de grade. Que de bons souvenirs ! Aujourd’hui, j’ai 84 ans (ma femme aussi) opéré d’un triple pontage, je tiens encore un peu debout. je conduis toujours ; une CLIO a remplacé l’Ariane et la Ford Falcon. Je suis complètement sourd et porte des prothèses, et sur mon permis de conduire, l’adresse est 1er Groupe de Gendarmerie Mobile Satory. Heureux de vous avoir retrouvé ; je vous embrasse !
        Mon seul regret dans tout ça est de ne pas été fait Gendarme d’Honneur.

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        • Le 10 octobre 2009 à 16:18, par Chris En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

          Je vous remercie pour ces mots de vérité, d’émotion, et d’affectueuses pensées pour nos anciens du 1er GB de GM à SATORY
          Bien des amitiés,
          GILBERT HAMELIN Membre AAAFAG

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        • Le 13 octobre 2009 à 19:29, par Chris En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

          Bonjour, Mr Schikele,
          Je suis Gérard Guillot, fils de Jean Guillot, le gendarme "un peu original qui greffait tout ce qu’il pouvait". C’est très vrai, d’ailleurs, un de ses surnoms à Satory était "Rosiers". Certains gendarmes m’appelaient le fils Rosiers.
          Papa avait beaucoup d’estime pour vous. Il nous parlait de votre passion de la mécanique et de la façon dont vous auscultiez les moteurs défaillants au moyen de votre sthétoscope pour diagnostiquer la panne.
          J’étais un copain de votre fille, copine elle-même de Catherine Hervet dont nous n’avons plus de nouvelles. Il y a une amicale très dynamique d’enfants de gendarmes qui va se réunir à Satory le 14 novembre. Tous les enfants de gendarme sont les bienvenus.
          Bien à vous.
          G. Guillot

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          • Le 14 octobre 2009 à 20:26, par Chris En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

            Bonjour Mr Schikele,
            Comme Jean Guillot, papa, Gilbert Rivière, parlait de vous comme un passionné de mécanique.
            Je regarderai samedi le site avec papa. Que de souvenirs.
            Des hélico, j’ai encore en tête : "alerte hélicoptère, évacuation sanitaire"

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            • Le 19 octobre 2009 à 19:34, par Chris En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

              Je rappelle bien de votre père et au fur et à mesure que je communique avec les anciens de satory, je revois par la pensée toute figures sympathiques, que j’ai cotoyé durant les sept années où j’eu l’honneur d’être parmis vous. Mon stéthoscope ne me servait pas qu’à ausculter mon moteur mais aussi de temps en temps, il de posait sur la frèle poitrine de tout ces gamins sympathiques qui circulaient dans la cité. Ma fille Christine que certain ont connus habite à Lyon elle est grand-mère, et sa fille a fait de moi un arrière grand-père...
              Je viens de me souvenir que l’épicier du petit marché s’appelait Compain. Quant à Mr Rivière, il était, je crois, radio aux hélicoptères.
              Je pense aussi à tous les "garnements" qui rodaient sur le tournage de "Paris brûle-t-il"

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    • Le 15 novembre 2009 à 11:33, par Chris En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

      Juste une occasion pour moi de communiquer avec le Docteur Schickelé qui nous a tous suivis à la gendarmerie de Satory - je suis la fille de Bernard Pierrat qui en connaissait un rayon sur les hélicoptères mais qui hélas est parti en avril 2007.
      Docteur, vous étiez le bienvenue à la maison et vous saviez où l’on fabriquait les meilleures frites de Satory - ça vous rappelle quelque chose ?
      Aujourd’hui, ma maman et ma famille sont essentiellement reparties dans notre pays natal les Vosges, et moi je vis à Montlhéry dans l’Essonne, et les uniformes ont continué à me poursuivre car je suis mariée à un médecin général ...
      Mes amitiés
      Annie Pierrat

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  • Le 25 octobre 2009 à 20:52, par Chris En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

    Bonjour,
    Je suis le gendre d’André VIOT et je suis certain de l’avoir reconnu sur une photo, de même que Raymond BERTHIER...
    Vous étiez pilote avec lui ?
    Cordialement.
    Pascal

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    • Le 24 novembre 2009 à 23:20, par Chris En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

      Ma chère Annie, tout d’abord je t’assure que je suis peiné de savoir que ton Père nous a quitté. Pour moi, nous n’étions pas un Colonel et un Gendarme, mais deux copains qui s’entendaient comme larrons en foire.
      Quant à tous les "petits Pierrat", c’était des gamins bien sympathiques ; bien sur que je me souvient des frites de Mme ta mère.
      (les meilleures de Satory) toujours de bonne humeur. elle et moi on se racontait des blagues :" j’ai un poele a mazout !!!). Si tu as une adresse mail communique la moi et dis moi ce que sont devenus tes frères et soeurs. C’était le bon temps quand ta mère affolée me faisait venir parce que sa fille avait du sang dans ses urines, alors qu’elle avait simplement mangé des betteraves à la cantine... Je les aimais bien tout ces petits de Satory. Je t’embrasse ; embrasse aussi ta maman de ma part quand tu la verras.

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  • Le 18 octobre 2012 à 19:23, par Chris En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

    Mais tous les pilotes des hélicos de la GIE nationale se rappellent de l’EMPEREUR ! C’était une figure incroyable avec un accent pour moi qui venait du midi. Je comprenais mal sa façon de parler car en vol c’était le seul qui utilisait encore ces vieux laryngophones sur la glotte, un bazar qui déformait la voix alors parfois en instruction, il nous donnait un ordre à gauche, on avait compris a droite… et allez, un bon coup de ronflons de l’Empereur mécontent : « mais qui leur avait « foutu des zobeck pareils ? », « Neu de dieu de neu de dieu à gauuuuuuuuuuche c’est par làààààààààààààà, à d’chedrroitttttte, c’est par làààààà, c’est pas compliquée ça ? Merdddddddde ! » ; « Tout d’mêm ! » ; « Bon, tu paieras ta bibine t’a l’heure au bar pour tes conneries… »,
    «  Oui, oui, Monsieur l’Empereur ».
    Tous balisaient mais tous on l’aimait, c’était un Monsieur comme pilote hélico.
    Si tu nous vois de la haut, on te salut tous l’Empereur !

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  • Le 21 avril 2014 à 11:37, par Chris En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

    René m’a donné la chance de piloter et m’a breveté à l’automne 1983 - c’était à Meaux, et il y avait 30 noeuds de vent ce jour-là - un an et demi après que j’eus rejoint la "DH". Je n’oublierai jamais mon premier stationnaire et, bien sûr, mon lâcher après une dizaine d’heures de vol. Un grand moment ! Je le revois descendre de la machine, boucler soigneusement le harnais sur le siège qu’il venait de quitter, et à mon regard interrogatif, répondre par un "Il faut que je me détende un peu ; va faire un tour pendant ce temps-là...".
    Avec mon ami Jean-Louis Espès, nous étions ses complices et René nous rendait bien plus que nous lui donnions !
    Moi-même ami du Colonel Crespin, je pus attirer l’attention de ce dernier sur la carrière exemplaire et le parcours peu banal de René. Il fit reprendre un dossier que la modestie de ce dernier avait laissé oublier, et c’est ainsi que nous nous retrouvâmes tous autour de lui pour sa légion d’honneur quelques mois plus tard. Légion d’honneur remise par Pierre Robaut, figure de la DH, ancien de la RAF d’une sympathie décapante et amateur éclairé d’une boisson méridionale aux accents anisés.
    Je garde précieusement des photos et un exemplaire dédicacé du "Mémento pour l’entraînement des pilotes" qu’il avait écrit.
    Avec René, Jacques "Bill" Chalard et Serge (toujours dans la machine, les anciens comprendront), nous - modestes pilotes privés - eûmes la chance d’effectuer plusieurs stages en montagne, à Briançon où les gendarmes nous accueillaient sur leur DZ, sous le magistère d’un autre grand pilote et ami, Jean Louvet : une légende vivante.
    Quant à moi, je parvins par un concours assez extraordinaire de circonstances à devenir pilote de réserve dans la marine. Après de nombreuses années, à Lanvéoc, un soir, alors que je me changeais dans une pièce attenante à la salle d’alerte, j’entendis qu’on parlait de moi ; une phrase me fit rosir de plaisir "Le vieux, il ne se débrouille pas mal". Eh bien ce compliment, plus qu’à moi, était destiné à René qui nous avait quitté depuis déjà bien des années. Un grand pilote. Un magnifique instructeur.

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  • Le 11 novembre 2021 à 16:03, par Jean-Marie GIRAUD En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

    Merci Jean-Marie pour cette sauvegarde de la mémoire de René Delvaux.
    Permets moi de compléter ton texte par quelques souvenirs de guerre dont René nous avait fait part :

    Engagé comme agent recruteur pour les réseaux gaullistes peu après la capitulation, il fut rapidement dénoncé et arrêté. A cette époque la déportation n’était pas encore organisée et il fut donc utilisé pour déminer des champs de mines. Voyant que ses gardiens se souciaient plus de tirer les lapins que de surveiller leurs prisonniers, il profita du passage d’une charrette de l’autre coté du champs de mine qu’il traversa, au culot, et en courant pour s’enfuir avec la charrette. Vite repris, il fut jeté en forteresse. La cour dans laquelle se situait le promenoir était séparée de l’extérieur par un sas à double porte, mais il remarqua que certains camions longs nécessitaient l’ouverture simultanée des deux portes. Deuxième évasion, mouvementée, puis passage de la ligne de démarcation et engagement, sur ordre de son réseau, dans les troupes de Vichy volontaires pour partir en Grèce, ou il déserte et tente, comme convenu, de passer en Turquie pour rejoindre les alliés. Repris, ramené en France puis envoyé en prison au Maroc. Le jour de sa troisième tentative d’évasion il fut libéré par les troupes américaines fraîchement débarquées. Il s’engage chez de lattre de Tassigny. Embarqué pour la Provence, coulé par un sous-marin, repêché, débarqué à saint Raphaël, prise de Toulon avec les sénégalais, remonte toute la façade est de la France dans un char sheerman. Un jour, en Alsace, il se soulage contre une porte de grange lorsqu’il entend tirer, puis voit les impacts dans la porte qu’il était en train d’arroser. Il se rue vers l’abri de son char qui explose devant lui. La baraka. Dans son nouveau char, il franchit le Rhin en tête d’un convoi et le pont qu’il emprunte est détruit derrière lui. Il reste seul sur la berge Allemande, couvert par les tirs amis sur les positions teutonnes et, attendant que les alliés le rejoignent par un pont de bateau, passe son temps à venir se placer sur les trous d’obus récents car, à bord de son char, un ex prof de math lui assurait que la probabilité pour que deux obus s’abattent au même endroit restait faible.

    Ma vieille mémoire a sans doute perdu beaucoup d’autres détails incroyables, mais ce court récit donnera un bon aperçu de l’homme qu’il fut, de son caractère, de son vécu et de l’acier dont il était forgé. C’était un homme adorable, je le considérai comme mon père.
    Merci Jean-Marie.

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    • Le 21 novembre 2021 à 18:21, par ¨POTELLE En réponse à : On l’appelait « L’EMPEREUR »

      Sacré RENE ;Lorsque j’ai décidé d’écrite sa carriere c’était pour lui rendre un hommage bien mérité . Car dans le milieu hélicoptère
      on ne parle que des officiers et peu de ceux qui travaillent avec eux ; Certains sont bons c(est vrai mais ils ne font ien pour mettre en valeur ceux par qui ils sont là. C’est pourquoi j’apprécie beaucoup votre récit qui montre que c’était quelqu’un de bien ; J’en sais quelque chose car c’est grâce à lui si je suis là aujourd’hui ; J’entretiens de bons rapports avec PASCAL son fils qui est un type très bien ; Merci encore pour ce beau document que vous nous avez fait parvenir. Maintenant à la retraite je vis à ALBI
      et j’espère un jour vous rencontrez si vous venez par là ce sera avec plaisir

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