Parler de René Romet est toujours pour moi un plaisir car nous avons partagé de très grands moments ensemble.
Né à Toulon en 1936, il se jura de devenir pilote d’hélicoptères le jour où il vit pour la première fois cette machine fabuleuse venir vers lui et le pilote lui faire un signe.
Il s’engage à dix-sept ans dans la Marine et devient mécano-plongeur-sauveteur sur hélico. A l’époque, c’est direction l’Indochine et, pour son grand plaisir, il est autorisé à mettre en route et faire les points fixes des HSS. Par contre, lorsqu’il fait sa demande pour devenir pilote, la réponse est immédiate : c’est NON.
Expédié en Algérie, il rencontre le fameux colonel Crespin qui comprend son désarroi et l’envoie faire son stage dans l’ALAT à Dax. Il devient Moniteur et à la charge de former les pilotes de la navale, une sacrée revanche.
En 1970, il rentre à la Protection civile (qui deviendra la Sécurité civile durant l’été 1975) tout d’abord en Corse puis dans les Pyrénées (Base de Pau) et enfin à Annecy. Il va rapidement se faire une solide réputation et devenir l’instructeur montagne pour les Alpes. Il réussira, entre autres, le premier treuillage latéral dans les Drus avec Gilbert Mezureux.
Très médiatique, il va mettre en valeur les hélicoptères de la Sécurité civile dans des émissions télévisées mais aussi dans les journaux. Christian Brincourt est souvent à ses côtés, Michel Drucker le fait passer dans l’émission Stars 90, Didier Régnier lui consacre en 1988 un reportage sur Antenne 2. Il va créer le Rotor Club Alpin et faire profiter de son expérience jeunes et moins jeunes.
Il devient rapidement le porte-parole des équipages mais il n’en reste pas là. Il organise en 1980, 82 et 84 trois Coupes de France bon enfant qui permet de rassembler le monde de l’hélicoptère (je vous en reparlerai). A la dernière édition, plus de 80 machines étaient sur le parking, venues de divers pays.
Il organisera un colloque sur les hélicoptères médicalisés et arrivera même à obtenir l’autorisation de posé pour les appareils concernés sur les bords du lac d’Annecy.
En 1981, pour la première fois la France est présente aux Championnats du monde d’hélicoptères en Pologne. Les équipages sont Romet-Béranguier et Champeroux-Perdereau.
En 1992, il quitte la Sécurité civile avec quelques 13 000 heures de vol, 2 000 missions de Secours et quelques 2 500 personnes sauvées.
Il rentre comme Directeur Général chez MTS et sera vite déçu par le résultat.
Il aura, entre autres, la joie de former Nadine Vaujour...
Il crée alors Héli Secours Assistance dont le but est la formation, le perfectionnement et le négoce d’aéronefs. Il va parcourir le monde à la recherche de matériel pour ses activités.
Mais la plus belle satisfaction qu’il ait eue fut la mise en place, le 15 août 1988, du Christ du Mont Blanc à l’Aiguille du Capucin à 3300 m pour rendre hommage aux équipages d’hélicoptères et aux 30 000 victimes secourues.
Son palmarès
• Ecole des mécaniciens de l’Aéronautique Navale de Rochefort
• Brevet de Technicien Aéronautique Avions-Hélicoptères
• Brevet militaire de pilote avions-hélicoptères
• Instructeur pilote avions-hélicoptères
• Contrôleur en vol
• Membre du jury des examens de l’Aviation civile
• Certificat d’enquêteur des accidents d’aviation en particulier hélicoptères
• Expert aéronautique
• Formateur montagne des pilotes du CEV (Centre d’Essais en Vol)
Ses distinctions
• Officier de la Légion d’Honneur
• Médaille de l’Aéronautique
• Médaille Militaire
• Croix du combattant
• Croix de guerre avec citation
• Médaille de la jeunesse et des sports
• Chevalier du mérite national
• Médaille pour actes de courage et dévouements bronze, argent et or
• Grand prix et membre de l’Académie de l’Air et de l’Espace
Ses livres
• "Le secours arrive du ciel" René Romet (éd. Hatier)
• "... Et le ciel t’aidera" Gérard Frison (éd. France-Empire)
• "Secours extrêmes" - Jean-René Belliard, René Romet (éd. Flammarion)
• "L’hélicoptère et la Montagne" René Romet (éd. Garde)
Aujourd’hui, il a un peu décroché, l’âge aidant, et, étant donné son palmarès, il a droit à un repos bien mérité. Son regret : ne pas avoir réalisé un projet qui lui tenait à cœur : aller se poser très haut dans l’Himalaya.
Mais déjà la relève est assurée par ses deux fils : Dominique qui dirige Héli Sécurité et Rudy, l’école d’Héli Secours.