Mécanicien de bord treuilliste cellule et moteur

jeudi 13 juillet 2017

Passionné de mécanique aéronautique depuis plus de 22 ans, l’adjudant-chef Jean-Christophe Wolski nous livre son regard expérimenté sur son métier.
« Les échanges avec le pilote sont nombreux pour que le vol s'effectue en toute sécurité. La semaine dernière, nous avons cumulé les urgences et à un moment l'enchaînement n'était plus aussi fluide. Il faut alors savoir dire stop et couper le moteur. » - © Mi Dicom – J. ROCHAPas plus haut que quelques pommes, il passait déjà ses mercredis après-midi à admirer les « hélicos bleus » en exercice avec les équipiers du GIGN. Depuis, il a bien grandi et ces machines n’ont plus de secret pour lui : Super Frelon et Dauphin Panther lorsqu’il était dans la Marine nationale, puis, Alouette, Écureuil et E.C. 135 depuis qu’il a pris le virage gendarmerie.

Embarquer son « mecbo »
Celui que ses camarades surnomment « J.C. » a une solide expérience au sein de la « Royale ». Pendant dix ans, il a été mécanicien aéronautique, embarqué sur un navire avec machines et équipages. « J’étais mécanicien au sol. Le vol, pour moi, c’était surtout lors de missions à haut risque pour lesquelles un "mécano" est nécessaire afin de pouvoir réparer en cas de pépin en territoire hostile. »

Mais en gendarmerie, le pilote ne décolle pas sans un « mecbo », un mécanicien de bord. Il prend place à sa gauche, ou derrière lui. « En vol, j’assiste le pilote dans la sécurité aérienne et la navigation. En fonction des missions, je gère les optionnels, la caméra, le phare de recherche, les échanges radio ou encore le treuil. » Lors d’un hélitreuillage, pour que la dépose soit précise et réalisée en souplesse, le mécanicien devient les yeux du pilote.

Précision et exigence à la clé
« Savoir regarder et où regarder est essentiel dans mon métier. » Tous les matins, et avant chaque départ en mission, ses yeux scrutent ainsi l’aéronef. Des pales aux antennes, du moindre câble ou raccord jusqu’aux niveaux d’huile, il « check » pour écarter tout risque d’anomalie. « À force, je connais tellement bien les points sensibles de la machine que mes yeux savent où se poser. Je ne laisse aucune place au doute. »

De même au cours des opérations de maintenance : « Nos établis sont toujours impeccables et s’il manque une clé ou une pièce, l’hélico ne décolle pas. Question de sécurité ! » Lorsqu’ils ne volent pas, les mécaniciens entretiennent les deux aéronefs de l’unité, l’Écureuil et l’E.C. 135. « Il y a des échéances techniques précises à respecter, à anticiper, selon les heures de vol. Tout comme certains outillages soumis à des calibrations à échéances strictes. »

Les dates de péremption des « ingrédients », c’est-à-dire les huiles et autres liquides utiles à l’entretien, sont également contrôlées. «  Demain, nous avons un audit de conformité par la direction de la sécurité aéronautique d’État. Nous sommes sereins. Tout est constamment vérifié et à jour, tant les documents que les formations des "mécanos" et leurs licences. » Le sérieux et le professionnalisme des pilotes et des mécaniciens sont testés chaque année par le groupement instruction des forces aériennes de la gendarmerie.

Expertise sur-mesure
Les mécaniciens de l’unité sont d’alerte en moyenne une semaine par mois, de jour comme de nuit. Missions programmées ou impromptues rythment leur quotidien, en plus de leurs occupations au sol. « Les services que je préfère sont ceux de secours ou encore de police judiciaire. L’enquêteur est avec moi, derrière l’écran de la caméra. Je renseigne également les équipes au sol en cas de fuite. L’adrénaline que procure ce type de mission, couplée à ma technicité, est hyperstimulante ! D’autant que nous avons eu de beaux résultats. »

Utilisée de jour ou en configuration thermique la nuit, la caméra représente une véritable plus-value opérationnelle dans le cadre de dossiers liés au grand banditisme ou d’opérations de maintien de l’ordre. Elle est placée entre les mains expertes des mécaniciens. L’adjudant-chef Wolski a rendu hommage à l’Alouette III de son unité, après 36 ans de « bons et loyaux service », en réalisant une fresque sur sa cellule.

Après l’armée de Terre et la gendarmerie, cette machine est partie pour une troisième vie au sein de la Marine nationale. Tout comme elle, après la Royale et une carrière de sous-officier en gendarmerie, ce mécanicien aux multiples talents prend un troisième virage en devenant officier au 1er août 2017. Source

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