Kelly, pilote libre comme l’air

dimanche 14 mars 2021

Seule femme pilote d’hélicoptère de la Section aérienne de gendarmerie (SAG) de Villacoublay, Kelly vit son métier avec passion et enthousiasme. Portrait d’une jeune femme qui passe beaucoup de temps dans les airs, tout en gardant bien les pieds sur terre.
Bon sang ne saurait mentir ! L’expression ne date pas d’hier et est régulièrement contredite par les faits, les enfants ne marchant pas forcément sur les traces de leurs parents. Dans le cas de Kelly, cependant, on peut distinguer Seule femme pilote d'hélicoptère de la Section aérienne de gendarmerie (SAG) de Villacoublay, Kelly vit son métier avec passion et enthousiasme - Photo Gendinfo Florian Garciadans les branchages de l’arbre généalogique une forme de logique implacable.

Elle est née à Martigues, il y a bientôt 30 ans, « mais je ne saurais pas vraiment dire d’où je viens », sourit-elle en vous fixant de son regard bleu azur. Quand on a deux parents dans l’armée de l’Air, on acquiert vite l’habitude de prendre l’avion et de déménager. Kelly apprend à marcher à Tahiti, avant de passer deux ans à Villacoublay, déjà, où papa et maman sont affectés.

On peut se poser où on veut
Elle a alors une grande passion, le football, qu’elle pratique assidûment, de la pelouse de la maison, avec son frère, jusqu’à celle de l’équipe de France, au sein de laquelle elle est sélectionnée une vingtaine de fois en moins de 17 et moins de 18 ans. « J’avais un petit niveau, mais ça c’était avant », glisse-t-elle, modeste. Elle joue souvent des matchs mixtes, on ne se refait pas... Et les garçons découvrent vite qu’il faut se méfier de son pied gauche.

Kelly PRT pilote hélicoptère gendarmerie - Photo DR Forces Aériennes de la Gendarmerie NationaleLes années passent, le ballon rond roule toujours, et l’aviation reste omniprésente dans le paysage familial. Mais l’adolescente rêve plutôt d’hélicoptère. « C’était synonyme de liberté pour moi. On peut faire ce qu’on veut, se poser où on veut, sans avoir besoin d’une longue piste. »

En 2009, bac scientifique en poche, elle s’engage, évidemment, dans l’armée française, mais choisit la Terre plutôt que l’Air. « Je cherchais de l’action, je voulais être sur le terrain. » Elle passe les tests pour devenir pilote d’hélicoptère de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT). Tests de personnalité, sportifs, psychotechniques, puis d’aptitude sur simulateur de vol, à Vincennes.

Kelly fait ses classes à l’école des officiers de Saint-Cyr Coëtquidan, puis rejoint l’école de l’ALAT de Dax, pour suivre sa formation théorique et pratique. « J’ai fait partie d’une promo assez exceptionnelle, note-t-elle, puisque nous étions quatre femmes. Je crois que c’était la première fois. En général, il y en a une ou deux. »

L’armée de Terre m’a fait grandir
Affectée au premier RHC (Régiment d’Hélicoptère de Combat), à Phalsbourg, en Moselle, elle part en Opérations extérieures (Opex) au Mali, une première fois fin 2015, au centre opérationnel, puis une seconde fois en 2017, comme pilote cette fois. « C’était une très belle expérience, mais j’avais envie de changement. Je voulais me sentir plus utile au quotidien. »

Kelly décide de rejoindre la gendarmerie nationale. Elle passe le concours de sous-officier en mars 2018 et intègre l’école de Tulle. Kelly aux commandes de l'EC 135 de la SAG de Villacoublay - Photo DR « L’armée de Terre m’a formée, m’a fait grandir, mais j’avais vraiment hâte de rejoindre la gendarmerie, dit-elle. Les missions sont plus variées. Même si certaines sont programmées, on ne sait jamais ce qui nous attend en arrivant le matin. On peut partir à tout instant, pour une recherche de malfaiteurs, une personne disparue, une projection avec le RAID ou le GIGN. Il n’y a aucune routine. »

Plus d’adrénaline, mais aussi plus d’autonomie et de responsabilités. « Je suis la seule pilote à bord, en binôme avec le mécanicien. Je dois gérer la mission, c’est très valorisant. »
Bien que le métier se féminise peu à peu, Kelly reste, pour le moment, la seule pilote de la SAG de Villacoublay. « Mais j’ai été très bien acceptée, assure-t-elle. Je n’ai jamais ressenti de machisme. Bien sûr, il faut faire preuve de caractère, mais je n’ai pas eu besoin de m’imposer. »

Quand elle range sa combinaison dans son casier, Kelly aime barouder au volant de son camion aménagé, randonner un peu partout, faire de la plongée. Libre comme l’air. Source gendinfo.fr


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