Devenir pilote dans la Marine nationale

lundi 21 janvier 2019

Partir en mission en survolant les mers du monde entier, aux commandes d’un hélicoptère ou d’un avion de chasse... Vous rêvez de devenir pilote de la Marine nationale ? Ce métier d’exception est accessible avec le baccalauréat, et après quelques épreuves de sélection.
Le lieutenant de vaisseau Laureline - Photo © G.Bassignac & J.-M.TurpinUn peu plus de 300 pilotes travaillent dans la Marine nationale. Pilote d’hélicoptère pendant quinze ans, la lieutenant de vaisseau Laureline (photo ci-dessus), 37 ans, a fait plusieurs fois le tour de la Terre. "Je voulais être militaire, j’aime tout ce qui est carré, encadré. J’avais envie de faire des missions opérationnelles, d’avoir des responsabilités, d’être aux commandes d’un avion ou d’un hélico et de voyager", témoigne-t-elle.

J’aime tout ce qui est carré, encadré. J’avais envie de faire des missions opérationnelles, d’avoir des responsabilités, d’être aux commandes d’un avion ou d’un hélico, et de voyager

Une vingtaine de pilotes de la Marine formés chaque année
Les recrutements et les épreuves de présélection et sélection se déroulent tout au long de l’année. Chaque année, la Marine nationale forme trois promotions, soit au total une vingtaine de futurs pilotes.

Dissuasion nucléaire, surveillance maritime, lutte antinavire, sauvetage en mer, assaut contre des unités à la mer ou sur terre, lutte contre le narcotrafic, protection aérienne d’une force, défense maritime du territoire... : les missions des marins du ciel sont multiples. Les pilotes surveillent et maîtrisent également l’espace aérien au-dessus de la surface de la mer.

Pour les passionnés d’aéronautique et de mers lointaines
La plupart des pilotes de la Marine nationale suivent la filière Eopan (élève officier pilote de l’aéronautique navale) ouverte aux bacheliers de 17 à 25 ans. Autre voie possible : l’Ecole navale, accessible sur concours. Bien qu’ayant le niveau prépa Math Sup-Maths Spé, Laureline a toutefois opté pour cette filière Eopan qui conduit directement au métier dont elle rêvait.

"Il n’est pas nécessaire d’avoir un cursus scientifique poussé pour faire ce métier", assure-t-elle. Ni de savoir piloter un avion. "On apprend tout, de A à Z, durant la formation : les instruments de bord, comment vole un avion...", indique Laureline.

Il n’est pas nécessaire d’avoir le niveau Math Sup-Math Spé pour devenir pilote dans la Marine, mais il faut avoir être passionné par l’aéronautique... et la mer !

En revanche, il importe de nourrir une vraie passion pour l’aéronautique et la mer. D’origine corse, Laureline aime la mer depuis l’enfance. Son goût pour l’aéronautique est tout aussi manifeste. "L’idée de piloter me plaisait beaucoup, mais je n’avais pas d’argent pour me payer des heures de vol. Pour mes anniversaires ou à Noël, je me faisais offrir des vols de découverte à l’aéroclub (…) J’adorais cela, je savais donc que je ne me trompais pas d’orientation."

La voie directe Eopan : travailler dur et tenir la distance
Il faut distinguer la phase de présélection de celle de sélection. La présélection commence au moment du rendez-vous dans l’un des centres de recrutement, les Cirfa. Après un entretien de motivation et si les conditions d’âge sont remplies notamment, le candidat sera autorisé à déposer un dossier Eopan. Si celui-ci est accepté, il devra alors subir trois jours d’épreuves de présélection éliminatoires.

"Nous étions une quinzaine au départ. Nous n’étions plus que quatre, au bout des trois jours", se souvient Laureline. Tests psychologiques, entretien avec les instructeurs de l’escadrille et épreuve d’anglais sont au programme de la première journée. "L’anglais est une matière très importante dans notre métier, souligne la lieutenant de vaisseau. On est projeté sur toutes les mers du monde, et la langue pour échanger, c’est l’anglais. Dès que l’on s’adresse à un bâtiment qui transite, c’est toujours en anglais."

La deuxième journée est consacrée aux épreuves sportives. Laureline recommande de s’y préparer sérieusement.

Le troisième jour, les derniers candidats passent devant un jury, qui teste leurs motivations. Si les résultats sont concluants, les candidats poursuivent la pré-sélection à Toulon pour une série de tests médicaux et psychologiques avancés, ainsi qu’un passage en simulateur de vol. "Il faut être en pleine forme physique pour exercer ce métier, très exigeant sur ce point".

Les épreuves de sélection : marine militaire et pilotage
Après la présélection, la phase de sélection. Celle-ci consiste à s’assurer des capacités d’assimilation et de restitution de l’enseignement aéronautique (théorique et pratique) du future pilote, à l’Ecole d’initiation au pilotage (EIS) de Lanvéoc (Finistère) située sur la base de l’aéronautique navale (BAN) de Lanvéoc-Poulmic. "L’important, au cours de cette phase, est d’être en progression continue", souligne Laureline.

Les candidats reçoivent, pour commencer, une formation initiale d’officier à l’Ecole navale. Ils vont étudier l’histoire de la Marine, apprendre à se servir d’une arme, à marcher au pas, etc. Puis, débutera l’apprentissage du pilotage. Ils devront réussir 16 vols (pilotage de base et perfectionnement voltige).

En quinze jours, soit une vingtaine de vols, on nous apprend à décoller, atterrir, piloter, et à faire des figures de voltige.

"En quinze jours, soit une vingtaine de vols, on nous apprend à décoller, atterrir, piloter, et à faire des figures de voltige. Chaque vol est noté. Après trois mauvaises notes, on passe en conseil d’instruction. C’est intense, c’est aussi un petit stress. Il faut mettre en pratique ce qu’on apprend au vol suivant", commente Laureline. Si les notes sont bonnes, une série complémentaire de vols d’orientation permettra de déterminer l’affectation la plus adaptée au candidat (chasse, patrouille maritime ou hélicoptère). "C’est une phase où l’on décide si les futurs pilotes sont faits pour être pilotes de chasse, de patrouille maritime ou d’hélicoptère." ».

Au choix : chasse, patmar ou hélico ?
Huit mois plus tard, les candidats qui auront satisfait aux épreuves de sélection recevront leur "demi-aile", avant de partir en école de formation. La formation diffère suivant la spécialisation. Elle peut amener les élèves aux États-Unis (pilote de chasse et Hawkeye avion de guet aérien) ou ailleurs en France pour les autres (patmar et hélicoptères). Avant d’être brevetés pilotes, les élèves devront suivre, en moyenne, 2 ans et demi de formation.

Laureline n’a pas hésité à choisir la filière hélicoptère : "Ce qui m’a plu avec l’hélicoptère, c’est le travail en équipage, parce que pilote de chasse dans la marine, c’est plus solitaire. Le fait d’être en stationnaire me plaisait beaucoup, le treuillage, le sauvetage en mer…"

Des alternatives pour les pilotes recalés
En cas d’échec au cours de l’une des phases de présélection, de sélection ou de formation, les candidats peuvent s’orienter vers une autre spécialité de la Marine, par exemple la spécialité "Personnel- navigant tactique", qui permet d’embarquer à bord des appareils de l’aéronautique navale.

Se reconvertir tôt ou tard dans le civil
Après avoir embarqué pendant dix ans, Laureline est aujourd’hui instructeur, ce qui lui permet aussi de profiter davantage de sa vie de famille. Les pilotes s’engagent par un contrat de dix ans dans la Marine, renouvelable une fois.

Aussi, tôt ou tard, ils doivent se reconvertir dans le secteur civil, comme pilote d’aéronef civil, ou au profit d’entreprises du milieu aéronautique civil, ou encore de fabricants et industriels du domaine de la défense. Source : infos.emploipublic.fr

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