Décès du colonel Pierre Rossignol, pionnier des hélicos bleus
vendredi 17 mars 2023
Le colonel Pierre Rossignol, très grande figure de la Gendarmerie, vient de nous quitter à l’âge de 97 ans.
Il était notamment officier de la Légion d’honneur, et titulaire entre autres médailles de la croix de la valeur militaire avec étoiles d’argent et de bronze, de la médaille de l’aéronautique, de la médaille d’honneur du service de santé des armées et de plusieurs médailles pour actes de courage et dévouement ainsi que de la croix du combattant.
Ses obsèques seront célébrées le 28 mars dans la commune de le Bar-sur-Loup (Alpes-Maritimes) dont il a été maire de 1989 à 2001.
C’est un personnage hors-normes de la Gendarmerie qui vient de s’éteindre ce jeudi
Né en mars 1926, fils d’un Gendarme poitevin, ancien du prytanée militaire de la Flèche, Pierre-Roland Rossignol a entamé son parcours comme officier de réserve dans les transmissions en 1950 en Afrique du Nord. Il a rejoint la Gendarmerie via le concours officier de réserve et a commencé en 1953 son parcours dans l’Arme comme commandant de peloton à l’escadron 7/2 de Garde républicaine Noyon puis, breveté pilote d’hélicoptère, a rejoint en 1954 le 3ème peloton du premier escadron de chars du 1er groupe blindé de Garde républicaine à Satory pour prendre la tête du 1er élément aérien de la Gendarmerie équipé d’un Bell 47, immatriculé comme un char, et armé par quatre sous-officiers.
Après avoir conduit la première mission aérienne de secours à Montereau en Seine-et-Marne pour de terribles inondations puis la première opération aérienne de maintien de l’ordre à Nantes, le lieutenant Rossignol qui avait été volontaire pour l’Indochine, est détaché en Algérie au groupe d’hélicoptères N°2 et prend le commandement du détachement d’hélicoptères de la 27ème division alpine en Grande Kabylie. Il y effectue 400 missions
dont 149 évacuations sanitaires et son appareil est endommagé en vol par des tirs des rebelles. Il est cité deux fois, notamment par le général Salan.
En 1958, il prend le commandement de la section d’hélicoptères de la 3ème région de Gendarmerie de Rennes et se spécialise dans le secours en mer. En 1960, il est nommé à Marseille commandant de la section d’hélicoptères de la 9ème région militaire et se spécialise dans le secours en montagne. Il passe même ses qualifications montagne et réalise chaque année une liste de courses et porte la “tarte” des secouristes en montagne.
Ce pilote émérite, réalise alors avec son adjoint une prouesse pour l’époque : poser un hélicoptère sur le dôme des Écrins à 4030 mètres d’altitude.
Directeur des premiers stages des premiers stages de formation et de perfectionnement des équipages de surveillance côtière, formé à la plongée, il créé en
En 1975, alors lieutenant-colonel, il commande la Gendarmerie de Guyane. En 1976, à la tête d’une expédition épique, il rouvre le chemin des Emerillons qui relie les deux fleuves frontières, l’Oyapock et le Maroni. Le but de cette mission est de surveiller le territoire, d’effectuer une liaison entre les brigades de Camopi et Maripasoula et d’entraîner le groupe d’intervention des pelotons mobiles aux recherches en forêt. Malgré l’opposition du commandant de Légion Antilles Guyane qui lui refuse de participer aux frais de mission pour les piroguiers et les guides, Rossignol qui concède “en avoir souvent fait qu’à sa tête”, sollicite le bureau de recherches géologiques et minières qui accepte de l’aider. Mais son commandant de Légion, lui impose une inspection annoncée. Il boucle l’expédition en 8 jours et parvient à rentrer à temps en hélicoptère pour l’inspection..
Enfin entre 1978 et 1984, il est colonel, chargé de mission, à l’inspection des armements nucléaires.
Fondateur et 1er commandant du centre d’instruction nautique
Pierre-Roland Rossignol, alors en poste Rennes, retient les enseignements de ses opérations de secours en mer dont le drame du Mont-Saint Michel. Il déplore auprès de la direction l’absence de personnels qualifiés pour intervenir dans le cadre de missions de secours en mer et de recherches de corps. En 1961, à la tête de la section d’hélicoptères de la 9e région à Berre-l’étang, près de Marseille, il est chargé d’organiser le premier stage des équipes de surveillance côtière sur l’Île de Bendor (Var) en avril 1961. Pendant trois semaines, une trentaine de Gendarmes suivent une formation au centre international de plongée (CIP) sur l’île de Bendor.(...) Source : lavoixdugendarme.fr