Benoît Fogliani, le pilote d’hélicoptère calédonien à la poursuite de ses rêves

vendredi 4 septembre 2020

Benoît Fogliani savait qu’un jour, il serait pilote d’hélicoptère. A force de sacrifices et d’obstination, son rêve est devenu réalité. Depuis, le Calédonien cumule les expériences et ne cesse de se perfectionner. Portrait d’un passionné qui a fait du ciel son terrain de jeu.
Parler de sacrifices pour évoquer le parcours professionnel de Benoît Fogliani est bien le mot qui convient. A 30 ans, ce Calédonien, issu de la 6ème génération d’une famille caldoche et avec le bac pour seul diplôme, a décidé de tout quitter, sa famille, ses amis et son île pour réaliser le rêve de sa vie : devenir pilote d’hélicoptère.

Cette passion remonte à très loin, j’avais 14 ans. J’ai fait un baptême d’hélico en Australie et là je me suis dit : ’c’est magique’. L’ idée de voler un jour aux commandes d’un hélicoptère ne m’a plus jamais quitté.

Après avoir été surveillant de prison au Centre pénitentiaire de Nouméa Camp-Est, puis douanier, Benoît décide de débuter une formation de pilote privé à la Compagnie Hélisud NC à Nouméa.

Il accumule plus de 200 heures de vol, fait une demande de disponibilité aux douanes et s’inscrit à l’école Passport Hélico, l’une des plus importantes unités de formation au pilotage d’hélicoptère au Canada.

Au bout d’un an, il obtient sa licence de pilote professionnel canadienne et rejoint ensuite la France hexagonale pour obtenir sa licence professionnelle européenne et réaliser, dans le même temps, un stage d’instructeur. "Mes parents ont dû vendre un champ pour m’aider à financer ces deux formations très coûteuses. J’ai aussi pu compter sur un ami qui m’a prêté de l’argent", affirme Benoît, qui ajoute, "j’’ai beaucoup travaillé, j’ai beaucoup pleuré aussi, ça été très difficile, mais j’ai réussi, j’y suis arrivé".

Aux côtés des pompiers du Var
Après une formation de pilote bombardier d’eau, Benoît Fogliani a travaillé tout l’été avec les pompiers du Var • ©BF

Cette double formation canadienne et européenne en poche, Benoît rentre chez lui en Nouvelle-Calédonie. Il reprend son travail aux douanes et en 2016, il est embauché à la compagnie Hélisud à Nouméa, là où il avait débuté sa formation de pilote quelques années plus tôt.

Avec son hélicoptère, Benoît transporte des pilotes maritimes qui accompagnent les commandants de bord des minéraliers lorsqu’ils entrent ou sortent du lagon. Il assure également la surveillance des réseaux électriques, les vols touristiques ou encore le transport de géomètres pour la prospection minière.

Toujours en quête de nouvelles expériences, Benoît ne veut pas en rester là. Au mois de mars dernier, alors que la crise sanitaire du coronavirus s’installe en France, il présente sa candidature à la compagnie Hélicoptères de France qui lui propose de réaliser une saison de pilote hélicoptère bombardier d’eau (HBE).

Après une formation à Gap dans les Hautes-Alpes, puis à la sécurité civile à Nîmes dans le Gard, Benoît rejoint les pompiers du Var le 15 juin pour les aider à combattre les feux. L’an passé, près de 30 000 hectares ont brûlé en Nouvelle-Calédonie, ce qui correspond à 77% des surfaces pour la seule province Nord. Avec cette nouvelle qualification, Benoit se dit qu’un jour, il pourra sans doute être utile. "Mon travail consiste à appuyer les pompiers au sol. C’est un exercice qui demande beaucoup de précision. C’est très délicat, très stressant, mais très utile", précise Benoît.

Le prix d’une maison en Nouvelle-Calédonie
A ce jour, Benoît Fogliani a investi plus de 40 millions de francs cfp (environ 350 000 euros) pour assouvir sa passion. "C’est le prix d’une maison en Nouvelle-Calédonie", affirme-t-il.

Dans quelques jours, si la crise sanitaire du coronavirus le permet, Benoit rentrera chez lui en Nouvelle-Calédonie et retrouvera sa famille, ses nombreux amis et son travail à la Compagnie Hélisud NC où il est le responsable de la formation des équipages.

Mais ce retour pourrait bien être provisoire. Toujours à l’affût d’une compétence supplémentaire, il a déjà une autre idée en tête. "J’aimerais postuler au concours de pilote hélicoptère aux douanes pour assurer notamment la surveillance territoriale et maritime ou lutter contre le trafic de stupéfiants en mer", indique-t-il. Son passé de douanier et son expérience accumulés au fil des formations seront sans aucun doute deux précieux atouts pour atteindre ce nouvel objectif. "Je n’ai pas fini de rêver", conclut-il avec un sourire malicieux. Source : la1ere.francetvinfo.fr

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