Guillaume VERNET, un français sur Black Hawk

mercredi 24 septembre 2008

Récemment promu commandant par l’armée de l’air française, le Commandant Guillaume Vernet est un pionnier dans l’histoire des relations militaires entre la France et les Etats-Unis. Il est en effet le premier officier étranger à avoir été envoyé, dans le cadre d’un échange, dans un escadron américain à vocation uniquement expéditionnaire. Il est également le premier étranger à avoir participé à des missions de combat sur le terrain au sein des forces aériennes américaines, en ses qualités de pilote d’hélicoptère. Le 31 juillet dernier, le Commandant Vernet a été reconnu par l’armée de l’air américaine pour son héroïsme lors des 57 missions de sauvetages qu’il a effectué au cours d’un séjour de 60 jours en Afghanistan.

C’est en Haute-Savoie, dans la station de Morzine, que Guillaume Vernet passe toute son enfance. Être pilote n’a jamais été pour lui un rêve d’enfant mais plutôt la conclusion d’une réflexion personnelle sur les attributs qu’il souhaitait développer dans son futur métier : « Je voulais un boulot qui soit à la fois manuel et intellectuel, je ne me voyais pas derrière un bureau même si l’idée d’avoir des responsabilités, de me remettre sans cesse en question et au final de toujours donner le meilleur de moi-même, m’attiraient particulièrement ». Il suit alors un cursus de mathématiques supérieures et mathématiques spéciales à Grenoble, puis une formation poussée d’ingénieur à l’Ecole de l’Air de Salon de Provence.

A l’issue de sa formation de pilote, il s’oriente vers le pilotage d’hélicoptère. En 2001, il se retrouve alors sur la base militaire de Cazaux, près de Bordeaux, au sein du seul escadron français d’hélicoptères de recherche et sauvetage au combat. Il restera en Gironde jusqu’en 2007, une période au cours de laquelle il effectuera des détachements en Nouvelle-Calédonie, à Djibouti et à Kaboul, en Afghanistan.

Choisi parmi une concurrence rude, Guillaume Vernet bénéficie alors d’un programme d’échange récemment créé entre la France et les Etats-Unis. Il nous explique les raisons pour lesquelles il a souhaité postuler : « Pour moi, c’était un challenge de plus. Je souhaitais découvrir une toute autre manière de voir une même mission, dans un pays et une culture totalement différents, avec un avion différent et dans une nouvelle langue ».

Arrivé à l’automne 2007 sur la base de Moody en Géorgie, après avoir effectué sa « transformation machine au Nouveau Mexique », le Capitaine et son épouse ont fait l’objet d’un accueil des plus chaleureux de la part de leurs hôtes américains. Une fois l’adaptation à une nouvelle vie et à une nouvelle machine terminée, Guillaume Vernet est ensuite déployé en Afghanistan, cette fois dans la région de Kandahar, fief des Talibans.

La philosophie des deux armées lui semble assez distincte : « Une expérience et une culture différentes vont forcement induire des procédures différentes. De plus, l’énorme engagement concédé par les forces américaines sur les théâtres irakiens et afghans nourrit en permanence un renouvellement des tactiques. Les missions sont plus nombreuses mais les enjeux restent les mêmes : risquer la vie d’un équipage pour en sauver d’autres ». La chose qui ne change pas est en définitive le quotidien des soldats sur le terrain. Un quotidien exigeant, rythmé d’attaques au cœur des bases avancées ou au cours des missions où les hélicoptères sont des cibles numéro un.

Ces missions justement Guillaume Vernet nous en parle : « La mission est extrêmement valorisante sur le plan personnel. On va récupérer des gens qui sont souvent entre la vie et la mort. Malheureusement on n’arrive pas toujours à les ramener en vie. Ca a été le cas de mes quatre premières missions. Moralement c’est très dur. Par contre quand on arrive à les sauver, sur le plan personnel c’est fantastique ». Le Commandant Vernet se prépare déjà à retourner en Afghanistan en décembre prochain et par la suite à rentrer en France, son échange se terminant à l’automne 2010.

A son retour, Guillaume Vernet espère pouvoir retourner à Cazaux pour faire profiter de son expérience à l’escadron de ses débuts. Il résume son aventure américaine comme suit : « Une vraie bouffée d’air ! ». source

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