« Piloter un hélico, c’est magique »

mardi 28 août 2001

Quand elle avait 15 ans, cette jolie brune, aujourd’hui maman d’un petit Louis de 4 mois, ne pensait pas faire carrière dans les airs : passionnée par les chevaux, Juliette Bouchez, 25 ans, rêvait d’être... vétérinaire. Le virus de l’hélico, c’est son père qui le lui a transmis, le jour où il a monté à La Ferté-Alais (Essonne) une petite société d’hélicoptères assurant aussi bien les baptêmes de l’air et les prises de vue aériennes que les visites de lignes à haute tension.
Juliette Bouchez« A l’époque, voler était un défi pour moi ; je ne savais pas encore que j’en ferais mon métier », dit Juliette Bouchez, qui décroche une licence de pilote privé à 17 ans, trois mois avant son bac B. C’est en participant aux championnats de France et aux championnats du monde d’hélicoptère, pendant l’été 1989, que son choix est fait : elle sera pilote. En 1991, elle obtient sa licence professionnelle... en même temps que son père !
L’investissement de départ est lourd, puisque le coût de la formation (d’une durée d’environ un an) oscille, selon les écoles, entre 250 000 et 300 000 F. Quant aux débouchés... « Le secteur n’est pas très porteur », reconnaît-on pudiquement à la DGAC (Délégation générale de l’aviation civile). Les sociétés d’hélicoptères privilégient le recrutement d’anciens pilotes de l’armée qui, à l’âge de la retraite (vers 40 ans), entament une seconde carrière.
Juliette Bouchez ne cache pas qu’elle a travaillé plusieurs années au Smic. Avec un millier d’heures de vol à son actif, celle qui a déjà remporté à quatre reprises les championnats de France d’hélicoptère gagne aujourd’hui entre 8 000 et 10 000 F par mois. Mais l’argent n’est pas sa motivation première : « Piloter un hélico, c’est magique. Un plaisir tel que, lorsque je ne le pratique pas, cela me manque ». Résultat : un mois à peine après son accouchement, la jeune femme avait repris ses vols !
Actuellement employée dans la société de son père, Juliette ne fait pas mystère de ses ambitions : « J’aimerais devenir pilote de montagne. Les gens qui prennent tant de risques pour sauver une vie m’ont toujours fascinée ».
En attendant, les téléspectateurs français ont déjà pu la voir aux commandes de l’ « hélico rouge » dans le jeu La Carte au trésor, sur France 3, l’été dernier. Une consécration, quand on songe que l’aviation civile ne recense que 12 femmes pilotes sur 952 professionnels. Par Philippe Baverel, publié le 28/08/1997 source

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