Les pilotes des hélicoptères du Samu sont aujourd’hui en grève

mardi 14 août 2007

Ils décollent pour sauver des vies
Rémy Plauzolles est pilote d’hélicoptère pour le SAMU de Toulouse Purpan depuis 13 ans. Son quotidien : sauver des vies en amenant l’équipe médicale du SAMU le plus rapidement possible sur les lieux d’interventions.
Les pilotes des hélicoptères du Samu sont aujourd'hui en grève - Photo DDM« Être pilote d’hélicoptère, c’est avant tout une passion. La majorité des pilotes ont reçu une formation militaire et ont appris le pilotage au centre de formation des pilotes de Dax. J’ai commencé ma carrière dans l’armée puis j’ai décidé de travailler pour le SAMU pour la noblesse du métier et sa capacité à ne pas être routinier. Aucune journée ne se ressemble quand on travaille pour le SAMU. On doit avoir le cœur bien accroché sur certaines interventions mortelles mais ce n’est pas notre quotidien. Les gens pensent toujours que c’est grave quand ils voient passer l’hélicoptère du SAMU alors que notre priorité est l’acheminement le plus rapide des équipes médicales sur place afin de rentrer le plus vite possible à l’hôpital ensuite. Une intervention à Saint Gaudens prendrait au moins une heure par voie routière alors qu’en 20 minutes d’hélicoptère, nous sommes sur les lieux », explique ce pilote chevronné de 50 ans.
Ces pilotes appartiennent à des sociétés privées de sauvetage qui travaillent pour les différents SAMU de France. Rémy Plauzolles est salarié de l’entreprise Hélicap, la plus grosse société de secours héliportés. Le SAMU de Purpan dispose ainsi d’un hélicoptère H 24 prêt à décoller toute l’année, jour et nuit. Deux autres hélicoptères sont destinés aux interventions uniquement de jour. Les pilotes ont deux missions principales : les secours primaires sur lesquels les secours doivent être acheminés le plus rapidement et le transfert interhospitalier consistant à transporter un patient vers un autre hôpital. À bord de l’hélicoptère, cinq places sont disponibles : une pour le pilote, trois pour l’équipe médicale et une civière pour le patient. Un pilote d’hélicoptère travaille en général 7 jours de suite, durant une durée de 12 heures, pour ensuite récupérer pendant 7 jours de congés. « Une journée chargée consiste à enchaîner cinq ou six interventions. En revanche, il arrive quelquefois que nous ne décollions pas de la journée », déclare Rémy Plauzolles.
Les hélicoptères du SAMU de Purpan interviennent dans toute la région Midi-Pyrénées, au sein des huit départements. « Certaines opérations s’avèrent plus difficiles que d’autres, particulièrement celles effectuées de nuit ou en montagne dans les Pyrénées. Le plus dur dans ce métier reste sans aucun doute les accidents de la route qui implique des familles entières : c’est très difficile psychologiquement de prendre en charge un enfant dont on sait que les parents viennent d’être tués sur la route. Il faut rester calme pour assurer au mieux l’intervention mais c’est souvent en arrivant chez soi après le travail qu’on repense à tout ça. On choisit de faire ce métier pour sauver le plus de vies mais sur certaines opérations, nous échouons et il n’est jamais facile de l’accepter, en particulier quand cela implique des enfants », conclut Rémy Plauzolles.

Une grève « par solidarité »
Les pilotes d’hélicoptères travaillant pour le SAMU sont en grève aujourd’hui pour protester contre leurs conditions de travail. Les syndicats des pilotes d’hélicoptères des sociétés privées travaillant pour les SAMU ont été reçus hier au ministère de la Santé. Cette grève sera de toute façon symbolique puisque les 150 à 160 pilotes français concernés sont soumis aux réquisitions préfectorales et continueront d’effectuer leurs missions de sauvetage. Les pilotes du SAMU de Purpan seront en grève, mais uniquement par « solidarité avec les collègues », selon Rémy Plauzolles, délégué syndical du personnel d’Hélicap. « Nous sommes très satisfaits de nos conditions de travail au sein d’Hélicap. Ce n’est pas le cas dans toutes les sociétés d’hélicoptères. Certaines entreprises ne respectent refusent de reconnaître notre ancienneté dans la profession, en cas de changement d’employeur. Sans parler des problèmes des salaires qui ne sont pas unifiés au niveau européen : un pilote allemand gagne par exemple le double que son homologue français », explique-t-il. source
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JT 20H France 2 Grève des pilotes d’hélicoptères du SAMU à 9mn 32sec
Interviewés : Stéphane Magnolon (Pilote Samu 30) et Frédéric Le Mouillour (Pilote Samu)

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