Une poignée de pilotes d’hélicoptère suit chaque année une formation extrême en montagne

mercredi 21 octobre 2015

Jeune et aguerrie, passionnée et volontaire, une poignée de pilotes d’hélicoptère de la gendarmerie suit chaque année l’une des formations les plus difficiles au monde. Créé dans les années 70 et jusqu’ici itinérant, le Centre de vol en montagne (CVM) de la gendarmerie, unique en France, est établi depuis six mois à Villar-Saint-Pancrace, près de Briançon.

"Le maître-mot en matière aéronautique est la sécurité des vols. Le CVM, qui est l’émanation du groupement instruction basé à Cazaux (Gironde) incarne cette exigence", souligne le lieutenant-colonel Jean-Paul Bloy, commandant le groupement des forces aériennes de la gendarmerie Sud à Hyères dans le Var. "La sélection en amont est rude et les pilotes stagiaires qui affichent déjà au minimum 1 000 h de vol avant de venir ici sont tous volontaires. La montagne est exigeante et nous n’admettons pas l’approximation. De plus, la formation c’est de l’argent", prévient le capitaine Emmanuel Chavanne, instructeur et commandant le CVM. "C’est un centre d’excellence. Nous formons également des pilotes de l’Armée de l’air et de la Marine française, des unités étrangères ou encore les pilotes d’essai d’Airbus", complète le capitaine Philippe Sebah, instructeur depuis 1998 et commandant le détachement aérien (DAG) de Chamonix.

A l’étage, cinq stagiaires venus d’Amiens, Colmar, Paris, Hyères et Egletons. Certains débutent leur formation - qui va durer 10 semaines au total échelonnée sur une année - alors que d’autres attendent d’être, espèrent-ils, certifiés Montagne. Le taux de réussite est de 80%.

Les stagiaires apprennent ainsi à exploiter les limites de leur machine dans des conditions extrêmes, lorsque les nuages masquent le sommet des montagnes ou quand le vent souffle à 70 km/h, par exemple. Les pilotes sont également amenés à poser un seul patin sur une crête. Ces exercices ont un seul but : débarquer des équipes de secours en montagne (gendarmes du PGHM, CRS, sapeurs-pompiers) pour sauver des victimes perdues ou ensevelies par une avalanche.

Sur l’EC 145, les instructeurs évaluent les techniques de pilotage, le comportement en vol, l’appréciation du relief, de l’aérologie et de la météorologie. "Nous débriefons à la fin de chaque semaine. Si un pilote stagiaire ne répond pas aux exigences, il quitte la formation", explique le lieutenant Lionel Gervasoni, affecté dans les Pyrénées et détaché au CVM comme instructeur.

Depuis deux ans, les mécaniciens qui sont volontaires peuvent également suivre la formation montagne au CVM. "Ils sont responsables de l’entretien des hélicoptères. La passion et l’engagement sont total, les gestes sont très précis", explique l’adjudant-chef Rémy Bergon, formateur au CVM.

Et les pilotes, alors ? "Il me reste encore 6 semaines à faire mais le début du stage s’est bien déroulé. C’est exigeant, technique et physique", résume le gendarme Olivier Leplus, 33 ans. Aujourd’hui affecté à Amiens, cet ancien pilote de l’Armée de l’air a intégré la gendarmerie en 2012.

Surentrainés et surmotivés
"On se sent utiles quand on sauve des gens. Cette formation ouvre la possibilité pour nous d’assurer des secours dans des milieux qui demandent une technique poussée, témoigne l’adjudant Emmanuel Flecq 36 ans, basé à Hyères et pilote depuis 2009. Cette formation très complexe est une remise en cause de nos capacités de pilotage", assure-t-il. A ses côtés, le capitaine Jean-François Gauchery, 37 ans, va "être candidat pour passer les sélections et suivre le stage", explique-t-il le sourire aux lèvres. (...) Lire la suite sur laprovence.com

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