« Toute ma vie j’ai rêvé d’être en hélicoptère »

mardi 28 mars 2000

Sylvie Schievano est la seule femme pilote civile d’hélico de Toulouse. Mais après des années de formation et de sacrifices, elle est aujourd’hui au Rmi.
C’était un rêve de gosse. Une obsession et un but à atteindre qui hantait Sylvie depuis toujours. Alors, au début des années 90, après avoir été la première femme en France à voler en autogire(1), elle décide de faire le grand saut et d’entamer une formation pour devenir pilote d’hélicoptère. A cette époque, elle est âgée de 27 ans et se morfond dans un cabinet de prothésiste dentaire. « J’ai décidé de tout sacrifier et de me lancer à la recherche de financements. Je savais qu’il fallait s’investir à fond, ma chance a été de rencontrer le directeur du Fongecif (2), un passionné d’aviation qui m’a compris ». Elle ficelle un dossier costaud et obtient de cet organisme une aide qui couvre les 2/3 du coût de la formation. Celle-ci débute bien évidemment par un examen théorique qu’elle décroche avant d’effectuer sa première leçon en février 95, sur un Huges 300.
« Ont commencé alors les différentes phases de techniques de vol : séquences de démarrage, vol stationnaire, tours de piste... C’était l’extase à chaque fois. Une heure par jour pendant neuf mois », se souvient Sylvie, élève douée, persévérante et courageuse qui se familiarise au fin maniement du cyclique, du palonnier et du pas général, ensemble des trois commandes inhérentes au pilotage d’un hélico.

Galère pour l’embauche
En 98, après avoir terminé sa formation au Canada, Sylvie est titulaire de la licence professionnelle de pilote et du brevet privé. Des qualifications lui permettant de faire des baptêmes de l’air et de la photo aérienne (DNC). « Aujourd’hui, avec 500 heures de vol au compteur, on ne peut pas dire que je sois considérée comme un pilote. C’est le paradoxe de ce métier. Comme le serpent qui se mord la queue, il faut de l’expérience pour espérer être embauché. Mais vu les tarifs de l’heure de vol, j’ai beaucoup de mal à accumuler ces heures et donc cette expérience ». Pourtant elle ne refuse aucun petit boulot, est prête à partir n’importe où. Entre des allers- retours au Canada, pays plus adapté par sa superficie et ses reliefs à l’utilisation de l’hélico, et des petites missions en France, Sylvie a du mal à vivre de sa passion. A tel point, qu’elle a dû s’inscrire au Rmi. Dans ses yeux, au bleu emprunté au ciel, brille l’éclat du plaisir du prochain vol. Pour l’instant il faut malheureusement garder les pieds sur terre. source

(1) Petit prototype style ULM, équipé d’un rotor
(2) Organisme régional pour le financement de formations professionnelles

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