“Mon général” Valérie André pilote d’une vie engagée

dimanche 5 février 2012

Valérie André a exécuté 129 vols opérationnels et assuré l'évacuation de 165 blessés en Indochine (photo). Elle a ensuite servi en Algérie effectuant plus de 350 évacuations héliportées. Elle fut promue médecin général inspecteur avec le rang de général de division - Photo DRIl est des femmes qui ont la modestie aussi grande que le courage. Valérie André n’est guère connue et pourtant de nombreuses femmes militaires lui doivent aujourd’hui de pouvoir piloter ou naviguer.

Il n’y a qu’à lire “Madame le Général”, récit autobiographique, pour se dire qu’un jour, peut-être, l’histoire de cette pilote hors-pair sera portée sur grand écran. “Me croira-t-on si j’évoque à nouveau, au milieu de cette tuerie journalière, quelques moments privilégiés de contentement ? La mission terminée, le bonheur d’un retour à vide où voler est une détente, une liberté retrouvée, une évasion. Comme de renouer soudain avec un rêve d’enfance. Tout à coup, ce jour-là, un claquement sec interrompt cette délicieuse sensation d’oubli de tout ce qui n’est pas le vol lui-même.
Réalisant seule ses missions de sauvetage médical à bord d’un hélicoptère, elle décrit ensuite son crash et sa peur d’être capturée par l’ennemi Viet-Minh.

3 200 heures de vol, sept citations à la croix de guerre
Symbole de l’armée française avec ses 3 200 heures de vol, ses missions en Indochine et en Algérie et ses sept citations à sa croix de guerre, Valérie André a œuvré pour que les femmes aient accès aux mêmes formations et aux mêmes grades que les hommes. Alors que les anciens parachutistes de Haute-Savoie lui rendaient hommage, nous en avons profité pour l’interroger sur ses motivations. Elle venait de signer un mot de soutien à une jeune fille souhaitant faire une école d’officier. Valérie André qui fit ses classes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale reste un modèle.

À 90 ans, vous semblez en pleine forme, quel est donc votre secret ?
Je n’ai pas de secret. J’ai juste une antériorité. Je suis souvent la doyenne des assemblées. Le temps apporte de l’expérience. Je garde contact avec les plus anciens avec qui je partage valeurs et idéaux, mais aussi avec les plus jeunes pour les aider dans leurs choix.

Médecin, officier, votre parcours a de suite été peu commun…
Petite fille, je voulais être aviatrice et médecin. Mes parents disaient que cela allait me passer. Je n’ai pas changé. Puis le parachutisme est venu. J’ai été en charge de la surveillance médicale pendant les formations. Quand j’ai eu mon diplôme de médecin, le doyen de la faculté de médecine de Paris a indiqué qu’il manquait de médecin militaire en Indochine.

C’était en 1948 et il y avait peu de femmes dans l’armée. Pourquoi avoir servi en tant que médecin capitaine en Indochine ?
J’ai été séduite par ce milieu. Ces garçons nous avaient libérés. Il y avait un esprit Valérie André aux commandes du Hiller UH-12 Raven F-BFPL Hélicop-Air en 1950 - Photo DRsolidaire, courageux, désintéressé. C’est pour cela que j’ai ensuite renouvelé mon contrat et que je me suis spécialisée en chirurgie de guerre. Je voulais pouvoir être parachutée en cas de besoin.

Puis l’hélicoptère est apparu dans les équipements…
En Indochine, les déplacements se faisaient en ambulance, à cheval, en bateau sur le fleuve ou en avion. Mais il fallait une piste de 400 mètres. Quand j’ai vu arriver les deux premiers hélicoptères achetés par le général Robert sur ses propres crédits, je me suis dit que c’est ça qu’il me fallait. J’ai réussi à convaincre le général que je pouvais les piloter pour évacuer seule les blessés. Après un cours de pilotage en France, j’étais opérationnelle.

Comment les hommes vous regardaient-ils ?
Au début ils étaient étonnés de me voir. Ils ne s’y attendaient pas. En Indochine, j’ai eu à commander une section hélicoptère. En Algérie, je suis passée de capitaine à commandant. Mais quand on fait le boulot, quand on montre l’exemple, il n’y a pas de problème avec l’autorité. On m’appelait “mon capitaine”, “mon commandant” puis “mon général”, je n’étais pas habituée à entendre “madame”. (...) Lire la suite sur ledauphine.com

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