Portrait du capitaine Gaëlle Moyen

mercredi 16 mars 2011

À l’occasion du mois de l’hélicoptère, un Fennec de l’escadron d’hélicoptères « Parisis » de la base aérienne de Villacoublay a fait escale, le samedi 12 mars 2011, au musée de l’air et de l’espace, au Bourget à Paris. Le capitaine Gaëlle Moyen, l’unique femme de l’escadron, était présente pour faire découvrir son outil de travail au public, un moment privilégié pendant lequel elle revient sur son parcours. Confidences.

Le capitaine Gaëlle Moyen, l'unique femme de l'escadron - Photo © Armée de l'airSouriante et disponible, le capitaine Gaëlle Moyen s’avance dans le hall des voilures tournantes d’un pas assuré. Son regard passe d’un hélicoptère à un autre. La fierté se lit sur son visage. Habillée de sa tenue de vol couleur vert foncé, le capitaine Moyen est l’unique femme pilote d’hélicoptère au sein de l’escadron « Parisis » de Villacoublay.

Entrée dans l’armée de l’air le 1er mars 1999, en tant que sous-officier opératrice de surveillance aérienne au centre de détection et de contrôle de Mont-de-Marsan, elle décide alors d’emprunter un autre chemin. Appliquée et sérieuse, elle n’a en effet jamais perdu de vue son objectif de devenir pilote. En 2002, elle réussit brillamment le concours de l’école militaire de l’air (EMA) et accède ainsi à une carrière d’officier. Elle entame alors un « cursus avion » afin de devenir pilote de chasse. Forcée de se réorienter vers les hélicoptères, le capitaine Moyen a dû reprendre l’ensemble de la formation, une expérience qui a contribué à lui forger un caractère de battante. Au sein de l’escadron « Parisis », sa mission consiste principalement à appliquer les mesures actives de sécurité aérienne (MASA) sur la région parisienne. Le but est d’assurer la protection d’un espace aérien, c’est-à-dire, d’éviter qu’un aéronef ne survole cette zone sans y être autorisé. Le capitaine assure également des missions de recherche et de sauvetage (SAR), qui sont des opérations de localisation et de secours aux personnes en situation de détresse. C’est dire si son métier requiert des qualités indéniables. « Pour être un bon pilote il faut être rigoureux en vol, responsable et savoir prendre du recul sur une situation donnée, souligne le capitaine. La vie des membres de l’équipage en dépend » .

Avec environ 220 heures de vol par an, ce pilote de l’armée de l’air connaît bien son outil de travail. « L’hélicoptère a pour vocation de pouvoir se poser sur des terrains variés, souvent étroits et inaccessibles aux avions ». Cet appareil, particulièrement maniable, nécessite toutefois un entraînement quotidien intense. « Nous nous entraînons à hélitreuiller des blessés ou même du matériel de jour comme de nuit, explique-t-elle. Grâce au système de homing qui est un dispositif de guidage équipant le Fennec, nous nous formons aussi aux recherches de balises » . Elle note l’importance de la réactivité de l’escadron, engagé dans des missions internationales. « Nous partons le mois prochain pour la Côte d’Ivoire, dans le cadre de l’opération extérieure Licorne à Abidjan, pour assurer des missions de reconnaissance », indique-t-elle.

Lorsqu’elle évoque la genèse de sa passion, le capitaine Moyen indique, avec un sourire évocateur, qu’il en a toujours été ainsi. « Je voulais être pilote depuis ma plus tendre enfance, confie-t-elle. Je ne me suis jamais posé de questions et je suis d’ailleurs la première dans la famille à m’être engagée au sein de l’armée de l’air » . Enfant, elle a grandi près de la base aérienne de Reims. Elle observait régulièrement les allers et venues des avions de chasse. Ce souvenir lui a permis de prendre les commandes de sa vie. Cette passion pour l’aviation a fait grandir chez elle une détermination sans faille. Elle a su intégrer avec naturel un univers que beaucoup considèrent comme masculin. Pourtant, selon elle, il n’est pas plus difficile pour une femme de faire carrière au sein de l’armée de l’air. « Tout est une question de motivation, insiste-t-elle. De plus, les gens sont suffisamment intelligents pour ne pas faire de différence ». Néanmoins, le capitaine reconnaît l’héritage de ses pairs dans l’évolution des mentalités. A l’image du général Valérie André, pionnière dans l’aéronautique. Ainsi, au fil de sa carrière opérationnelle, elle a gravi les échelons. Pilote confirmé, le capitaine Moyen souhaiterait aujourd’hui dispenser un conseil aux jeunes recrues : « Ceux qui souhaitent devenir pilote ne doivent jamais abandonner. C’est un métier particulièrement rude. Accrochez-vous ! » . Malgré un engagement personnel important dans un métier exigeant, l’aviatrice parvient à dégager du temps libre. Également passionnée de basketball, elle évoque l’esprit de cohésion et d’équipe de ce sport, un moyen pour elle de ne jamais trop s’éloigner de sa passion première. « Ce que je souhaite maintenant, c’est évoluer. Pourquoi pas piloter un autre type d’hélicoptère, mais aussi varier les missions ? Finalement, je souhaite tout simplement continuer à m’épanouir dans mon métier ». Jennifer Bourand source

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