Le crash aérien évité in extremis

jeudi 22 octobre 2009

DORDOGNE. Lundi à Montpon, sans le réflexe du pilote de l’hélicoptère du Samu, c’était la collision avec l’Alpha Jet de l’armée de l’air
On est vraiment passé très près du drame, lundi après-midi dans le ciel périgordin. Il s’en est en effet fallu d’un cheveu pour que l’hélicoptère du Samu de Périgueux entre en collision avec un Alpha Jet de l’armée de l’air en provenance de la base aérienne de Cazaux.
Le pilote de l'hélicoptère AS355N F-GVHF a dû plonger en piqué pour éviter l'Alpha Jet. Photo Archives Olivier DepaixL’incident se déroule vers 16 heures. Après avoir transporté un patient au CHU de Bordeaux, l’hélicoptère du Samu, avec trois personnes à son bord (le pilote, un médecin et une infirmière), retourne vers l’hôpital de Périgueux en volant à la vitesse de 200 km/h, à environ 300 mètres d’altitude.

Lancé à 700 km/h
Tout à coup, entre Libourne et Montpon, à 30 kilomètres au nord-ouest de Bergerac, le pilote aperçoit un Alpha Jet lancé à 700 km/h qui s’apprête à traverser sa trajectoire. Il a tout juste le temps d’entamer une manoeuvre désespérée pour éviter le choc en procédant d’urgence à une descente en piqué.
Le pilote et ses deux passagers sont choqués, secoués, mais indemnes. Comme le souligne Michel Gautron, responsable du Samu, « on est vraiment passé très près de la catastrophe. Sans le réflexe et la dextérité du pilote, nous assistions à un crash aérien ».
Le pilote de l’hélicoptère, Bernard Gauthier, s’en tire avec une grosse frayeur et la satisfaction d’avoir sauvé cinq vies (ses passagers plus le pilote et le passager de l’Alpha Jet).
Selon le commandant Charton, du Sirpa-air (1) de Paris, les deux aéronefs se sont finalement croisés à 60 mètres de distance. « Nous sommes au-dessous des normes admises, mais il n’y a pas de faute de la part des pilotes, assure-t-il. À cette altitude, c’est le vol à vue ; l’espace est à tout le monde et la seule procédure valable est : voir et éviter ».

Une grosse frayeur
Au Samu, on s’interroge tout de même sur la présence de cet Alpha Jet dans le ciel de Dordogne. « Tous les matins, explique Michel Gautron, nous vérifions que la zone aérienne n’est pas activée par les militaires. C’était le cas ce lundi. Nous aurions donc pu croiser un avion civil, volant à une vitesse bien inférieure, mais pas un appareil militaire lancé à une telle allure ».
L’alpha Jet est un appareil militaire destiné à l’entraînement ou à l’attaque au sol. De conception ancienne, il est le plus souvent utilisé comme avion-école. Toutes les procédures avaient-elles été respectées ce lundi ? La question est aujourd’hui posée. Le Samu a en effet jugé l’événement suffisamment grave pour réaliser une déclaration d’incident, qui devrait donner lieu à une enquête. Pierre-Manuel Réault source

(1) Service d’information et de relations publiques des armées.

 Cliquez ici pour lire le compte-rendu de l’Airprox.

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