La base de l’hélicoptère Dragon 34 obligée de fermer au moins six semaines  !

mercredi 4 août 2021

Dénoncée fin juin, la pénurie de pièces de rechange affecte plusieurs sites. Dont, désormais, celui de la préfecture héraultaise à partir de ce 4 août. Une situation surréaliste.
Même en se pinçant (fort) pour y croire, la réalité est difficile à encaisser pour les personnels de la base de la Sécurité civile de Montpellier. Car au début de cette semaine, ils ont appris la fermeture, "au moins jusqu’à la mi-septembre", du nid du Dragon 34, l’hélicoptère basé à demeure à quelques longueurs de pale des pistes de l’aéroport montpelliérain.

Pour une tête de rotor arrivée en bout de cycle
Une problématique vécue à l’échelle du groupement d’hélicoptères de cette force hexagonale dédiée au secours à personne. Et liée à un défaut d’approvisionnement des pièces de rechange nécessaires à l’entretien et au maintien en condition opérationnelle (MCO) des Airbus H 145. Cela après que l’état-major a décidé de changer de fournisseur au détriment d’Airbus Helicopter (Midi Libre du 20 juin). Un état de fait préoccupant dénoncé il y a déjà plusieurs mois de cela, cette pénurie de pièces de rechange et la menace de fermetures de bases allant de pair est donc une réalité depuis ce 4 août, minuit.

Désormais, le biturbine rouge et jaune est cloué au sol jusqu’à nouvel ordre. La tête de rotor arrivant en bout de cycle et, pour respecter les préconisations du constructeur, l’aéronef est donc interdit de vol.

A partir d’aujourd’hui, les secours départementaux pensaient ne devoir compter que sur les machines du Smur 34. Des appareils dépourvus de certains équipements indispensables à la conduite de certaines des missions opérées par les voilures tournantes étatiques (treuillages de victimes, vols opérés à l’aide de jumelles à vision nocturne…).

Pour ne rien arranger, cette pénurie pourtant hautement prévisible tombe au plus mauvais moment de l’année  : le cœur de l’été. "Actuellement, nous sortons deux à trois fois par jour, cela n’arrête pas  !", raconte un personnel.

Pompiers et gendarmes à la rescousse
Seule option possible  : faire intervenir les Dragon voisins (Bouches-du-Rhône, Pyrénées-Orientales).Cela à condition qu’eux-mêmes ne soient pas déjà accaparés, voire indisponibles faute de pièces.

Mais ce sont finalement les sapeurs-pompiers et le groupement départemental de la gendarmerie qui ont permis d’apporter une solution transitoire plus acceptable. Explication  : désormais, c’est l’hélicoptère des militaires (lui aussi basé sur l’emprise aéroportuaire) qui ira chercher l’équipe de sauveteurs basée à La Grande-Motte.

Cela permettra aussi d’embarquer les sapeurs du Groupe d’intervention en milieu périlleux (Grimp) lorsque nécessaire. La machine de la maréchaussée (un modèle identique au Dragon) étant, elle aussi, pourvue d’un treuil en sabord.

Reste que cette carence en dit long sur l’état de disponibilité du parc du groupement d’hélicoptères. Lequel a également connu un fort taux d’attrition ces dernières années à la suite de plusieurs écrasements. Soit quatre coques perdues et toujours pas remplacées (*).

Un contexte qui, l’espèrent les navigants, devrait malgré tout s’arranger. "Avec le nouveau fournisseur (Icare et Ineo Défense, NDLR) cela s’améliore. Mais, évidemment, le problème c’est le temps perdu, difficile à rattraper. Je pense qu’à l’automne, on arrivera à ne pas fermer. Le fournisseur a racheté des lots de pièces", précise Xavier Roy, secrétaire général du Syndicat autonome des personnels navigants de la Sécurité civile (SAPNSC).

Réaction
"Aujourd’hui, tout est politique ! Après, il y a peut-être un certain pouvoir en Lozère… ", lâche Xavier Roy. Cela pour répondre à l‘agacement de certains de ses collègues. Lesquels ne comprennent pas pourquoi la machine basée à Mende pour la saison estivale n’a pas été réaffectée à Montpellier et au littoral héraultais. Pour ce membre d’équipage, il est clair que le détachement lozérien est lié aux sphères du pouvoir. "D’autant plus que, la plupart du temps, la machine sort pour des conneries ! Mais comme “ils” veulent un hélico à l’année, “ils” le font décoller pour bouffer des heures de vol". Et ainsi prouver une nécessaire présence à l’année. Cela, malgré une inégalité flagrante, ne serait-ce que pour des raisons démographiques, en termes de prise en charge sanitaire.

(*) Pour pallier momentanément une partie du manque, deux machines ont été louées pour l’été en Italie auprès du groupe Babcock International. Source : midilibre.fr


Fermeture pour six mois de la base du Dragon 34 : "On va être embêtés pour les malades"
Accidents de la route, noyades, accidents en milieu périlleux, le Dragon 34 est au cœur du secours à victimes de l’Hérault en particulier en période estivale.

La fermeture de la base jusqu’à la mi-septembre n’est pas anodine aux yeux des urgentistes du Samu et du Smur : "Quand on a un accident sur la voie publique ou un accident neurologique et que chaque minute compte, c’est sûr que là on va être embêtés avec les malades si l’on doit faire les trajets en ambulance, cela peut rallonger les délais d’intervention. Il ne faudrait pas que ça devienne trop récurrent surtout que ces problématiques peuvent être anticipées", explique un médecin urgentiste.

Certes le département dispose de deux autres hélicoptères, l’un de la gendarmerie capable de faire des hélitreuillages "mais peu adapté au secours à personne même si c’est possible de l’équiper", explique ce praticien. Le Samu dispose également de son propre hélicoptère, le Sinus, basé au CHU de Montpellier, équipé pour évacuer des patients instables mais uniquement la journée.

Il n’est pas armé pour les hélitreuillages, "ce qui arrive souvent en haute vallée de l’Hérault lors d’accidents de canyoning". Autre difficulté : "Le sinus 34 est utilisé par le Smur pédiatrique pour des transports longue distance entre établissements de santé", ajoute notre urgentiste.

Prioriser les urgences
La carence du Dragon va obliger à prioriser. Pour preuve cette note de l’État-major de la zone Sud : "L’emploi des hélicoptères de la Sécurité civile devra être recentré sur les missions de secours à personnes, les missions d’aide médicale urgente primaire et les missions de sécurité civile urgentes ou définies comme telles par le commandement zonal Sud".

Et de préciser que les missions "de type secondaire (transport entre établissements de soins) ne devront d’une manière générale pas être réalisées", sauf "dûment justifiées" par le Samu demandeur.

Sollicité le CHU n’a pas répondu. Source : midilibre.fr


05-08-2021 - L’hélicoptère Dragon 34 de la Sécurité civile à l’arrêt pendant 3 jours
L’hélicoptère de la Sécurité civile de l’Hérault est à l’arrêt pour 6 semaines pour cause de maintenance. Un autre Dragon doit venir le remplacer mais il ne sera sur place qu’à partir du samedi 7 août. La base de l’Hérault sera donc fermée pendant 3 jours. En cause, un manque de pièces mécaniques.

Pas d’hélicoptère de la Sécurité civile dans l’Hérault pendant 3 jours, la zone sera alors couverte par les Dragon de Nîmes et de Mende, ainsi que par l’appareil de la gendarmerie de l’Hérault.

Il est celui qui intervient là où les conditions ou les accès sont difficiles. Noyades, accidents en milieu périlleux… Le Dragon 34 multiplie les interventions dans l’Hérault, en particulier à la saison estivale.
Mais depuis ce mercredi, l’hélicoptère de la Sécurité civile est à l’arrêt, bloqué dans les hangars de l’aéroport de Montpellier.

"Au bout de 800 heures de vol, chaque appareil est entièrement démonté pour être révisé, les pièces d’usure sont changées. L’opération dure 6 semaines quand tout se passe bien..."

François Pradon, contrôleur général de la zone sud de la Sécurité civile.

Une opération de routine donc, mais compliquée cette année par le manque d’hélicoptères de remplacement disponibles. Un autre Dragon venu de La Rochelle doit prendre le relais dès samedi 7 août, mais la zone ne sera pas couverte par un appareil de la Sécurité civile d’ici là. Un coup dur en plein milieu de la saison touristique.

La situation est prise très au sérieux par l’Etat major. Nous sommes face à un souci de maintenance depuis 2-3 mois.” reprend le chef d’Etat-major de la zone sud.

Une situation ubuesque
Cette situation est le résultat d’un problème national. La révision de plusieurs hélicoptères de la sécurité civile a été fortement retardée en raison d’un manque d’approvisionnement de pièces détachées mécaniques. Les têtes de rotor des hélicoptères peinent à arriver. Un nouveau fournisseur a remporté le dernier appel d’offre du marché public, mais il ne parvient pas à honorer son contrat avec la sécurité civile.

L’hélicoptère de la gendarmerie
En attendant, le département de l’Hérault peut compter sur l’hélicoptère de la gendarmerie, mais ce dernier est moins bien équipé que celui de la sécurité civile notamment pour effectuer des opérations de nuit. Heureusement, la fermeture de la base de l’Hérault ne devrait pas excéder 3 jours, puisque l’hélicoptère de La Rochelle doit arriver ce samedi pour une durée d’un mois, il sera à son tour remplacé par un autre appareil.

Durant ces 3 jours de carence, les Dragon de Mende et de Nîmes pourraient intervenir en renfort, si besoin.

En juillet, le Dragon 34 a effectué 90 interventions (soit une moyenne de 3 par jour). Une moyenne qui reste au plus haut d’avril à septembre, diminuant de 25% en hiver. Source : france3-regions.francetvinfo.fr

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