HBE, pilotes, commandos même combat

lundi 30 juillet 2018

Le SIS 2B dispose d’un hélicoptère bombardier d’eau et d’un commando mixte pompiers-forestiers sapeurs pour lutter contre les feux de forêt. Des missions spécifiques pour des unités d’élite
Sous l’indicatif radio de "Maurane 201", l’hélicoptère bombardier d’eau (HBE) est de retour dans le dispositif tactique de la lutte contre les feux de forêts. Une machine et son équipage qui ont effectué leur première intervention de la saison jeudi dernier dans le Niolu.

Engagée durant deux jours sur ce sinistre consécutif à un impact de foudre au lieu-dit fontaine Caroline sur la commune d’Albertacce, la machine a effectué dix largages au total et a ainsi limité la destruction des végétaux brûlés sur une quinzaine de mètres carrés.

Une efficacité qui doit beaucoup au choix "d’implantation sur l’aérodrome de Corte, ce qui permet de toucher l’ensemble de la Haute-Corse dans un délai de 15 minutes maximum. C’est ce qu’on pourrait qualifier de rayonnement en étoile, argumente le commandant Pierre-Louis Montet, responsable de l’unité HBE-commando de Haute-Corse. De plus, la majorité des massifs forestiers sont concentrés dans le Centre-Corse."

Il ajoute : "C’est un outil qui permet une réelle réactivité et une capacité d’anticipation sur tous les départs de feu. En effet, en arrivant le premier sur un chantier, le cadre HBE relaye rapidement au Codis des informations, ce qui permet d’optimiser le dispositif tactique, en anticipant les moyens à mettre à disposition du commandant des opérations de secours (Cos)."

Disposer d’un tel engin apporte "une grosse plus-value" car il permet d’avoir une "vision générale d’un chantier", appuie l’officier supérieur.

Aide décisive pour le commandant d’une opération de secours, la machine peut même le recevoir à son bord - ainsi que les maires et élus, directeurs des opérations de secours en cas de sinistre - pour leur permettre d’avoir une vue plus globale de la situation.

"Une autre mission assurée par le cadre HBE est de pouvoir coordonner les moyens aériens, développe le commandant Montet. La sécurité de tous les vecteurs aériens est assurée en permanence via la gestion du cadre déposé sur un point haut. Il y a aussi la possibilité de guider les moyens au sol pour leur indiquer des accès permettant d’atteindre le chantier au plus près."

Déclenché par le Codis, le HBE a un délai d’intervention instantané : "Tous les jours, du matin jusqu’au coucher du soleil, une garde est assurée par un cadre HBE et un binôme d’alimentation", appuie-t-il.

Stratégie tactique
Conformément à la législation en vigueur, deux pilotes, "dont un toujours opérationnel", vont se relayer aux commandes de la machine durant la saison estivale.

Aux commandes se trouveront donc Nicolas Malaval et Jean-Louis Germain. Ce dernier, âgé de 55 ans, pilote depuis 1991, compte 8 000 heures de vol.

"J’ai toujours travaillé dans le privé, révèle-t-il. Français expatrié, j’étais en Amérique de l’ouest et en Alaska. J’ai fait de l’héliski en Russie et je suis allé à Hawaï."

Face aux pièges aérologiques (turbulences, courants aériens...) liés au relief, Jean-Louis Germain sait à quoi s’attendre : "À l’origine, je suis guide de haute montagne, précise-t-il. J’y ai passé ma vie et j’y ai aussi fait du secours."

Le pilote a débuté en feu de forêt en 2005, en Corse, avec le Sikorsky S-64 Air-Crane, basé à Bastia, qui intervenait sur toute l’île. Puis, toujours en feu de forêt, il a fait quatre ans dans les Alpes-Maritimes et dans le Var sur Écureuil et sur Bell 212.

"La technique en Corse est un peu différente, notamment avec le Bambi Bucket (sac héliporté contenant l’eau à larguer sur un feu, ndlr) avec lequel il est plus difficile d’être précis. Toutefois, le Bambi est plus adapté au relief car on accède à plus de possibilité de pompage et de remplissage grâce à une longue élingue qui nous rehausse et nous fait sortir des obstacles. C’est donc plus facile d’emploi", précise le pilote qui compte sur le soutien de Jean-Luc Méréaud, assistant de vol hélicoptère.

Une assistance qui passe notamment par le refouling de la machine sur un chantier, aussi éloigné soit-il.

Un rôle important qui confère au HBE une efficacité optimale, permettant des rotations constantes sans avoir à repasser par l’aérodrome.

Une complémentarité entre plusieurs acteurs qui passe aussi par l’insertion de commandos tout aussi indispensables à l’efficience d’une stratégie tactique contre les feux. Source corsematin.com

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