Base aérienne Orléans-Bricy soigne les hélicoptères bleus de la Gendarmerie nationale

lundi 18 octobre 2021

Avec autant d’efficacité que de discrétion, un atelier de 8.000 mètres carrés installé à Orléans-Bricy accueille, inévitablement, chaque hélicoptère aux couleurs de la gendarmerie nationale afin d’en assurer l’entretien. Un précieux maillon composé de soixante-dix spécialistes, maîtres d’une rigueur sans failles. Incursion dans un monde méconnu.
Ce matin-là, aux portes de l’atelier de 8.000 m² implanté sur la base aérienne d’Orléans-Bricy, Erwann et Baptiste tombent le blouson siglé "gendarmerie", bien connu, pour lui préférer une sobre combinaison verte.

D’une saisissante propreté, lumineux, l’atelier a de faux airs de bloc opératoire pour un premier Écureuil AS350, comme pour la silhouette d’un autre hélico EC135. Et d’autres patients sommeillent non loin…

Sept impacts de balles
Les deux militaires figurent parmi les soixante-dix personnels du Groupement de maintien en condition opérationnelle (GMCO). Chacun des cinquante-six hélicos bleus, qu’il soit basé à Tours, Nouméa, Cayenne ou ailleurs, passera tôt ou tard entre leurs mains de spécialistes.

Jusqu’au plus petit boulon, jusqu’au moindre câble ou composant électronique, tout sera soigneusement démonté, scrupuleusement inspecté voire changé. Tablette numérique en mains, le mécano-médecin ausculte chaque organe de son patient.

Révision tous les quatre ans ou 1.200 heures de vol
"Un hélicoptère a un usage limité dans le temps avant chaque révision : 1.200 heures de vol, ou quatre ans, pour un Écureuil AS350 ; 1.000 heures sur un EC135 et 800 heures sur un EC145", explique le commandant Frédéric W., patron du GMCO. Le bain de jouvence loirétain dure, en moyenne, quatorze semaines pour un Écureuil AS350. Un appareil de substitution, issu d’un "parc de dépannage", viendra le remplacer durant ce laps de temps.

Ici, les ennemis s’appellent sable, humidité, corrosion. "Mais pas seulement", sourit le capitaine Daniel, l’un des piliers du GMCO, en exhibant une pièce de métal provenant d’un hélico qui compte sept impacts de balles : "À Cayenne, voilà dix ans, un forcené avait pris notre EC145 pour cible".

Des tests avant de repartir
Que ce soit dans les missions de lutte contre l’orpaillage clandestin en Guyane, le secours en haute montagne, les interventions au profit du GIGN, les aéronefs sont mis à rude épreuve. Ceci à tel point qu’une rotation est organisée ? ; l’appareil en service à Nouméa repartira, par exemple, vers les cieux moins salins et plus cléments de l’Auvergne ou de l’Ile-de-France… Un turn-over qui évite que les sollicitations les plus violentes frappent toujours la même machine.

Pour sortir de l’atelier de Bricy, l’appareil fort d’une nouvelle jeunesse sera soumis à de sérieux tests avant d’obtenir l’indispensable "certificat d’examen de navigabilité". Sésame.

L’appareil se cabre, prend du roulis
À l’heure des ultimes tests, un premier vol stationnaire d’une dizaine de minutes, à deux ou trois mètres du sol, permet de "martyriser" la machine. Cela en présence du capitaine Daniel, le contrôleur embarqué au côté d’un pilote qui, au manche, donne des à-coups. À gauche. À droite. L’appareil se cabre, prend du roulis. Aux fins de juger l’équilibrage des rotors, de s’assurer que le niveau de vibration est acceptable, de peaufiner de menus réglages… Voilà un test opéré sur la piste, non loin du hangar, avec les équipes des pompiers de la base systématiquement réquisitionnées.

Puis un second vol de sécurité permettra à l’hélico bleu d’aller mesurer toute son aisance retrouvée au-dessus des immensités de la plaine de Beauce… Source : larep.fr

56 hélicoptères et 32 drones, sont répartis en vingt-trois unités, sur la métropole, et six en outre-mer. Effectif global : 483 personnes (pilotes, mécaniciens, opérateurs aérosurveillance et avitailleurs, corps de soutien technique et administratif, personnel civil). Le commandement des forces aériennes de la gendarmerie nationale (CFAGN) est basé à Vélizy-Villacoublay (Yvelines).

3,5 tonnes. C’est la charge maximale (dix personnes maximum) pour un hélicoptère biturbines de type EC145 (15 exemplaires) utilisé en haute montagne, en milieu hostile et au profit des forces d’intervention (GIGN, Raid). La gendarmerie dispose en outre de quinze appareils biturbines EC135 (huit personnes maxi) et de vingt-six Écureuils AS350 monoturbines (six personnes maxi) utilisés pour des missions de surveillance, d’intervention et de sauvetage.

Toutes les 20 minutes. Les hélicoptères de la gendarmerie effectuent, en moyenne, une mission aérienne toutes les vingt minutes, sur l’ensemble du territoire. Sachant que les missions liées à la sécurité routière ne représentent que 1 % de l’activité. Les appareils disposent d’équipements embarqués hi-tech : une caméra transmet des images en vol, vers le centre de crise au ministère de l’Intérieur ou ailleurs, capable de lire une plaque d’immatriculation à 800 mètres. La caméra thermique est précieuse pour certaines recherches. Le phare éclaire l’équivalent d’un stade de foot à 300 mètres. Un treuil est utilisé en intervention ou lors des opérations de sauvetage, etc.

Philippe Ramond

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