Le fou volant de Barcelonnette

vendredi 23 juillet 2010

Un barjot du ciel a rallié le Wisconsin depuis Barcelonnette. Sans papiers et presque sans vêtement. Cocorico !
« Take care » dit un américain avant de vous quitter. Le « care », l’attention, le soin sont à la mode. Même le PS nous promet une rentrée sous le signe du care avec Martine dans le rôle de l’édredon ou du parachute.

Le CH-7 Kompress, l'objet du délit transfrontalierSi vous voyez une voiture faire un tête à queue, la « cellule d’assistance psychologique » est là avant les pompiers. Donc, quand on trouve encore un type qui a le courage de faire l’imbécile, le trompe la mort autrement qu’en allant faire le bidasse en Afghanistan, c’est réconfortant. Il en va ainsi de Matthieu De Quillacq, un givré qui vient de rallier Barcelonnette (Hautes Alpes) à Oshkosh dans le Wisconsin, donc aux USA sur la rive du lac Michigan. Matthieu a fait le voyage en moins de cinq jours a bord d’un hélicoptère ULM de 250 kilos, une sorte de gros modèle réduit.

Aux USA sans visa
Pour gagner cette petite ville de 65 000 habitants, qui organise un grand rendez-vous mondial de fous volants, De Quillacq n’a pas molli ; et sauté dans son Kompress. Un tout petit hélico fabriqué en Italie dont il est l’importateur en France. Pas dur. Il suffit d’ajouter un réservoir de 160 litres à la place du passager, ce qui pousse la charge de carburant à 220 litres. Puis, de prendre trois pulls et des bouteilles d’eau avant d’embrasser les copains. Direction le nord du Royaume-Uni, puis cap vers l’Islande. Mais Reykjavik ne veut pas de cette mouche mécanique. Matthieu s’en fout et se pose en douce près d’une pompe à essence pour les autos. Et repart vers le Groenland. Là, un souci, la visibilité. Le Kompress monte à 6 000 mètres, au-dessus de la couche et Matthieu parvient à s’en sortir. Il fonce vers le grand nord canadien sur la route de Nungesser et Coli qui, eux, ont fait couler un journal sans jamais traverser l’Atlantique. Il arrive au Québec après un vol non stop, en jargon une « branche », de 14 heures. Ici, on espère que notre ami avait des amphétamines dans sa boîte à pharmacie…

Dernière étape mercredi 21 juillet, vers Oshkosh. En volant au ras des canneberges, Matthieu se pose aux Etats-Unis sans visa et sans avoir prévenu TF1 ! Mais que fait la police ? Présentement elle le cuisine, refusant de croire qu’il est venu de France à bord de sa Mobylette volante. Heureusement que De Quillacq s’était bien rasé avant de partir, s’il va en prison on ne l’accusera pas d’être Ben Laden. S’il en sort, il envisage de finir son tour du monde en rentrant par la Sibérie. La mondialisation, quoi ! Jacques-Marie Bourget source
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Matthieu à Oshkosh

Départ de Matthieu De Quillacq pour Oshkosh le 11 juillet 2010Parti Dimanche 11 juillet 2010 de Barcelonnette (Alpes de Haute Provence - France) pour un Tour du Monde, Matthieu de Quillacq vient de se poser à Oshkosh (Wisconsin - Etats-Unis) pour participer au plus grand Rassemblement Mondial de l’Aviation Motorisée !

Tous les ans, Oshkhosh, petite ville du Wisconsin dans le Midwest Américain, reçoit le plus grand Rassemblement Mondial de l’Aviation Motorisée.

La fête est organisée par l’EAA, Experimental Aircraft Association, depuis plus de 50 ans et commence le 26 juillet cette année.

Matthieu De Quillacq a rendez-vous cette année pour y présenter son Kompress Charlie et s’y est rendu en volant !

Avec un réservoir supplémentaire de 168 l, Matthieu a pris le départ dimanche 11 juillet à 05h47 heure locale, de Barcelonnette (Alpes de Haute Provence - France)
Après une étape à Berck dans le nord de la France, il a traversé la Manche depuis le Cap Gris-Nez et s’est arrêté à Lashenden en Angleterre. Puis il est reparti le jour même jusqu’à l’aéroport de Wick en Ecosse.

Lundi 12 juillet, Matthieu est reparti de Wick pour l’Islande, via les îles Feroe.

Mardi 13 juillet, traversée depuis le nord de l’Islande jusqu’à la côte sud-est du Groënland puis arrêt à l’aéroport de Kulusuk à environ 580 km au sud-ouest de son point d’entrée. Des baleines, et du froid....

Mercredi 14 juillet, Matthieu tente de traverser directement le plateau du Groënland de Kulusuk vers Holsteinborg Sisimiut sur la côte ouest. Mais il doit faire 1/2 tour en raison de la météorologie. Revenu à Kulusuk, il descend alors vers l’aéroport de Narsarsuaq, à la pointe sud du Groënland.

Le lendemain, jeudi 15, il remonte donc jusqu’à Holsteinborg Sisimiut en suivant la côte ouest.

Le trajet : Barcelonnette (Hautes Alpes) à Oshkosh dans le Wisconsin
Vendredi 16 : traversée du Détroit de Davis vers la Terre de Baffin. Matthieu se pose après presque 1500 km de vol à l’aéroport de Kangiqsujuaq, proche d’un village Inuit.

Samedi 17 et Dimanche 18 : traversée du Canada jusqu’à l’aéroport de Sault Sainte Marie.

Arrivée lundi 19 juillet à Oshkosh (Wisconsin Etats-Unis) ! source


Cliquez pour voir les photos du CH-7 Kompress - Photo Christophe Gothié- Cliquez ici pour voir les photos du CH-7 Kompress.

Vos commentaires

  • Le 27 août 2010 à 15:19, par Chris En réponse à : Le fou volant de Barcelonnette

    C’est fou, c’est fun, mais le mépris des règlementations dessert la cause de l’ULM classe 6 dont le Kompress est l’emblême. De là à claironner que les pilotes de ce type d’appareil ne sont pas sérieux, pas respectueux des lois, et représentent un danger, il n’y a qu’un pas que ne manqueront pas de franchir les détracteurs de la cause...
    Comment notre merveilleux fou volant va t’il maintenant pouvoir affirmer que l’hélico ULM n’ouvre pas une brèche en mettant à la disposition d’un public dangereux des machines capables de décoller de vraiment n’importe où ? Comment pense t-il pouvoir représenter ses clients potentiels et ses fans à une table de négociation sur la règlementation ?
    Dommage, espérons seulement maintenant que le beau périple individuel ne mette pas en péril les espoirs collectifs...

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  • Le 11 avril 2011 à 09:44, par Chris En réponse à : Le fou volant de Barcelonnette

    Asile de fous est inscrit à l’extérieur de l’Établissement !, alors ne soyons pas étonné ! Gilbert HAMELIN

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    • Le 13 janvier 2012 à 20:08, par Chris En réponse à : Le fou volant de Barcelonnette

      C’est trop cool ; j’adore Matthieu et je pense que beaucoup de monde son jaloux. Allez donc apprendre à voler et bon vol.

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      • Le 21 mai 2012 à 23:23, par Chris En réponse à : Le fou volant de Barcelonnette

        Jaloux ou pas, ce qui est dit plus haut est la réalité.

        Le fait qu’un microscopique engin comme celui-ci ait pu faire plusieurs fuseaux horaires sans être intercepté ne va pas simplifier la vie des représentants des associations.

        En effet, ils vont voir s’ouvrir devant eux les parapluies de l’administration, même si cela ne sert à rien,

        Il y a eu les imbéciles de GreenPeace qui ont utilisé un paramoteur, engin qui va devenir potentiellement dangereux pour les forces de police maintenant, et dont les restrictions de vol retomberont dans quelques temps toujours en rapport aux parapluies

        Oui c’est une belle aventure, courage ou inconscience, je ne sais pas, mais elle relève de l’exploit des pionniers de l’entre-deux-guerres.

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        • Le 3 novembre 2013 à 21:47, par Chris En réponse à : Le fou volant de Barcelonnette

          L’exploit est sensationnel...
          De nos jours, où la réglementation prime sur tout, je suis content de voir que la liberté des Hommes est capable de prendre le dessus.
          Tout ceci purement pacifiquement...

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  • Le 12 septembre 2016 à 23:05, par LFQC En réponse à : Le pionnier volant de Barcelonnette

    Chapeau à ce pilote pour son exploit exceptionnel. Quand la réglementation est faite par des bureaucrates qui privilégient le commercial aux dépens des privés et que l’on a des capacités ici prouvées, il est admirable de prendre son courage à 2 mains et d’y aller. Admirable. N’oublions pas les incongruités des réglementations pondues et à venir avec la mondialisation. Ce Monsieur a des couilles là où il le faut et je ne me priverais pas de le défendre face aux soi-disants experts derrière leurs bureaux et une EASA qui ne fera qu’être dissuasive et liberticide sur nombre de points qui ne feront que nous réduire encore plus à l’état de pilotes privés en voie de disparition, le tout sous les consignes de nos eurocrates incompétents et avec les voix de pays retardés aéronautiquement comme la Roumanie qui pèsent antant dans la balance que les pays avec une culture aéro démontrée. Toute mon admiration pour lui. Peut-être certains auraient-ils apprécié si cela avait été sponsorisé par Red bull avec tous les chichis et tape-à-l’oeil publicitaires. Pas moi. La méthode jugaad vaincra sur la méthodologie cartésienne de nos décideurs brouillons. Bravo Monsieur, je vous supporte de tout mon coeur et vous méritez la médaille aéronautique probablement plus que Baumgartner. C’est un exploit à répéter dans tous les domaines pour avancer. Merci à lui.

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