La région ne participera plus au financement des hélicoptères sanitaires de la Somme et de l’Aisne.Une menace pour les interventions de ces appareils du Samu dans l’Oise ?
« L’hélicoptère sanitaire est un élément important de l’égalité entre ruraux et urbains dans l’accès aux soins. Vous jouez avec la vie des Picards ». Vendredi à Amiens, le docteur Marc Bonef, conseiller régional UMP-Nouveau centre, a vivement dénoncé la position de Claude Gewerc, président PS du conseil régional, qui a décidé de ne pas reconduire les conventions relatives au financement des hélicoptères sanitaires de la Somme et de l’Aisne.

En clair, au 1er janvier 2011, les hélicoptères du Samu 80 et du Samu 02 devront se passer de l’argent de la région. Ce qui risque de poser un sérieux problème, puisqu‘elle finançait à hauteur de 26 ?% le fonctionnement de l’hélicoptère de la Somme. Pour l’exercice 2010, il était ainsi sollicité 119 ?000 € sur un budget de 460 ?000 € pour un appareil monoturbine. Le budget pour un appareil biturbine, désormais obligatoire, est estimé à 1,2 M€ par an pour environ cinq cents heures de vol.

« Cette décision prise afin d’entamer un nouveau bras de fer politique avec l’Etat est totalement inadmissible », déplore Caroline Cayeux (UMP), présidente du groupe Envie de Picardie. « C’est de la polémique politicienne qui n’a pas sa place dans ce domaine-là. Je suis médecin et ça me heurte profondément », poursuit Marc Bonef.

Car au-delà de la guéguerre politique, c’est bien de santé qu’il s’agit. Et les Oisiens sont bel et bien concernés. Car la zone d’intervention géographique de l’hélicoptère du Samu 80 ne se limite pas à la Somme, mais comprend également une partie de l’Oise. En effet, le Samu 60 ne disposant pas aujourd’hui d’hélicoptère, les interventions sont assurées par l’hélicoptère du Samu d’Amiens ou ceux d’autres Samu. L’hélicoptère d’Amiens a ainsi effectué l’an dernier environ 700 sorties, dont 15 ?% dans l’Oise. « Deux tiers de ces interventions sont des transferts de malades entre centres hospitaliers et un tiers concerne des urgences sur le terrain, notamment lors d’accidents de la route, l’appareil se pose au plus près », précise-t-on à l’hôpital d’Amiens.

Ce désengagement du conseil régional risque-t-il de limiter les heures de vol des appareils du Samu et donc le nombre de leurs interventions ?? « Il n’y aura pas d’impact sur la prise en charge sanitaire, car le CHU veille au bon fonctionnement du Smur héliporté, assure la direction de la communication de l’hôpital d’Amiens. En revanche, il y aura un impact sur l’équilibre budgétaire du CHU. » Reste à savoir si d’autres collectivités ne vont pas emboîter le pas à la région puisque les départements de l’Oise et de la Somme participent eux aussi au financement de l’hélico du Samu d’Amiens. Si ces deux départements à majorité socialiste décident à leur tour d’engager un bras de fer avec l’Etat, les hélicos du Samu pourraient bien se retrouver cloués au sol. Frédéric Hennebert source