Baroud d’honneur pour le Super Frelon

jeudi 6 mai 2010

Le Conservatoire de l’air et de l’espace a accueilli hier sa dernière pièce, un Super Frelon de la marine nationale.
Sale temps pour une réception. Un ciel repeint en gris, une pluie fine et un vent glacial, les bénévoles du Conservatoire de l’air et de l’espace n’ont pas eu de chance hier matin, pour l’arrivée du Super Frelon. La délivrance est intervenue peu après 11 heures, lorsque la star tant attendue a troué le ciel de la BA 106. Malgré l’imminence de sa mise au rencart, l’hélicoptère de 13 tonnes a montré de beaux restes. Virages à gauche, à droite, vol stationnaire, l’appareil a piqué soudain du nez, s’est immobilisé à la verticale avant de repartir de l’avant en redressant sa course.

Un appareil mythique
Après quelques évolutions en l'air, l'hélicoptère s'est posé sur un parking de la Base Aérienne 106 et a été acheminé vers le hangar du conservatoire par un tracteur - Photo Olivier DelhoumeauAu sol, les spectateurs avisés étaient aux anges. Le baroud d’honneur a viré à la démonstration de pilotage. Après son petit feu d’artifice, le mastodonte a atterri sur le tarmac militaire. Derniers tours de roue des rotors en guise de point final.

Tiré par un tracteur de piste, l’appareil s’est avancé ensuite vers sa nouvelle demeure : le hangar du conservatoire. Avant de se faire happer, des techniciens lui ont replié les pales. Il prendra place définitivement aux côtés d’un autre géant de la collection : un Noratlas de 22 mètres de longueur. Accueilli chaleureusement, Olivier Mabille, le pilote, avoue avoir écrasé une larme. « C’était émouvant, surtout au moment de se poser. On ne fait pas 2 000 heures de vol à bord de ce type d’appareil sans s’y attacher », lâche-t-il.

Olivier Mabille (le pilote) a passé le relais à Alain Arpino (président du conservatoire - Photo Olivier DelhoumeauLe militaire appartient à la Flottille 32F, basée à Lanveoc-Poulmic, à proximité de Brest. Dans l’aéronavale, le Super Frelon est un engin mythique. « Il a commencé par faire de la lutte anti-sous-marine, puis des missions d’hélitransport au profit des commandos avant d’être utilisé pour des opérations de sauvetage en mer ou de soutien aux troupes d’élite. » C’est en l’occurrence un Super Frelon qui a secouru les 26 membres d’équipage lors du naufrage de « l’Erika » en 1999, au large de la Bretagne.

« En quarante ans de carrière, il a sauvé 2 150 vies via la Flottille 32F. Cela représente 4 000 heures de vol uniquement pour le secours en mer », détaille le lieutenant de vaisseau Olivier Mabille. Atteint par la limite d’âge, l’hélicoptère lourd sera remplacé temporairement par l’EC-225, en attendant la mise en service du NH-90. « On va passer de la Préhistoire à la Guerre des étoiles, promet le pilote de la marine nationale. Cela n’a rien à voir en termes d’interface. Le Super Frelon est une machine à bras. Ça se pilote, on a des sensations. Dans un modèle dernier cri, on ne fait que tourner des boutons… C’est différent. »

Photo Olivier DelhoumeauLargement sous-représentée au sein de la collection du Conservatoire régional, la famille des hélicoptères compte désormais quatre pièces. Au Super Frelon s’ajoutent les Alouette II et III et un HSS. Livré à la marine en 1973, l’exemplaire du conservatoire a réalisé 7 122 heures de vol et procédé au sauvetage de 79 personnes. Il sera présenté au grand public lors de la Fête de l’air à Mérignac, du 17 au 19 juin, prévue dans le cadre du Centenaire de l’aéronautique. Olivier Delhoumeau source
Photo Olivier Delhoumeau

Interviewé : le pilote Lieutenant de Vaisseau Olivier Mabille
JT 22h45 de France 3 Aquitaine du 5/5/2010

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.