Justin Mattia fait voler le mât d’Alinghi 5

jeudi 6 août 2009

Ce matin, « sans crainte particulière », Justin Mattia fait voler le mât d’Alinghi 5
LE BOUVERET - Ce vol entre le Léman et Gênes est forcément exceptionnel. Il n’aura cependant pas empêché le pilote, Justin Mattia, et le chef de projet, Stéphane Morand, de bien dormir la nuit dernière.
Il ne donne pas son âge, Justin Mattia. Les pilotes ont leurs coquetteries. « Ecrivez simplement que j’ai 18 000 heures de vol. » On n’aurait pas idée de lui rétorquer qu’il ne les fait pas. Le pilote d’Heliswiss vient tout juste de poser sur le pré son Super Puma, à quelques centaines de mètres de l’immense mât d’Alinghi 5, allongé, lui, comme une baleine échouée sur le quai du Bouveret. Ce matin, à 7 h si les conditions sont favorables, le surpuissant félin volant emportera vers Gênes le précieux objet. Un vol exceptionnel qui ouvrira la route aérienne, en quelque sorte, pour un vol encore plus exceptionnel : un autre hélicoptère, le gigantesque MIL-MI 26 russe, viendra de la Blécherette (Lausanne) pour faire décoller, vers 8 h 30, le catamaran proprement dit.

Un emblème suisse
« Oh, vous savez, j’ai déjà transporté des objets plus chers que ça. Et certains étaient tout aussi longs. Pour demain, je n’ai aucune crainte particulière ». Un vol de routine, vraiment, que ce franchissement des Alpes ? « Quand même pas tout à fait, convient Justin Mattia. En fait, ce qui fait le caractère particulier de ce transport, c’est surtout le nom d’Alinghi, qui est devenu presque un emblème de la Suisse. Un vol comme celui-là a forcément pour nous un côté émotionnel. Avoir été choisi pour emporter par dessus les Alpes le mât du vainqueur de la Coupe de l’America, c’est une fierté pour mon entreprise ». On a beau évoquer les dimensions du mât (50 m de long, deux tonnes), la longueur du voyage, le fait aussi de devoir se hisser par-dessus le col du Grand-Saint-Bernard, à plus de 2500 m d’altitude, Stéphane Morand, chef de projet chez Heliswiss, se veut rassurant : « Si les conditions sont bonnes, ça devrait bien aller, lâche tranquillement le Gruérien. L’équipe d’Alinghi a effectué des essais avec le mât de son petit bateau, pour voir comment un tel objet se comporte en vol. Ça nous a permis d’effectuer quelques corrections. Ça va bien voler ».

Neuchâtelois d’origine, Valaisan d’adoption, Justin Mattia sera dans son élément, ce matin, entre lac et montagne. « Je volerai à environ 70 nœuds (ndlr : 130 km/h), explique-t-il. Et d’une seule traite en principe, le Super Puma ayant une autonomie de 2 h 40 minutes et le vol étant prévu en deux heures environ. Mais même s’il fallait faire une halte pour ravitailler, ça ne nous poserait pas de problème ». André VOUILLAMOZ source

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