Au ras des lignes !

samedi 9 janvier 2010

Dans le ciel de Charente, un hélicoptère frôle les lignes électriques pour détecter le moindre défaut
On est tellement près qu’on a l’impression de pouvoir la toucher du doigt. Sauf qu’on se gardera bien d’ouvrir la petite fenêtre en plexiglas et de tendre la main. La ligne électrique, si proche soit-elle, ne sera caressée que par les yeux de l’observateur et le souffle des pales de l’hélico.
L'armement des lignes électriques est passé au crible par l'équipage spécialisé de l'hélicoptère - Photo Isabelle LouvierPlantée au beau milieu de la campagne charentaise, entre Châteauneuf et Blanzac, cette ligne a été suivie, hier matin, par l’hélicoptère de Jet System, une entreprise de Valence qui travaille avec ERDF pour surveiller le réseau aérien. À son bord, les pilotes Frédéric Lasserre et Loyk Jeanjean.

La mission 2009 est en passe d’être terminée. 1 200 kilomètres auront ainsi été visionnés par l’équipage composé du pilote, le navigateur et l’observateur. Les renseignements, les photos serviront aux hommes du terrain. « Le but, c’est de réparer... la veille de l’incident », lance Francis Tripeau, chef de l’agence réseaux sous tension et haute tension Poitou-Charentes à ERDF.

Depuis une vingtaine d’années et surtout depuis la grande tempête de 1999, ERDF consacre une bonne partie de ses moyens à l’enfouissement des lignes, pour éviter les coupures. « Mais tout ne peut pas être enfoui », précise Hervé Cadoret, directeur départemental. Sur les 8 000 km de lignes en Charente, 5 900 sont en aérien. « Entre 2004 et 2007, nous avons enterré entre 40 et 50 km de lignes par an. En 2008, nos investissements ont progressé de 20 % et de 5 % encore en 2009 en passant de 16 à 19 millions d’euros par an et 20 millions en 2009. Cela représente 200 kilomètres de lignes enfouies en deux ans à raison de 120 000 ? le kilomètre. » Elles se situent principalement en zone boisée où les lignes sont les plus soumises aux risques climatiques.

L’autre vision
« Globalement, on ne pourra pas aller beaucoup plus loin que 50 % du réseau mis en souterrain. Sachant qu’on ne construit plus de réseau neuf aérien. » Mais que faire pour les 5 900 kilomètres de lignes aériennes ? ERDF a choisi la solution de l’hélicoptère « tout simplement parce qu’on n’a pas la même vision du ciel et du sol. »

Des pilotes, des navigateurs, des observateurs de société d’hélicoptère comme Jet system, ont été formés spécifiquement au vol rasant, bien sûr, pour lequel ils reçoivent une dérogation particulière.

En effet, il est d’ordinaire, interdit de voler à moins de 150 mètres et là, l’Ecureuil AS350 doit approcher les lignes au plus près, à six mètres du sol. Ils ont aussi été formés à reconnaître les lignes, leurs équipements pour déceler le parafoudre qui a sauté, l’interrupteur endommagé, le filin qui s’est accroché à la ligne. Le moindre défaut est noté, photographié, répertorié avec son point GPS.

À partir de ces données, les équipes au sol pourront intervenir sans tarder, sans chercher l’endroit exact de la panne, du défaut. « On le sait, le dépannage est beaucoup plus compliqué qu’une opération de maintenance programmée », souligne Hervé Cadoret.

Parfois, quand il vole en rase-mottes, l’hélicoptère fait sortir les habitants de chez eux, pester certains éleveurs qui craignent pour leurs animaux, distrait les conducteurs.

Des hommes et des femmes tout heureux, quand ils rentrent chez eux, d’allumer la lumière... Catherine Dowmont source

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