Le Sea King : un outil indispensable

dimanche 20 décembre 2009

À BORD DU NCSM FREDERICTON | L’hélicoptère Sea King, qui effectue deux ou trois vols quotidiens de reconnaissance dans le golfe d’Aden, est un outil indispensable au Canada dans la lutte aux pirates somaliens.
A bord d'un hélicoptère Sea King, hier, lors d'une patrouille aérienne de deux heures dans le golfe d'Aden - Photo © Jean-Luc Lavallée« Le territoire est gigantesque ; alors, on ne peut pas couvrir adéquatement toute la zone dangereuse uniquement avec des bateaux de guerre. Nous envoyons aussi des patrouilles aériennes pour tenter de détecter des bateaux suspects afin de recueillir leur position », explique le capitaine de frégate du NCSM Fredericton, Steven Waddell.

Il est 14 h 15. Le Journal assiste au briefing technique avant le troisième vol de la journée. On se croirait dans Top Gun, version hélico. Les quatre gars du Sea King, au sens de l’humour aiguisé, deviennent soudainement bien sérieux, assis dans leurs fauteuils rembourrés dans un minuscule local faisant office de classe. Au menu : conditions météo détaillées, images satellite projetées sur écran géant et planification de l’itinéraire.

15 h 15 : Le Sea King décolle en bifurquant immédiatement à bâbord et s’éloigne rapidement de la frégate canadienne. Un des « mécanos » nous l’avait bien dit. Le confort dans ce gros hélicoptère n’a rien à voir avec le Griffon de Valcartier. On se croirait presque dans une Oldsmobile ou une vieille Cadillac. On ne se fait pas trop brasser et un sentiment de sécurité s’installe malgré le pedigree peu reluisant de ce type d’appareil (voir autre texte). À vue de nez de non-initié, le Sea King ne fait pas son âge. Plus de 40 ans bien sonnés. Il a fière allure diront certains.

Pendant deux heures, nous ne verrons que des cargos. Aucune embarcation suspecte. Aucun boutre (dhow) de pêcheurs. Mais beaucoup d’eau. On réalise l’étendue de la mer lorsque nous sommes à 100 km du bateau et que la côte ne s’est pas encore pointée le bout du nez.

« Ça ne me dérange pas si on ne trouve pas des pirates. Tant que les bateaux sont en sécurité, on accomplit notre mission. Comme dans n’importe quel job, il y a des journées moins intéressantes », philosophe le capitaine Matt Fraser. « Il y a tellement de bateaux de guerre ici qu’il faudrait être un peu fou pour venir dans le corridor maritime. » Début décembre, l’équipage du Sea King a toutefois dû intercepter un boutre en se positionnant face à lui à très basse altitude en déployant un panneau d’arrêt rouge surdimensionné, rédigé en arabe. « Un autre avion (japonais) l’avait repéré. Nous sommes restés là environ 1 heure 30 minutes en attendant le bateau portugais. Ils ont essayé de bouger un peu en attendant ; alors, on a utilisé notre panneau et on s’est placés devant eux. » L’histoire ne dit pas ce que les Portugais ont trouvé.

Mais hier, les papillons sont survenus seulement à l’atterrissage. C’est toujours un défi d’atterrir sur un navire en mouvement qui vogue à 20 nœuds. Une mission de haute précision, surtout quand les vagues font pencher la frégate de 25 degrés. « Même si des fois, il ne se passe rien et que ce n’est pas toujours excitant, je me rappelle que je suis payé pour ça... pour voler dans le golfe d’Aden », lance le capitaine René Laporte. « Priceless », disait la pub. Jean-Luc Lavallée source

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