Crash d’hélicoptère de Saint-Jean-Cap-Ferrat : un constructeur mis en examen

vendredi 20 novembre 2009

Cinq ans et demi après l’accident d’hélicoptère intervenu au large de la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat et ayant fait cinq morts, la justice engage des poursuites pénales. À Nice, elle met en examen le motoriste équipant l’appareil, la société Turboméca, leader mondial des turbines à gaz de petite et moyenne puissances.
Le 8 juin 2004 et les jours suivants, les secours s'étaient afférés pour retrouver d'éventuels survivants - Photo archives Eric Dulière Ce 8 juin 2004, vers 11 h 45, le temps est beau et le ciel d’un bleu immaculé lorsque l’Écureuil AS 350 d’Héli Air Monaco, assurant la ligne régulière Nice Monaco, s’abîme en mer. Tombant, selon des témoins, comme une pierre, il ne tarde pas à couler et à atteindre le fond, au moins 270 mètres. Le pilote et les quatre passagers - un Indien, un Allemand et deux Britanniques - n’avaient aucune chance d’en réchapper. L’inaccessibilité des lieux obligeant à utiliser un robot, il faut six jours pour récupérer quatre corps, le cinquième glissant hors de la cabine lors de la remontée de la carlingue et disparaissant à jamais.

Quels sont les causes du crash et les éventuels responsables ? De changement de juge d’instruction - on en est aujourd’hui au troisième magistrat - en rapports d’expertise, l’enquête fait longtemps du surplace. Elle s’engage d’abord sur une fausse piste, en suspectant à tort le pilote d’avoir consommé un peu d’alcool et d’ecstasy. En fait de stupéfiant, il s’agit de médicament anti-cholestérol. Quant à l’alcool, il n’a pas été ingéré par le pilote mais fabriqué après sa mort par prolifération microbienne.

Selon un expert, l’accident aurait pu être évité
L’instruction se recentre alors sur l’incident mécanique. Selon un expert, le crash est consécutif au bris d’une pièce mécanique ayant provoqué l’arrêt total de l’unique moteur de l’Écureuil. De précédentes avaries, de moindre gravité, sur ce type de turbine auraient été signalées à Turboméca qui aurait tardivement préconisé des modifications techniques. Bref, selon l’expert, l’accident aurait pu être évité. La faute à qui ? Turboméca est récemment mis en examen pour « homicides involontaires ». Ses avocats parisiens sollicitent immédiatement une contre-expertise. Mais se montrent peu diserts lorsque nous les contactons. « Cette affaire est très technique », se borne à relever Me Daniel Soulez-Larivière. « Tout commentaire serait prématuré... »

Les parties civiles réclament d’autres mises en cause
Les parties civiles sont partiellement satisfaites, qui souhaitaient d’autres mises en examen. « Turboméca n’est pas le seul responsable », soutient ainsi la mère du pilote. « Rien ne s’était passé pendant cinq ans. L’arrivée en septembre dernier d’un nouveau juge, Alain Chemama, a enfin débloqué les choses », souligne de son côté Me Gerd Ziegenfeuter au nom de proches de passagers, de « trois familles en deuil attendant depuis si longtemps de connaître la vérité ». Jean-paul Fronzes source

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