L’hélicoptère sanitaire, outil de restructuration hospitalière

dimanche 1er juin 2008

Le Samu d’Eure et Loir expérimente un nouveau dispositif permettant d’accroître la disponibilité en vol des hélicoptères sanitaires. Une solution qui faciliterait les transferts inter hospitaliers de patients de jour comme de nuit, par beau et surtout par mauvais temps.
Le Dr Nicolas Letellier, directeur du Samu d'Eure et Loir« Il faut optimiser l’utilisation de l’hélicoptère sanitaire… » Au moment où s’annonce une réorganisation de l’offre de soins autour des communautés hospitalières de territoire, la proposition du Dr Nicolas Letellier, directeur du Samu d’Eure et Loire, ne pouvait pas passer inaperçue. Le président de l’Association française des hélicoptères sanitaires hospitaliers (AFHSH), fondée en 1994, travaille depuis un an sur l’expérimentation d’une nouvelle technologie - le GNSS (Global Navigation Satellite System) - qui permettrait aux hélicoptères sanitaires de voler de jour comme de nuit, par beau et surtout par mauvais temps (sauf conditions givrantes).
Aujourd’hui, les 41 hélicoptères blancs des SAMU qui opèrent sur le territoire français volent essentiellement le jour et par beau temps. Ils sont, en effet, soumis à la très stricte réglementation du vol à vue (Visual Flight Rules ou VFR en anglais), qui réduit considérablement leur disponibilité, interdisant le plus souvent le vol de nuit et/ou par mauvaises conditions climatiques. Une situation qui impose aux hôpitaux de doubler le dispositif de transport aérien par un dispositif routier.

Routes aériennes
Or, qu’il vole ou qu’il reste au sol, un hélicoptère coûte à peu près le même prix. Son coût étant essentiellement représenté par 80 % de frais fixes. « A l’hôpital de Dreux, notre hélicoptère vole près de 400 heures par an et coûte environ 1,3 million d’euros », précise le Dr Letellier. L’idée est donc d’utiliser la technologie du GNSS – l’équivalent aérien du GPS – qui permet un vol aux instruments (Instrument Flight Rules ou IFR en anglais) non plus entre deux aéroports mais entre deux points quelconques prédéfinis - par exemple des hôpitaux. Ce dispositif - déjà généralisé aux Etats-Unis, testé en Suisse et en Suède - augmenterait d’environ 30% par an la disponibilité du transport par hélicoptère.

Expérimentations en cours
En partenariat avec le groupe Eurocopter et la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), une première route aérienne a été calculée entre l’hôpital de Dreux et celui de l’hôpital de Nogent Le Rotrou, séparés d’une soixantaine de kilomètres. Une première tentative de vol IFR a été réalisée avec succès par beau temps. Une deuxième tentative par mauvais temps, puis une troisième en conditions réelles d’intervention restent encore à être organisées. « Lorsque l’expérimentation aura été entièrement validée par l’Aviation civile, les transferts inter hospitaliers, même par mauvaise météo, pourront être réalisés dans toute la France sans véritable surcoût de fonctionnement. L’hélicoptère sera alors un véritable outil de restructuration de l’offre de soins », décrit le Dr Letellier. Une expérimentation qui arrive en effet à point nommé pour permettre à des populations vivant dans des régions désertées de France d’avoir les mêmes chances que les populations urbaines de bénéficier d’une prise en charge adaptée en cas d’urgence médicale. Et un hélicoptère se déplace trois fois plus vite qu’une ambulance… source

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