Quatre morts dans le crash d’un hélico

vendredi 7 novembre 2003

Un appareil basé à Montauban heurte une ligne à haute tension près de Caylus.
Drame en plein ciel, hier, dans le Tarn-et-Garonne. Un hélicoptère de l’Armée de Terre a percuté une ligne à haute tension près du camp militaire de Caylus, au nord du département, faisant quatre morts.

Le temps était pourtant clair dans cette région vallonnée, près du lieu-dit Saint Symphorien, limitrophe des communes de Puy Laroque et de Lavaurette.

Dans la matinée, un hélicoptère de type SA 342 « Gazelle », du détachement de la Besmat (Base de soutien des matériels de l’Armée de terre) décollait de Montauban pour une mission qui devait le conduire à Caylus. À son bord, un pilote militaire et trois employés d’État (des civils travaillant pour l’Armée) qui s’occupaient de la maintenance des aéronefs. Mais à 10 h 45, à cinq kilomètres à vol d’oiseau de Caylus, l’appareil a percuté une ligne haute tension composée de trois fils conducteurs de 22 000 volts. L’appareil s’est crashé, tuant ses quatre occupants.

Que s’est-il donc passé ? Il faudra attendre les conclusions des deux enquêtes qui sont en cours. L’une est judiciaire et l’autre technique, menée par des spécialistes des crashs d’aéronefs à la Gendarmerie nationale.

Des accidents tous les ans
On dénombre chaque année, en France, 5 à 6 accidents aériens imputables aux lignes électriques. Il s’agit principalement d’hélicoptères, d’ULM, de deltaplanes ou de ballons qui percutent un pylône ou touchent des câbles. C’est ainsi qu’en juillet 1991, un appareil de la société Héli-Union, qui effectuait un repérage pour le compte d’EDF, a heurté une ligne et s’est écrasé, provoquant la mort de ses trois occupants.

En août 1992, un petit avion près de Narbonne et un ULM dans le Lot-et-Garonne ont connu le même drame : six morts à quinze jours d’intervalle. Dans les Hautes-Pyrénées, où les hélicoptères effectuent des travaux pour les stations de ski ou en alpages, on a dénombré plusieurs accidents de ce type.

Hier soir, à l’issue du sommet franco-espagnol de Carcassonne, le président de la République, Jacques Chirac, a exprimé sa « tristesse et sa compassion » aux familles des victimes de ce drame. François Ténèze

« C’est la hantise de tous les pilotes »
Les hélicoptères sont les plus vulnérables car ils volent bas et en dehors des couloirs aériens classiques. Même des pilotes chevronnés peuvent se laisser piéger.

Patrice Payen, qui fut instructeur à l’école de formation des pilotes de l’Aviation de l’Armée de Terre (ALAT) à Dax, dans les Landes, se souvient : « Pour les pilotes, les lignes à haute tension sont toujours une véritable hantise. Car un hélicoptère, comme la Gazelle, peut voler pour plusieurs types de missions : l’une dite de basse altitude (moins de 150 mètres), l’autre de très basse altitude (moins de 50 mètres) ou bien tactique (à 2 mètres du sol). Il est certain que, dans ce dernier cas, l’appareil passe en dessous de la ligne haute tension. Aussi, avant chaque vol, les pilotes disposent de cartes situant le tracé de ces dangereux obstacles. Les appareils de l’armée sont équipés de coupe câbles à l’avant. Mais ils sont souvent inopérants lorsque les fils sont de grosse dimension. Le principal danger, c’est le soleil de face ou la forêt qui va masquer l’obstacle jusqu’aux dernières secondes ».

Pour pallier ce problème, deux sociétés, dont une filiale d’EADS, ont mis au point un radar pour hélicoptères qui permet de détecter les lignes à haute tension. De petite taille, ils peuvent être montés sur des appareils légers et permettent de détecter un objet à quelques centaines de mètres, ce qui laisse suffisamment de temps au pilote pour rectifier sa trajectoire. F.T. source

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