L’hélicoptère bombardier d’eau, une arme fatale contre les feux

mardi 28 juillet 2009

Depuis son arrivée en début de mois, il a effectué une vingtaine de missions
En moins de cinq minutes, l’équipage de l’appareil, un Écureuil B2 équipé d’un kit spécial de lutte contre les incendies, est déjà aux commandes, prêt à décoller pour une nouvelle mission. L'Écureuil AS 350 B2 du SAF, basé au Sdis à Digne jusqu'au 12 septembre, peut emmener jusqu'à 850 litres d'eau à chaque largage - Photo Éric Camoin Outre le pilote et son mécanicien, un officier du Sdis et un pompier du centre de secours de Digne sont systématiquement embarqués. "Notre rôle consiste notamment à faire une reconnaissance préalable du site afin de guider les interventions des équipes au sol ainsi que le pilote dans ses largages. Et dans l’éventualité de renforts aériens, nous sommes chargés de leur prise en compte", explique le major Éric Guegnon, chef du service opération mais aussi l’un des dix pompiers habilités en tant qu’officier hélicoptère bombardier d’eau (HBE) au Service départemental d’incendie et de secours.

Un dispositif de prévention
Chaque jour, de 8 heures à 20 heures, une permanence est donc assurée sur place au Sdis afin de permettre à l’hélicoptère d’intervenir le plus rapidement possible après la décision d’engagement prise par le chef de salle du centre opérationnel. "L’hélicoptère n’est pas systématiquement engagé, la décision est prise en fonction de divers critères comme la force du vent, la difficulté d’accès des lieux ou encore la présence d’habitation à proximité", explique M. Guegnon devant les cartes détaillées du département où sont tracées, au sud-ouest, les quatre zones les plus sensibles au niveau du risque incendie qui peut varier de faible à exceptionnel en passant par léger, modéré, sévère et très sévère. "L’hélicoptère est au coeur d’un vaste dispositif de prévention qui comprend des groupes d’intervention et des réserves d’eau placés en divers endroits, quatre vigies à Manosque, Peyruis, Saint-Jurs et Lure mais également des patrouilles ONF et d’Auxiliaires de Protection de la Forêt méditerranéenne à bord de 4x4 équipés d’une citerne de 600 litres d’eau. Sans compter les patrouilles de gendarmerie dans le cadre du plan Vulcain". Au total, une soixantaine de personnes sont ainsi mobilisées chaque jour sur le terrain afin de prévenir au mieux les incendies durant la période estivale. Et lors d’un déclenchement de feu, le centre opérationnel engage aussitôt le centre de secours le plus proche - des vacataires y assurent des permanences durant l’été - puis les véhicules en alerte et si besoin l’hélicoptère bombardier d’eau. Un appareil loué dans le cadre d’un contrat de quatre ans par le Conseil général auprès de la société Secours aérien Français (Saf) avec son équipage pour la période du 30 juin au 15 septembre. "Cette année nous avons rajouté quelques jours de plus pour couvrir au mieux le risque de feux dans l’arrière-saison, commente Éric Guegnon. Nous avons droit à un quota de 50 heures de vol par saison avec la possibilité de reporter d’une année sur l’autre celles qui n’ont pas été utilisées".

"Aller vite sans se précipiter"
"Ce qui compte c’est la rapidité avec laquelle on va frapper le feu. Il faut aller vite mais sans se précipiter. Faire des choses bien réfléchies et garder la tête froide en toutes circonstances", résume Alain Mermoud, à propos des missions de lutte contre les incendies qu’il assure aux commandes de l’hélicoptère Écureuil B2 de la Saf, basé au Sdis jusqu’au 12 septembre. Un hélicoptère équipé d’un kit spécial incendie comprenant notamment une pompe et une sorte de trompe permettant de remplir le réservoir d’eau de 850 litres installé sous le ventre de l’appareil. "On peut pomper dans seulement 20 cm d’eau, c’est-à-dire dans une rivière, un lac, une bâche spéciale, ou encore une citerne voire une piscine !, précise le pilote de l’appareil dont le réservoir d’eau — un autre peut contenir quelques dizaines de litres de retardant ou de moussant — peut être rempli en moins d’une minute. Nous sommes surtout efficaces pour les feux naissants ou pour traiter les lisières, lorsqu’il s’agit d’un incendie très important, il vaut mieux laisser la place aux avions !". Philippe Dubernard source

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