C’est le genre de sinistre auquel les pompiers ne sont pas vraiment habitués : un incendie en altitude, qui plus est sous les câbles d’une télécabine qui, au plus fort de l’été, accueille 3000 passagers par jour.
Hier, vers 11h15, des touristes signalent au personnel de la Compagnie du Mont-Blanc (CMB), exploitant l’appareil, un dégagement de fumée entre les dixième et onzième pylônes, près de la gare d’arrivée sur le domaine du Brévent à une altitude de 1900 m. Rapidement, le sinistre prenait de l’ampleur et des flammes de plus de 5m venaient lécher les cabines qui survolaient l’incendie de broussailles.

38 rotations de largage d’eau
Les pompiers de Chamonix pensaient d’abord intervenir en rappel depuis les cabines, mais le vent attisait le feu et les dégagements toxiques compromettaient cette stratégie. Il était décidé d’opérer par les airs avec le pilote Pascal Brun, de la société Chamonix-Mont-Blanc hélicoptère (CMBH) au moyen de largages de citernes d’eau. Pas moins de 38 rotations auront été nécessaires pour acheminer quelque 34 m³ puisés dans le lac de Champraz (900 litres par voyage).
Cette action, associée à celle des pompiers qui, par la piste des Nants, gagnaient le sommet de la remontée, permettait de maîtriser le feu vers 13 heures. Entre-temps, les cabines avaient été stockées, l’une d’entre elles ayant été brûlée par les flammes. Fort heureusement, le personnel avait fait évacuer tous les occupants.
Les pompiers ont travaillé tout l’après-midi d’hier pour éviter toute reprise, sécuriser le vaste secteur qui a brûlé, et n’oublier aucune fumerolle. Quatre camions citernes venus de Chamonix, Saint-Gervais, Sallanches et Cluses sont montés là-haut.

Un précédent en début d’été
Aussi était-il décidé de faire évacuer les touristes, randonneurs ou grimpeurs qui se trouvaient sur le domaine à ce moment et pouvaient revendiquer une descente moins sportive que le sentier. La Compagnie du Mont-Blanc mettait à disposition sept 4x4. On estimait à plus de 200 personnes l’affluence là-haut.
Le câble, la ligne de sécurité et les cabines devaient être inspectés et en fin d’après-midi, les derniers usagers pouvaient descendre par l’appareil qui, sauf constat de désordre, devrait fonctionner aujourd’hui.
La cause de l’incendie semble liée à un mégot de cigarette jeté d’une cabine. « Le risque d’incendie sur nos installations ou sous les lignes constitue pour nous une situation sensible et redoutée, compte tenu de la difficulté d’accès à nos sites. Nous rappelons à tous l’interdiction absolue de fumer dans les cabines et dans les gares », indiquait la CMB dans un communiqué.
En début d’été, les pompiers chamoniards avaient déjà dû intervenir pour un feu de broussailles sous ces mêmes câbles. De moindre ampleur, le sinistre avait déjà été déclenché par un mégot.
Antoine Chandellier source

– Cliquez ici pour lire un article et voir les photos de Benjamin Grelier, notre correspondant local qui a assisté au nombreux remplissages d’eau au lac Champraz.