Sergueï Makarjin : « La mission Alinghi 5 a été très difficile »

mardi 11 août 2009

Sergueï Makarjin, le pilote du megahélicoptère, raconte le transport du catamaran suisse jusqu’à Gênes. L’équipée n’est pas allée sans quelques sueurs froides, notamment pour prendre de l’altitude. Le Mil-Mi 26 est un appareil exceptionnel, à usages multiples, civils et militaires.
http://www.tdg.ch/actu/suisse/serguei-makarjin-mission-alinghi-5-difficile-2009-08-10L’équipage du Mil-Mi 26 a savouré, hier, la fin de sa « mission Alinghi ». De retour à Lausanne avec leur puissant hélicoptère, la dizaine d’employés du Ministère russe des affaires extraordinaires – commandés pour assurer le transport des coques du Defender jusqu’à Gênes – en ont profité pour remplir leurs bagages de souvenirs suisses. Tôt ce matin, leur retour vers Moscou était programmé. La fin de plus d’un mois de mission en Suisse pour l’équipe au sol. A quelques heures du décollage, Sergueï Makarjin (55 ans), l’un des deux pilotes du « vaisseau aérien », et le Berlinois Jörg ­Masana (52 ans), coordinateur de l’opération chez Heliswiss International, racontent la difficile livraison assurée vendredi passé.

Savez-vous que, pour certains fans d’Alinghi, vous êtes devenus de véritables héros ?
Sergueï Makarjin : Nous ne sommes pas des héros ! Nous avons tout simplement effectué le travail pour lequel nous sommes spécialisés.

Un catamaran à transporter durant 4 h 30 sur plus de 270 kilomètres et sur Alpes, c’est tout de même un vol particulier… Comment s’est-il déroulé ?
Jörg Masana : L’opération a, effectivement, nécessité plus d’une année de préparation, dont un mois et demi de calculs techniques. Il nous a, surtout, fallu beaucoup de temps pour obtenir toutes les autorisations de vol en Italie. Mais grâce aux équipes de l’hélicoptère russe, d’Alinghi et d’Heliswiss, tout s’est très bien déroulé.

Même au Bouveret quand le catamaran a bougé vers la berge, sous le souffle de l’hélicoptère… ?
SM : Depuis le début, on savait que toute la mission serait très difficile. Comme prévu, elle l’a été ! Au départ, on ne s’attendait pas à ce que le bateau bouge autant sur l’eau. Mais tout le monde a gardé son calme. Avec mon collègue, nous avons repositionné l’hélicoptère afin de repousser Alinghi 5 au large. Le chargement a simplement pris cinq minutes de plus que prévu.

Pourquoi avoir choisi, finalement, de passer par la Fenêtre de Ferret plutôt que par le col du Grand-Saint-Bernard ?
SM : Nous avions étudié plusieurs variantes de vol. Avec les conditions météo de vendredi et les onze tonnes suspendues, nous avons en fait eu un peu de peine à prendre de l’altitude. Nous avons donc dû effectuer un demi-tour supplémentaire dans la vallée du Rhône afin de réussir à passer les Alpes (ndlr : à environ 3000 mètres d’altitude).

Comment s’est passé le trajet de l’autre côté de la frontière ?
JM : Par mesure de sécurité, nous avions interdiction de survoler les zones habitées ou les bâtiments. Jusqu’à Gênes, nous sommes donc descendus pratiquement en ligne droite, en zigzaguant à travers les campagnes et en suivant en partie le fleuve Po.

Le précieux chargement s’est-il beaucoup agité ?
SM : Un catamaran n’est pas une charge compacte facile à faire voler. Puisque nous savions qu’il allait beaucoup bouger durant le trajet, nous avions effectué des calculs spéciaux et raccourci les élingues avant afin de limiter ses rotations.

Quel souvenir garderez-vous de cette mission ?
SM : Sans mentir, je n’ai jamais eu l’occasion de survoler d’aussi belles montagnes qu’en Suisse. La vue y est extraordinaire. Et si je ne m’y connais pas beaucoup en bateaux, j’ai aussi été très impressionné par cette construction. Gérard CORDONIER et Lioudmila CLOT, de « WWW.NASHAGAZETA.CH» source

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