Le ciel vous observe

lundi 6 juillet 2009

Dans quelques mois, l’hélicoptère de la province Sud sera équipé d’une super-caméra gyrostabilisée, capable de repérer un naufragé la nuit en mer, de suivre l’évolution des végétaux rares ou envahissants, ou de retrouver un disparu dans la forêt grâce à la détection thermique.
Cette caméra, commandée par la direction du Patrimoine de la province, est un dérivé de la haute technologie militaire américaine. C'est Martial Dosdane, photographe au bureau des tournages de la province, qui en sera le principal opérateur.Imaginez un petit bijou de très haute technologie, insensible aux vibrations d’un hélicoptère, capable de voir la nuit ou à travers les nuages. De zoomer sur une canette de bière à des kilomètres. De détecter les points chauds, de reconnaître chaque plante à sa « signature thermique ».
Bref, une caméra de science-fiction, ou presque. Cette petite merveille équipera bientôt l’hélicoptère de la province Sud. Son coût est astronomique (entre 80 et 100 millions selon les taxes applicables). Mais il devrait être en partie amorti sous forme de location à d’autres entités du secteur public (provinces, communes, sécurité civile, gendarmerie ou police) et peut-être même, mais dans des conditions d’utilisation très codifiées, à des industriels ou à des grandes sociétés.
Pourquoi un tel investissement ? La motivation première, c’est d’améliorer la connaissance et la surveillance du lagon, de ses îlots, de ses réserves, de sa faune, des mangroves du bord de mer, etc., explique-t-on à la province. Grâce à la visée thermique, un naufragé peut très vite être repéré, même de nuit, même par mauvais temps. Même chose pour une personne perdue dans la Chaîne ou pour un braconnier en mer…

Un gros œil capable de tout voir, ou presque
Ensuite, il y a la cartographie numérique. La possibilité de mesurer des parcelles qui feront l’objet de chantiers ou de tracés routiers. Avec cette caméra, qui tourne à 360 degrés, il sera possible de faire un comptage quasi-instantané de la population de cervidés d’un vaste périmètre.
Un tel appareil peut aussi se révéler précieux dans la lutte contre les feux de brousse. Son système thermique lui permet de localiser précisément les foyers, même à travers un épais nuage de fumée. Et donc de guider les hélicos bombardiers d’eau ou les équipes au sol. Il permet ensuite de mesurer avec précision les étendues brûlées.
Il peut également se transformer en auxiliaire de police dans la recherche de fugitifs, voire dans le repérage de champs de cannabis. Car chaque végétal a sa propre texture, son propre mode de réfraction de la chaleur. Il suffit d’étalonner la caméra et son ordinateur avec un échantillon.
Ce qui vaut pour le cannabis vaut également pour les espèces rares ou, au contraire, celles réputées envahissantes. L’hélico provincial et sa super-caméra permettront donc une surveillance affinée des impacts environnementaux des sites industriels. Mais aussi de l’évolution des zones naturelles protégées, du corail, etc.
Bref, un gros œil capable de tout voir. Risque d’atteinte aux libertés publiques et à la vie privée ? Pas si son utilisation fait l’objet d’un encadrement strict. Philippe Frédière
...
A ne pas mettre entre toutes les mains
Est-il besoin de le préciser ? Une telle caméra est un dérivé de ce qui se fait de mieux en matière de technologie militaire. Les seules firmes qui fabriquent des appareils de ce niveau sont américaines. Elles fournissent l’armée, la CIA et… Hollywood. Car elles fabriquent également des modèles « civils » dépourvus de certaines fonctions, destinés au cinéma.
Et pour s’en porter acquéreur, il faut montrer patte blanche, subir une enquête. Aucune chance, par exemple, que la Corée du Nord ou l’Iran puissent s’en offrir.
Et pour cause. La combinaison d’un zoom optique ultra puissant et d’un zoom numérique permet un grossissement de un à cent. Grâce au GPS, à l’informatique embarquée et au système de « gyrostabilisation » sur cinq axes, l’hélico peut voler à des kilomètres de sa « cible » en se déplaçant jusqu’à près de 300 km/h et en changeant d’altitude sans que l’image ne tressaute. Même si le sujet visé est en déplacement.
En utilisation militaire, ça permet tout simplement un guidage automatique de missiles avec une précision redoutable. Y compris sur des cibles en mouvement. En version police, ça permet de filmer en gros plan, de jour comme de nuit, un débarquement de drogue sur une plage. L’hélico est à des kilomètres de là. C’est à peine si on l’entend, et il ne perd rien de la scène. En Europe, de tels engins sont utilisés pour la surveillance des grands matches de football à risque. Il fait nuit, l’hélico est à trois ou quatre kilomètres du stade, mais les hooligans se font tirer le portrait. En version cinéma, on peut réaliser des travellings aériens d’une stabilité et d’une résolution impeccables.
A titre indicatif, il n’existerait qu’une dizaine de caméras héliportées de ce type en France métropolitaine. D’une autre marque, mais elle aussi américaine.source

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