Spectaculaire sauvetage avec un Panther de la 36F

mardi 8 mai 2018

Sauvetage spectaculaire auquel a procédé vendredi dernier un hélicoptère de la Marine nationale, de concert avec les sauveteurs de la SNSM.
Le voilier était en train de couler, dans une mer démontée. Mais son équipage a pu être sauvé et le bateau d’une quinzaine de mètres, mis à sec.
C’est un sauvetage spectaculaire auquel a procédé vendredi dernier un hélicoptère de la Marine nationale, de concert avec les sauveteurs de la SNSM.

Ce "Panther", basé à l’aéroport de Hyères, avait fait sensation à Nice, le 1er mai, dans la Baie des Anges. Une démonstration de secours réalisée à l’occasion de l’UltiMed, précisément avec la SNSM.

Mais ce vendredi, la mer est démontée et l’urgence, bien réelle. Le "Panther" de la flottille 36F de la Marine transporte un pilote, un treuilliste, un plongeur et un commandant de bord.
Ce dernier, Thomas, livre un récit précis et édifiant de ce sauvetage épique. Photos et vidéos témoignent des prouesses et de l’abnégation dont ils ont dû faire preuve.

SOS et premier contact : l’urgence
"Le 4 mai à 14h20, nous sommes déclenchés par le CrossMed. Une balise de détresse, provenant du voilier "Nuit des temps", émet à 60 km au sud-ouest de Marseille et notre mission est d’investiguer la position. Dès notre arrivée sur zone, nous tachons d’appeler le voilier sur le canal de détresse. il finit par nous répondre : "Hélicoptère de sauvetage, ici le voilier "Nuit des temps"... Ca fait plaisir de vous entendre". Le capitaine du voilier nous explique qu’il y a une importante voie d’eau à bord et que malgré ses efforts, le voilier est en train de couler. Il ne sait combien de temps il va pouvoir tenir comme cela.

Il tente néanmoins de rejoindre le port le plus proche, Port-de-Bouc. La mer est formée, des vagues de trois mètres déferlent et l’embarcation navigue péniblement, ballottée par les vagues. A bord, trois personnes : un couple assez âgé et leur fils, le skipper. L’intérieur du voilier se remplit progressivement et il y a déjà 1,20m d’eau à l’intérieur. Le moteur menace de se couper, bientôt submergé par l’eau qui ne cesse de monter."

Voilier perdu de vue : l’angoisse
"L’équipage de l’hélicoptère comprend rapidement qu’il faut amener une motopompe à bord. Après avoir ravitaillé sur la Base Aérienne d’Istres, nous retrouvons la vedette SNSM devant le port de Carro, qui a appareillé sur ordre du Cross, afin de porter assistance au voilier en perdition. Nous treuillons la motopompe et nous dirigeons vers le voilier.
Une fois arrivé sur place, impossible de retrouver le voilier. Il n’est pas à la position attendue. Le stress monte dans le cockpit. Nous effectuons des allers-retours entre sa dernière position et celle où il aurait dû être une heure après... Il y a tellement de houle qu’à chaque déferlante, nous pensons apercevoir une voile. Après 30 minutes de recherches, nous finissons par le retrouver, à plusieurs kilomètres de la position estimée. Nous reprenons nos esprits et nous concentrons sur la prochaine étape : le treuillage du plongeur et de la motopompe.
Nous nous approchons du voilier et nous rendons compte de la difficulté : il y a non seulement peu de place pour treuiller, mais le voilier a du mal à tenir son cap. A chaque vague, il fait de grandes embardées. Le plongeur lance un dernier regard au treuilliste. Il est temps de descendre. Le treuilliste guide le pilote : un mètre à gauche, un mètre en avant, le plongeur lance le filin qui ricoche sur le pont...
Deuxième tentative. Celle-ci réussit : le skipper a réussi à l’attraper et il tire désormais le filin pour accueillir le plongeur à bord. Soudain, les effets cumulés d’une vague et du souffle de l’hélicoptère provoquent une violente embardée du voilier à gauche. Le plongeur s’agrippe au bastingage et tient bon. La lame passée, il tente de se hisser à bord mais se rend compte que sa combinaison est accrochée à un élément du bastingage. Un ultime effort... il réussit à s’extraire du piège et déchire sa combinaison sur toute la longueur de la cuisse. Plus de peur que de mal, il n’est pas blessé. Le skipper le hisse à bord. Ils échangent un regard.
Le plongeur lève les yeux et aperçoit l’hélicoptère qui se démène pour tenir sa position. Il reprend ses esprits. Vite, la motopompe !
Treuillée sur le pont, elle est vite mise en marche. Le démarreur de cette dernière finit par casser..
"

La jonction des secours : l’espoir
"La vedette de la SNSM finit par arriver et découvre l’étendue des difficultés. Il est déjà 17h50.
Après un échange bref entre le skipper, le Coss et l’hélicoptère, il apparaît qu’il faut treuiller la femme du voilier. Elle est trempée, sous le choc et doit être évacuée à bord du canot de la SNSM. Les conditions de mer ne permettent pas de transférer du personnel de la vedette au voilier, seul le treuillage par hélicoptère est possible. L’hélicoptère profite du transfert pour treuiller un sauveteur de la SNSM à bord du voilier pour réparer la motopompe et prêter main-forte aux deux membres d’équipages qui se relaient pour écoper le voilier.
L’hélicoptère n’a presque plus de carburant, et nous mettons le cap vers l’aéroport de Marseille pour ravitailler et nous nous tenons prêts, au cas ou le voilier finirait par couler. L’équipage de la vedette de la SNSM arrive à prendre en remorque le voilier, dont le moteur a fini par être submergé.
Soudain, mon téléphone d’alerte sonne : "il faut que vous y retourniez. L’un des membres d’équipage du voilier a perdu l’équilibre sous l’effet d’une vague, et il souffre d’une douleur thoracique.
"

L’évacuation et le remorquage : la délivrance
"Arrivé sur zone, nous treuillons le blessé et l’emmenons à l’hôpital de la Timone à Marseille.
L’équipier de la SNSM peine à contenir la voie d’eau seul. La chance tourne et le convoi rencontre la SNSM de Martigues, qui profite d’une mer plus calme pour transférer une motopompe et des bras pour écoper.
Il est 21h30. Le voilier, toujours à flot, finit son épopée au port Napoléon ou il finit par être gruté.
Il est 22h45. Au terme d’une lutte acharnée, le voilier et son équipage sont sauvés.
Bilan : 4h30 de vol, seize treuillages, deux vedettes SNSM ont été nécessaires.
"

Semaine chargée en mer : la satisfaction
"Au cours de la même semaine, nous avons aussi traité un accident de plongée à Cavalaire mardi, évacué de nuit d’un passager italien sur un ferry au large de Toulon, après une suspicion d’infarctus dans la nuit de mercredi à jeudi, et secouru deux nageuses au sud de la presqu’île de Giens jeudi."
Ce, sans compter la démonstration de sauvetage en Baie des Anges, mardi à Nice, à l’occasion de l’UltiMed. Une semaine bien remplie. Avec la satisfaction du secours accompli. Source

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