Pilote d’hélico, générale de l’Armée de l’air, Valérie André a une place à son nom

vendredi 30 juin 2017

La place Général-Valérie-André a été inaugurée ce vendredi matin à Dugny (Seine-Saint-Denis). Cette femme d’exception âgée de 95 ans était présente à la cérémonie.
Dugny, vendredi 30 juin. La générale Valérie André, 95 ans, a inauguré en présence du maire André Veyssière une place à son nom, à deux pas de l'entreprise Airbus Hélicopters. Photo leparisien.fr / Romain ChironElle s’avance d’un pas prudent, soutenue à chaque bras, au milieu de la place ornée d’une plaque couverte d’un voile. Valérie André, 95 ans, tire sur le tissu qui libère l’image de son visage de jeune femme avec une inscription : Place Général Valérie André, première femme pilote hélicoptère, première femme Général.

Le nom de cette femme d’exception, habitante d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), résonnait à double titre comme une évidence. La place jouxte l’entreprise Airbus Hélicopters et le maire de Dugny (Seine-Saint-Denis), André Veyssière (LR), a côtoyé Valérie André lorsqu’elle était conseiller au commandement du transport aérien militaire sur la base aérienne 107 « Sous-Lieutenant René Dorme », à Vélizy-Villacoublay (Yvelines). « Elle était agréable, toujours souriante. A l’époque, les femmes ne faisaient pas ce qu’elles voulaient. Elle a su s’imposer parce qu’elle avait toutes les qualités requises », estime André Veyssière (Les Républicains).

« On sautait en parachute pour soigner les blessés »
Diplômée de médecine en 1947, elle obtient son brevet de parachutiste l’année suivante avant de s’envoler pour l’Indochine. Celle qui est désormais médecin-militaire effectue ses premières missions sur un terrain de guerre. « On sautait en parachute pour soigner les blessés, on les opérait même parfois sur place. C’était des conditions très particulières », raconte-t-elle aujourd’hui. L’arrivée de l’hélicoptère va tout changer. « J’étais subjuguée par de tels engins qui décollaient à la verticale. C’était inhabituel, personne n’y croyait trop. On avait l’impression d’être des pionniers », se remémore la nonagénaire, qui pilote sur un Hiller 360, un tout petit appareil ultra-léger, dès 1950.

En Indochine, au sein de l’ELA 52, la toute première section d’hélicoptères de l’Armée de l’air, elle effectue au total 129 missions et évacue 165 blessés. L’unité est commandée par un jeune officier corse, le capitaine Alexis Santini. Les deux pilotes deviendront mari et femme.

3 200 heures de vol
Leur neveu, le maire d’Issy-Les-Moulineaux, André Santini, présent à la cérémonie ce vendredi, se souvient d’une phrase que lui répétait sa tante : « Si je suis pilote, je n’occupe pas une place de blessé à l’arrière. » Engagée ensuite durant la guerre d’Algérie, elle totalise à la fin de sa carrière 3 200 heures de vol, ce qui lui vaut d’être décorée de la croix de guerre, avec sept citations. Elle a également reçu la distinction de Grand-Croix de l’ordre de la Légion d’Honneur en 1999. Un parcours d’exception porté par une volonté hors normes : « Quand on mène quelque chose, on se donne à fond, et plus vous avancez, plus vous essayez de faire mieux », glisse Valérie André.
En jetant un regard sur son passé, elle se dit fière du chemin parcouru. « J’ai eu une vie plaisante. Si je devais recommencer, je le ferai de la même manière. »

Source leparisien.fr

• Cliquez ici pour en savoir + sur Valérie ANDRÉ.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.