Immersion au coeur de la Sécurité civile azuréenne

lundi 3 avril 2017

Ils sauvent chaque année plus de 500 vies. Reportage sur la base de l’hélicoptère Dragon 06 et auprès des hommes qui interviennent dans des situations souvent périlleuses.
Photos de l'article - Photo DR - nicematin.com"Leurs nerfs, emmêlés aussi étroitement que les commandes de l’appareil, travaillaient à l’unisson. Rouages intelligents de la frêle et puissante machine qui les emportait, le même fluide circulait entre eux." Règne à la base de la Sécurité civile de Mandelieu comme un air d’escadrille cher à Joseph Kessel, auteur du roman L’équipage, cité ici.

Ces sauveteurs venus du ciel sauvent chaque année en moyenne 530 personnes. Leur escadrille à eux, toutes proportions gardées, est basée dans un hangar de 1.600 m2, où ils décollent, vivent, dorment parfois. Leur mission : s’envoler vers des drames pour en extirper la vie. Ici se côtoient des sapeurs-pompiers du Groupe milieux périlleux (GMP), des hommes du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM), de la CRS06 Montagne.

Beaucoup d’anciens de l’armée
Et aussi, évidemment les pilotes et mécaniciens de l’hélicoptère EC 145 d’Airbus, non de code Dragon 06. Une machine "couteau suisse" de deux fois 750 chevaux tout aussi capable de partir sur une mission en mer que d’hélitreuiller un randonneur perdu dans le fond d’un canyon. Chaque jour, ils sont huit à être de veille. Ces hommeslà engagent leur vie pour en sauver d’autres. « Il n’est pas tout à fait normal de mettre une machine de trois tonnes en vol. L’apesanteur nous le rappelle régulièrement », sourit Denis Bernard, 51 ans, pilote et chef de base. Et pourtant le Dragon 06 n’a pas enregistré d’accident grave. Avec Patrick Pons et Marc Tripier, ils sont trois à faire voler la machine. Tous des anciens de l’armée, comme une majorité de ceux qui travaillent sur cette base. Beaucoup sortent des rangs de l’Aviation légère de l’armée de terre (Alat). Nous avons pu vivre à leurs côtés, partager des missions d’exercice. Ce qui frappe, c’est l’engagement, le professionnalisme mis en oeuvre à chaque sortie. Lorsque retentit la ligne d’urgence dans tout le bâtiment, il ne leur faut que quelques secondes pour rejoindre, à grandes enjambées, le bureau du pilote. Détail frappant : personne ne court. Et pourtant, douze minutes plus tard, ils seront en l’air. Massés dans le bureau du pilote, ils analysent, soupèsent, scrutent chaque paramètre de l’intervention à venir. Météo, contexte du terrain, type de blessures de la victime. « Quand tout ceci est fait, la machine est préparée, adaptée », commente Denis Bernard.

720 secondes plus tard, l’hélico décolle
L’équipe qui décollera est choisie au sein des différents corps de métiers de permanence ce jour-là, pour coller au mieux à la mission. « Ces hommes savent tout faire en matière de sauvetage périlleux. » Puis viennent l’embarquement et ces trois minutes incompréhensibles de check-list et de mise en route de l’appareil. 720 secondes après l’appel, l’appareil est en l’air. « La plus grosse erreur qu’on puisse faire, c’est partir en courant. Tout le monde doit être calme, conditionné, préparé », analyse Denis Bernard. 90 % de leurs sorties sont des interventions sur le terrain : motard accidenté, skieur blessé, randonneur tombé. Leur lot quotidien. Ces hommes endurcis vivent avec un stress géré à la perfection, unissant leur talent, leur expérience - un pilote de la Sécurité civile doit avoir au minimum 2500 heures de vol et de nombreuses habilitations - avec un sens de l’équipe indéfectible. Au total ce sont une centaine d’hommes qui côtoient la base, des plongeurs, des pompiers, des gendarmes, des policiers, des médecins, des mécanos, des pilotes.
Le Dragon 06 effectue parfois des vols jusqu’en Corse, pour des missions pédiatriques par exemple, ou comme à l’occasion du drame du Cirque de la Solitude, sur le GR20 en juin 2015. Une douzaine de touristes avaient été emportés par un glissement de terrain. Bilan, sept morts.
L’hélicoptère avait également été le premier sur les dramatiques inondations d’octobre 2015 dans les Alpes-Maritimes, volant toute la nuit. Cette année-là, ils ont secouru 700 personnes.
Le Dragon 06 effectue plus de cent heures d’interventions de nuit chaque année (...) Lire la suite sur nicematin.com ou ici.

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