« Gavarnie, c’est le Chamonix des Pyrénées »

jeudi 9 juillet 2015

Sécurité - Avec les CRS secouristes
Les CRS de Gavarnie assurent, en alternance avec les gendarmes du PGHM de Pierrefitte, une mission souvent périlleuse puisque celle-ci consiste à sauver des vies. Ces secouristes nous ont ouvert les portes de leur poste, face au Cirque de légende.

Leur métier, c’est le secours, l’urgence. Cinq minutes suffisent aux CRS secouristes en montagne pour se chausser, se saisir de leur sac et d’un baudrier avant de sauter dans l’hélico. Le décollage peut se faire très vite après la prise d’alerte. Mais cela prend au moins un quart d’heure.

« Il faut d’abord connaître la localisation, indique Éric Thole, responsable du poste de Gavarnie, identifier ensuite la nature des blessures et passer la main au médecin. Quant au pilote et au mécano, ils ont besoin de connaître les conditions météo sur place, de savoir s’il y a du vent ou du brouillard, où se situe le plafond… » Ce responsable est arrivé à Gavarnie en 1995 après avoir passé cinq ans dans les Alpes. La montagne est belle mais tellement pleine de pièges. « En période estivale, on peut arriver à 30 secours dans la semaine », poursuit ce montagnard aguerri. Ce site grandiose lui est devenu familier depuis qu’il en tutoie les sommets.

Samedi dernier, le trophée du Grand-Vignemale a apporté son lot de blessés. Ce jour-là, l’équipe totalisait une douzaine d’interventions. « La plupart sont causées par des accidents (entorses de chevilles, fractures). Si le secours est quantifiable, la fréquentation ne l’est pas. » Les chiffres varient peu, démontrant que le message de la prévention passe.

Dimanche, en revanche, la journée a été plus calme, à part une intervention dans le Luchonnais et une autre à Saint-Lary.

« L’attente fait partie du travail », fait remarquer Samuel. En cette journée dominicale arrosée de soleil, il est l’un des deux secouristes prêts à partir en première intention. Vers 11 heures, Pierre, son coéquipier, lui aussi sur le qui-vive, prépare un gâteau au chocolat. Car le poste est un lieu où l’on vit en communauté.

Outre la salle de gestion d’alertes avec ses cartes et ses plans de stations quadrillés, s’y trouve le local technique où est entreposé le matériel (cordes, perches et tout le nécessaire pour percer le rocher). Pierre, en nous montrant ces équipements, parle d’adaptabilité, de « toute la quincaillerie » à mettre en place pour assurer la sécurité dans une paroi. Les autres pièces : l’infirmerie équipée de matériel de réanimation, un bureau pour la Sécurité civile, mais aussi une salle de séjour avec cuisine et des chambres à l’étage.

« On n’est pas là par hasard… »
Attendre, ce n’est pas toujours facile quand on s’entraîne toute l’année pour sauver des vies. Samuel parle de vocation : « On n’est pas là par hasard ! C’est un pack, il y a aussi des mauvais moments… ». Et d’expliquer que la peur, si elle survient, « il faut savoir l’écouter mais continuer d’agir. Car plus on s’entraîne, plus on est capables de gérer ces moments à risques ». Ajoutons qu’en cas de mauvais temps, ces sauveteurs partent à pied.

Le pire ? « Bien sûr, c’est l’hiver où il faut éviter les suraccidents comme une deuxième coulée. » Et de décrire une situation géographique privilégiée : c’est l’une des dernières maisons du chemin du Cirque, face à l’Astazou, les trois pics de la Cascade, le Marboré… Ce qui fait dire à Samuel : « Gavarnie, c’est un peu le Chamonix des Pyrénées, il y a une importante concentration de sommets et plus de 1.600 m de dénivelé entre le haut et le fond du Cirque ».

Dimanche, Paul s’est rendu en 4x4, équipé d’un sac médical, sur le chemin du Cirque, terrain de prédilection pour la « bobologie ». En fin de matinée, il est allé récupérer Éric et Vincent, partis s’entraîner au pic de la Pahule. Durant toute cette journée, c’est le responsable du poste qui a rempli la fonction de téléphoniste, elle revient à tour de rôle.

Parfois, ces hommes d’action se laissent aller à la contemplation de ce décor saisissant. « On ne peut pas rêver de plus beau bureau ! »

Stabilité des interventions
Le bilan 2014 a fait état d’un nombre de blessés stable : 379 personnes secourues, soit à peine 10 de plus les années précédentes. Mais des changements pour le nombre de tués : 10 en 2013 et 7 en 2014, chiffre en diminution. Ces dernières années, les secouristes ont réalisé environ 330 interventions par an. En 2014, 239 personnes ont été évacuées par hélicoptère et 89 par moyens terrestres.

Le groupe secours en montagne de la CRS Pyrénées de Lannemezan et le PGHM de Pierrefitte-Nestalas alternent d’une semaine à l’autre la permanence des secours. Tous ont été formés à Chamonix. Rappelons que les CRS secouristes en montagne, au nombre de 34, tournent sur trois postes : Gavarnie, Saint-Lary et Luchon (31).

Le pilote : « savoir parfois dire non  »
Les qualités requises pour un pilote d’hélicoptère pratiquant le secours en montagne ? Didier Mengual, de la Sécurité civile, énumère : « Savoir prendre des décisions dans l’instant, avoir beaucoup de rigueur pour des raisons de sécurité et de l’humilité car on ne peut pas sauver le monde. De plus, il faut parfois savoir dire non, c’est le plus dur. Il faut donc bien connaître l’aérologie ainsi que son secteur ». Sa bête noire, ce sont (entre autres) les câbles de téléphérique, les lignes haute tension et les câbles à bois. (...) Lire la suite sur ladepeche.fr

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.