Ces hélicoptères qui sauvent des vies

lundi 21 mars 2016

En montagne et en stations, sur les routes, dans les endroits isolés, ils sont capables d’emmener sur site, en quelques minutes, une équipe médicalisée. Les hélicoptères de la Sécurité civile et du Smur (service mobile d’urgence et de réanimation) sont des outils précieux, dont l’efficacité en Isère est garantie par une bonne complémentarité entre les différents acteurs. Cette semaine, GreNews monte à bord.
Renaud Guillermet, Pilote et Chef de base du Versoud devant Dragon-38-1 - Photo ledauphine.comVous les connaissez déjà. Vous les avez forcément vus ou entendus et en particulier pendant la saison de sports d’hiver, quand l’incessant ballet héliporté entre les stations et les urgences bat son plein. Les hélicos des secours grenoblois font un peu partie de la famille et d’ailleurs, ils ont des petits noms. Ceux de la Sécurité civile s’appellent Dragon 38-1 et Dragon 38-2. Celui du Secours aérien français (SAF), rattaché au Samu de Grenoble, s’appelle Vitamine14. Et derrière ces noms qui les personnifient un peu, des missions bien précises : aller chercher et assister des victimes rapidement sur le site de l’événement, intervenir au plus près de la zone, transporter des patients d’un hôpital à l’autre… Accidents de la route, avalanches, transports d’une couveuse à Paris pour une intervention difficile, randonneur coincé sur une barre rocheuse… Ce dernier cas étant d’ailleurs “un grand classique”, selon le commentaire laconique du chef de base Renaud Guillermet, au Versoud.
Lui connaît évidemment l’EC-145 qu’il pilote sur le bout des doigts : “Un appareil qui ne va pas très vite, mais qui monte rapidement. 220 km/h, 3,6 tonnes de masse maximale, une capacité d’emport de 1,4 tonne, un treuil de 90 mètres pouvant supporter deux personnes. 8 millions d” euros...” Mais “dans notre travail, le nerf de la guerre, c’est le médecin”. Et évidemment, le sens d’une intervention d’urgence, c’est de réussir à transporter l’équipe médicale sur le site de l’accident. C’est une mécanique bien huilée. En particulier concernant le secours en montagne. Vincent Danel, en connaît bien les rouages : “La montagne, c’est un partenariat un peu compliqué mais qui fonctionne finalement bien entre les pompiers, les unités de secours en montagne, le SAMU et les pilotes de la Sécurité civile”. Chacun a son rôle, et chacun respecte le métier de l’autre. Renaud Guillermet encore : “On n’est pas idiot. Didier aux commandes de l'EC135 Vitamine 14 - Photo ledauphine.com On s’écoute. Si le médecin dit : « je ne le sens pas ». Ou si le pilote dit : « je ne veux pas aller plus loin », on sait qu’on n’aura jamais personne qui va nous dire : « fais-le quand même, force ton talent ». L’intérêt du patient, c’est le centre du dispositif. Mais le premier paramètre, c’est la sécurité de l’équipe d’intervention. On est des professionnels. Alors évidemment, il y a des jours où ça nous fait mal au cœur de faire demi-tour, de ne pas réussir, mais c’est comme ça. À l’impossible, nul n’est tenu”.

La base de Grenoble, pionnière du Groupement hélicoptère
Fondée en 1957, la base de Grenoble (anciennement à Eybens) fut la première base en France du “Groupement hélicoptère”. Située depuis 1967 sur le site de l’aérodrome du Versoud, elle est dirigée par le pilote Renaud Guillermet , chef d’une base qui compte cinq pilotes et cinq mécaniciens. Ils ont la charge des deux EC-145 de la Sécurité civile. “Ces deux machines volent quelque 1000 heures par an, environ 600 par Dragon 38-1 et 350 pour Dragon 38-2”, détaille M. Guillermet. Il insiste sur la “véritable complémentarité” des différents acteurs. “Beaucoup s’inspirent de ce que l’on fait ici en Isère”, dit-il.

Ne pas exposer l’équipe médicale
Vincent Danel le rappelle : “La limite de secours en montagne, pour l’équipe médicale, c’est de ne pas s’exposer elle-même à des risques. On a beaucoup progressé là-dessus. On faisait des choses il y a quelques années qu’on ne fait plus aujourd’hui.” Marie-Hélène Schmidt, médecin responsable du Smur de Grenoble, vit les interventions en montagne au quotidien. Elle a, une fois, “touché ce risque du doigt” : “Je me souviens d’une avalanche à Corps. Un couple et ses deux enfants faisaient du ski de rando. Les deux parents ont été emportés. J’étais intervenue avec l’hélico du Versoud. Il y avait un énorme risque de suravalanche et on sentait les secouristes inquiets, tendus. Ils avaient placé des guetteurs. Au moment où on décidait d’arrêter la « réa », les conditions devenaient mauvaises. On attendait que l’hélico vienne nous récupérer. Et là, le guetteur se met à crier : avalanche, avalanche ! On est partis en courant ! Mais au quotidien, le risque, c’est quelque chose que l’on intègre. On a fait le choix. On n’y pense plus”.

Les hélicoptères
Dragon 38-1 est l’hélicoptère Eurocopter EC-145 de la Sécurité civile basé au Versoud toute l’année.
Dragon 38-2, le même, basé à L’Alpe d’Huez six mois de l’année.
Vitamine 14 est l’EC-135 du Secours Aérien Français rattaché au Samu.

Les interventions
En 2015, le Service mobile d’urgence et de réanimation (Smur) de l’Isère a effectué 4202 interventions primaires. Sur celles héliportées, 609 ont été effectuées avec Dragon 38-1 (dont 173 secours en montagne), 305 par Dragon 38-2 (256 en montagne) et 135 par Vitamine 14 .
Sur 1925 interventions secondaires (transferts, par exemple), les opérations héliportées ont été réalisées par Dragon 38-1 (49) et Vitamine 14 (333). Source ledauphine.com

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