Dragon 33 en mission sur le littoral girondin

jeudi 4 septembre 2014

Jusqu’à mi-septembre, l’hélicoptère de la Sécurité civile assure sa mission de surveillance des côtes. Embarquement.
À bord du EC 145 de Dragon 33, un hélicoptère dernier cri tout en électronique. Son prix : entre 10 et 12 millions d'euros. Photo © Thibault SEURINL’oiseau rouge et jaune est à l’abri dans le hangar, sur la base du Huga à Lacanau-Océan. Chaque matin, Dragon 33 est minutieusement inspecté. « On vérifie tout  », explique Éric Barbier, pilote et commandant de la base. À ses côtés, le mécanique et opérateur de bord (MOB) Pascal Cordonnier. C’est lui qui va sortir l’engin, à l’aide d’une petite plateforme téléguidée.

Derrière, une silhouette longiligne s’active dans la bonne humeur. Thierry Marquant prépare le matériel. Comme les 12 autres plongeurs de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) en service pendant la saison sur Dragon 33, il est bénévole. Lors d’un secours au large, c’est lui qui descend en treuil.

Le détachement saisonnier a 50 ans
Les premiers essais ont eu lieu en 1962. Deux ans plus tard, c’est officiel : de juin à septembre, Dragon 33 quitte sa base de Mérignac pour celle du Huga, à Lacanau-Océan, mise à disposition par la mairie. L’objectif est d’agir au plus vite sur le littoral en cas de noyade au large.

Les premiers appareils sont loin de la sophistication de l’actuel EC 145, en poste depuis 2004. « Le premier hélicoptère était un Bell G2 », explique Éric Barbier, pilote et commandant de la base du Huga, vingt ans de Sécurité civile derrière lui. « Il disposait d’un seul moteur et l’habitacle était réduit. La victime était derrière, en travers. ».

Les équipages de l'époque posent devant le Bell G2 Dragon 33 de la Protection civile - Photo archives GHSCLe matériel de l’époque ne permettait d’hélitreuiller qu’une seule personne, contre deux aujourd’hui. Un brancard était disposé sur un patin de l’engin. « Ils étaient obligés de libérer le sauveteur pour accrocher la victime ». Et puis il y a eu l’Alouette 2, puis 3. Des engins à trois pales, et des instruments de bord à aiguille. « Avec l’EC 145, on gagne 37 % de vitesse et 80 % de capacité d’emport ». Un espace qui permet au médecin urgentiste de réaliser les soins à bord, comme un massage cardiaque, une perfusion ou intubation.

Au fil du temps, Éric Barbier a vu les missions de Dragon 33 évoluer. « Avec le développement du motonautisme on a plus d’accidents », remarque Éric Barbier. « Alors que le secours de nageurs au large a tendance à stagner, voire diminuer ».

« Aucune mission ne se ressemble. On est tout le temps en train de s’adapter aux conditions. Que ce soit la météo, le terrain ou le type de victime. Il faut éviter la routine qui tue ».

L’hélicoptère de la Sécurité civile est en place, prêt à intervenir partout sur le littoral girondin, de la pointe de Grave jusqu’à Biscarrosse. Dans les locaux de la base, la radio crépite. « Ici le poste du Porge. Besoin de Dragon pour un treuillage, une victime et deux sauveteurs ».

Éric Barbier file aux manettes et lance les deux moteurs qui actionnent les quatre pales. Juste le temps pour Thierry d’enfiler sa combinaison et un baudrier. Il rejoint Valérie Schmitt-Spiteri dans l’appareil. Médecin urgentiste du Samu 33, elle est aguerrie à ces missions par les airs. Pascal monte à bord et fait coulisser la portière. Décollage.

Pendant que Thierry enfile ses palmes, Dragon fend le ciel de Lacanau en direction du sud. Le poste du Porge tient l’équipe informée : il n’y a plus qu’un sauveteur avec la victime.

Arrivé sur zone, Pascal met un pied sur le patin et scrute les flots. « Je suis les yeux du pilote », explique le gaillard. Un décompte et « top vertical », c’est le signal pour l’alignement parfait avec le baigneur en difficulté, situé à 300 mètres au large. Thierry et Pascal mettent en place la nacelle. Elle peut supporter jusqu’à 270 kg et ne sort que si la houle est modérée.

Arrivé en bas, Thierry donne les instructions en quelques secondes. Se coller au fond et ne pas laisser dépasser ses jambes. Pascal presse sur sa manette. Le « panier » prend de la hauteur et Dragon 33 va pouvoir déposer la victime et le sauveteur sur la plage. Ne reste plus qu’à récupérer Thierry.

En tout, 20 minutes se sont écoulées entre le décollage et l’atterrissage. Une vitesse d’intervention qui fait la force de Dragon 33. En plus du littoral, l’équipe peut porter secours jusque dans les terres, sur un « primaire » (1).

Et cela de jour comme de nuit. Pilote et MOB sont équipés de lunettes à vision nocturne. « Cela facilite grandement la tâche », explique Éric Barbier. « L’autre soir, nous sommes intervenus pour un accouchement très prématuré, dans un camping à Naujac-sur-Mer. Sans la vision nocturne, ça aurait été impossible de se poser directement sur les lieux. » (...) Lire la suite sur sudouest.fr

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.