Exercice périlleux en vallée de Soulcem

jeudi 19 septembre 2013

Sécurité et prévention : 48 secours en montagne pour le PGHM de l’Ariège
En montagne, une luxation ou une entorse peut vite tourner au cauchemar, surtout sur une barre rocheuse à plus de 2000 m d’altitude.

Ce jeudi, les unités de secours en montagne (PGHM, DAG ainsi qu’un médecin du SMUR Montagne)* ont réalisé un exercice en commun visant à évacuer par les airs une victime située sur une paroi rocheuse de 150 m du haut du Pic de la Madelon (2120 m d’alt.) surplombant la retenue d’eau de Soulcem en Haute Ariège.

Ces professionnels du secours en montagne sont régulièrement confrontés à ce genre de situation. Aussi, pour maintenir leur niveau de performance et de technicité, ils organisent une à plusieurs fois par mois des exercices en commun sur des thématiques particulières, en fonction des saisons : exercice ravin, via ferrata, avalanche, canyon…

Des équipes de professionnels au savoir-faire éprouvé
« Le secours, c’est une chaîne avec plein de maillons qui vont de la victime à sa médicalisation par le SMUR, son extraction par notre partenaire le DAG, c’est un tout » précise Jean-Louis Hildenbrand, commandant du PGHM de l’Ariège.

« On peut s’appuyer aussi sur les sapeurs pompiers qui nous prêtent main forte sur certaines opérations et on peut aussi imaginer sur des recherches importantes s’appuyer sur des bénévoles locaux qui connaissent bien le terrain (agriculteurs, chasseurs, randonneurs) »

Pour ce professionnel, pas de place à l’erreur ni à l’improvisation, les gestes doivent être précis, les techniques éprouvées. Face à l’offre et à la diversité des activités en montagne, les sauveteurs doivent sans cesse se former et s’entraîner pour améliorer la qualité et l’efficacité de la prise en charge des victimes d’accidents.

Dans cette équipe soudée, Jean-Marc Mouchage, médecin urgentiste au Samu de Foix, pratique des exercices réguliers avec le PGHM : « la plupart des médecins de l’hôpital ont passé cette spécialité de médecine de montagne et pour améliorer notre pratique technique nous réalisons des exercices de terrain.

Aujourd’hui la victime est sur une paroi rocheuse, son collègue est redescendu donner l’alerte. Elle passe par le SAMU en conférence avec le PGHM afin d’évaluer la blessure, dimensionner l’intervention et adapter les moyens d’évacuation. C’est pour moi un exercice classique de traumatologie mais en zone de montagne il prend une dimension exceptionnelle… les exercices servent à réfléchir en amont, à se positionner, à travailler en sécurité pour le blessé et pour le reste de l’équipe »

L’hélicoptère, un auxiliaire indispensable
L’hélicoptère du DAG venu des Pujols a récupéré les sauveteurs et le médecin sur le stade d’Auzat afin de les hélitreuiller directement après un briefing en haut du pic sur lequel s’est déroulé l’exercice.

Mise en place du matériel, de la « victime » en équilibre sur la paroi, avant de passer à l’opération de secours à proprement dite : évacuation et retour au niveau des Orrys de Soulcem.

Dans toutes ces opérations, Denis Cuq, mécanicien-treuilliste, passe avec dextérité de l’intérieur de l’engin à l’extérieur, maniant le treuil, supervisant les sorties de l’habitacle, ce sont les yeux et les mains du pilote qui reste lui concentré sur les manœuvres.

Entre les différentes rotations, l’hélicoptère a dû refaire le plein de kérosène sur sa base d’attache car comme l’explique le capitaine Alain Valette : « il faut gérer le carburant au plus juste, un plein d’alerte pour nous c’est 500 litres pour 1h 30 d’hélico car en montagne le leitmotiv c’est le poids, plus on est chargé moins on monte, si en plus il y a de mauvaises conditions aérologiques ou des conditions de secours difficiles, il faut revenir plus rapidement à la base faire le plein de kérosène »

Pour lui, ces exercices sont très importants pour maintenir opérationnels les personnels : secouristes, médecins et équipages : « le secours en montagne est très technique, il faut maintenir en permanence les savoir-faire et pratiquer régulièrement. Et quand on intervient en zone particulièrement technique, on fait des reconnaissances, tout le monde doit réfléchir à la manière d’intervenir de la manière la plus sécurisée pour tous… on ne doit prendre comme on dit dans notre jargon que des risques calculés »

Un indispensable travail en équipe
Le risque zéro n’existe pas, tous ces professionnels de la montagne en sont bien conscients. Aussi tous les ans, chaque membre d’unité du PGHM se retrouve à Chamonix pour réfléchir sur la problématique de l’accidentologie et mettre en œuvre une programmation d’instructions.

« On ne pourra jamais supprimer le risque mais à nous de travailler pour le minimiser d’où ces exercices réguliers » explique l’adjudant-chef Sébastien Thomas qui s’empresse de parler de cohésion, d’esprit d’équipe, une des spécificités de ces montagnards : « le secours en montagne c’est tout sauf l’exploit personnel, c’est un travail d’équipe qui regroupe des professionnels expérimentés (dans le vol en montagne, le treuillage en montagne, la médecine de montagne). (...) Lire la suite sur ariegenews.com

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