Pour Citroën, l’hélicoptère était le véhicule individuel du futur

lundi 5 août 2013

Automobile et aviation ont des liens beaucoup plus étroits qu’on ne le croit. Témoin, ce projet aérien de Citroën qui n’a, hélas, jamais débouché.
Le RE 2 N°001 F-WZAB : quelques heures de vol et puis s'en va - Photo DRLa proximité avec l’aéronautique appartient aux gènes chez Citroën. André Citroën était passionné par l’aviation, et dès 1924, lors de la Croisière noire en Afrique, les autochenilles bénéficiaient déjà d’une assistance aéronautique. "Dès le début des années soixante, le bureau d’études Citroën s’est penché sur le véhicule individuel de l’avenir. L’avion léger, la soucoupe volante, l’autogire et l’hélicoptère ont été l’objet de quatre projets distincts. C’est le quatrième qui l’a emporté quand Citroën a signé un accord avec le constructeur allemand NSU autour de son moteur rotatif Wankel", résume Philippe Boulay, chargé de l’histoire et du patrimoine à l’Union française de l’hélicoptère et qui prépare un livre sur l’hélicoptère Citroën.

Le rapport poids/puissance du moteur est, en effet, une des clés de la réussite d’un aéronef et quelques échecs retentissants ont cru pouvoir l’ignorer. Dans la gamme des moteurs Citroën de l’époque, aucun propulseur de plus de 150 chevaux n’était assez léger. L’arrivée du moteur à piston rotatif Wankel changeait la donne. Pour son hélicoptère RE-210, la marque aux chevrons retient un birotor dérivé du Comotor 624 de 170 ch à injection.

Avec le même moteur, 267 voitures GS birotor ont été construites (sur 500 prévues) ainsi que des prototypes M35, un coupé dérivé de l’Ami 8, à suspension hydraulique, confié à des clients essayeurs. Et il faut le dire, n’ayant pas peur d’essuyer les plâtres. D’autres constructeurs comme Daimler et Mercedes-Benz se sont intéressés à ce moteur. Jusqu’à une date récente, Mazda, vainqueur au Mans en 1991, proposait le rotatif et pourrait y revenir en l’utilisant comme générateur sur les hybrides.

38 heures de vol
Le RE-210 a été construit en deux exemplaires, plus une maquette d’aménagement. La conception fut assurée par l’ingénieur autrichien Theodor Laufer, sous la direction de Charles Marchetti, qui fut aussi un des pères des Alouette à l’Aérospatiale (SNIAS, ex-Sud Aviation, future EADS/Eurocopter). Les essais ont été dirigés par Édouard Girardot. Aérospatiale étudie de son côté un hélicoptère biplace AS-370 avec le moteur de... la Talbot devenue Chrysler ensuite qui n’aura pas de suite.

À partir du 24 décembre 1975, 38 heures de vol ont été réalisées sur le démonstrateur F-WZAB par le pilote d’essai Dominique Gilles dans l’enclave du circuit privé de Citroën à La Ferté-Vidame dans l’Eure-et-Loir. La production industrielle, si elle avait été lancée, aurait été confiée à Pierre Robin, un des constructeurs du Jodel, à Dijon-Darois. Notons que Robin étudia aussi le BR Citroën, un avion bipoutre à moteur propulsif rotatif. (...) Lire la suite sur lepoint.fr

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