Le plus haut secours hélitreuillé en montagne : lieu Everest, altitude 7800 m.

jeudi 13 juin 2013

Le 21 mai dernier, le pilote italien Maurizio Folini, de la compagnie Fishtail Air, a réussi une opération de sauvetage par hélitreuillage exceptionnelle à l’Everest. Gautam Sudarshan, alpiniste népalo-canadien, était redescendu la veille épuisé du sommet et, soutenu par les sherpas chargés de l’accompagner, a été hélitreuillé à proximité du camp 4 de la voie normale du Khumbu, depuis une altitude record de 7800 mètres. Interview de Simone Moro, coordinateur du secours, himalayiste de haut niveau, pilote en altitude et locataire de l’appareil.

A l'approche de l'alpiniste épuisé, et des Sherpas qui l'assistent au sol (flèche bleue)Montagnes magazine : Simone, ce secours par treuillage est le plus haut jamais réalisé en altitude. Pouvez-vous nous en rappeler les circonstances ?

Simone Moro : je confirme ici l’altitude de 7800 mètres et le modèle de mon hélicoptère, un Eurocopter AS350 B3. Gautam était épuisé et ne pouvait plus avancer. Il était redescendu la veille du sommet et, dans la face ouest du Lhotse à proximité du camp IV, le long de la voie normale de l’Everest, son équipe de Sherpas a décidé de faire appel aux secours, même si une telle opération, par hélitreuillage au moins, n’avait jamais été réussie à cette altitude auparavant (NDLR : le précédent sauvetage hélitreuillé le plus haut enregistré fut réussi en avril 2010 à l’Annapurna, à une altitude de 6900 mètres). Tard dans la matinée, Maurizio Folini, Armin Senoner et moi-même avons décolé de Lukla pour le camp de base de l’Everest. Nous avons sur place allégé la machine en enlevant les sièges et en démontant les portes, puis avons repris le vol jusqu’au camp II, à 6500 mètres. Armin et moi sommes alors descendus de l’hélicoptère, avons fixé le câble puis coordonné l’opération par radio entre le pilote Maurizio et l’équipe de Sherpas qui assistait Gautam. Maurizio était donc seul à bord pour réaliser ce secours.

 Gautam Sudarshan, premier secouru par treuillage à 7800 mètres d'altitudeMM : Quelles étaient les conditions météo, était-il difficile de voler ou de stabiliser l’appareil à cette altitude durant l’opération ?

S. M. : les conditions météo étaient bonnes, un peu de vent et des températures plutôt douces. Un appareil de ce type est en revanche plus performant en stabilité par des températures plus basses. Gagner cette altitude de 7800 mètres et parvenir à stabiliser l’appareil comme l’a réussi Maurizio est une performance incroyable. On le doit à son expérience du vol et à ses qualités indéniables. Maurizio a du parvenir à stabiliser l’engin pendant une minute, à cause des manoeuvres que les Sherpas devaient faire afin de rattacher l’alpiniste au câble. D’après Maurizio, les paramètres de l’appareil évoluaient de part et d’autres de la zone rouge sur les cadrans, pendant toute cette minute. Gautam a finalement pu être treuillé, et redescendu directement au camp de base. Maurizio est ensuite revenu au camp II pour nous redescendre, Armin et moi.

MM : comment faut-il interpréter cette performance ?
S. M. : le danger sur l’Everest reste le même, et la mesure des risques ne doit pas changer. Ce type de secours est exceptionnel, ne peut être entrepris que par bonnes conditions climatiques et sera peu répété. Personne ne doit avoir en tête qu’un secours par hélitreuillage est possible au-delà d’une certaine altitude. (...) Lire la suite sur montagnes-magazine.com

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