"Dragon 06" dans le feu de l’action

lundi 25 février 2013

Véritable service de réanimation volant, l’hélicoptère de la Sécurité civile réalise plus de 500 opérations de secours par an, dont une centaine de nuit
Fracture du fémur sur les pistes d'Auron : une intervention classique en février pour l'hélicoptère de la Sécurité civile, qui réalise en moyenne 538 interventions par an - Photo Richard RayIl est 8 h 30, à Mandelieu, le « Dragon 06 » dort encore dans sa citadelle de verre. Cette nuit, les pilotes de la Sécurité civile n’ont pas eu à se frayer, à la lueur verdâtre des jumelles de vision nocturne, un chemin dans l’obscurité pour secourir une nouvelle victime. Leur oiseau de fer aux 15 mètres d’envergure est en effet capable de voler sans aucune visibilité.

Comme lorsque ce couple de randonneurs s’était égaré au col de La Cougourde : « 48 heures de recherches dans un brouillard à couper au couteau », se souvient Patrick. Un des secours qui a le plus marqué ce pilote de la Sécurité civile.
« Avec Draguignan, bien sûr. Lors des inondations de 2010, nous avions été le seul hélico à réussir à entrer dans l’orage. » Près de 200 treuillages effectués, dont 57 victimes arrachées à l’eau… Pour ne pas dire à la mort ? « C’est vrai que c’était chaud », souffle pudiquement Patrick.

« On va prendre une branlée… »
Aujourd’hui, c’est plutôt vent glacial sur le tarmac. Tandis que le mécanicien réveille comme chaque matin le Dragon, Denis Bernard le patron de la base va s’enquérir de la météo. « Ça souffle fort sur le Gélas. Des rafales à 80 km/h. Si on doit y aller, on va se prendre une branlée », prévient-il. « La météo, c’est notre principale contrainte. »

Une météo souvent imprévisible sur la Côte. « Au printemps, tu pars faire un secours en canyon et deux heures plus tard, tu te balades en néoprène dans la neige au sommet du Gélas », résume Laurent, un secouriste de la CRS de montagne.
Une nuit, Boby, un ancien pilote de la base, avait même dû se résoudre à dormir au refuge de Nice avec son hélico garé devant.

Un autre jour de tempête, Denis se souvient d’avoir rejoint Auron… par la route ! Enfin, en rase-mottes au-dessus de la route.

Deux secondes pour réagir
« Le risque, quand tu voles aussi bas, ce sont les lignes électriques, souffle Patrick. Moi, je préfère encore monter dans les nuages et naviguer aux instruments. Le problème, c’est que lorsque tu n’y vois plus rien, ton oreille interne a tendance à te jouer des tours. T’as des hallucinations sensitives. Sans parler du givre qui peut bloquer les moteurs et là, tu tombes comme une crêpe. »

« Pour mener à bien la mission, reconnaît Denis, on est parfois obligé de pousser au bout les capacités de la machine. A la limite de la rupture de charge. »

Il suffit alors de quelques kilos de trop pour faire « décrocher » ce gros oiseau de presque trois tonnes. « Tu n’as que deux ou trois secondes pour rattraper la situation. Au-delà du premier quart de rotation c’est trop tard. La cabine se met à tourner à la vitesse du retors : 200 tours/minutes. T’es comme dans une centrifugeuse. »

Bouton rouge
« C’est en phase de treuillage qu’on est le plus vulnérables », souligne Denis. Lorsque le Dragon descend dans un canyon pour y hélitreuiller les secouristes. Entre le bout des palles et les parois il y a parfois moins d’un mètre ! Aucun dégagement possible… « C’est pour ça qu’il y a le fameux bouton rouge », souligne Laurent de la CRS de Montagne. (...) Lire la suite sur nicematin.com

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