BHR en route pour la Technocité

jeudi 15 novembre 2012

Le fabricant du Fandango, du Mustang et bientôt de l’Xtruder, des hélicoptères poids plume, prendra possession de son usine courant janvier.
Pascal Bernuchon devant les différents modèles d'hélico légers et ultra-légers conçus et fabriqués par l'entreprise qu'il a créé. Cette dernière va s'implanter à Bayonne - Photo Olivier BonnefonLes travaux de la nouvelle usine Helitechnica vont bon train sur le parc d’activités Technocité de Bayonne. C’est là que fin janvier si tout va bien, l’entreprise BHR Aircraft Corporation va commencer à produire en série ses hélicoptères poids plume Mustang qui font déjà saliver plusieurs dizaines de clients en France et dans le monde. Des amateurs de voilures tournantes qui n’ont pas hésité à déjà passer leurs commandes et piaffent d’impatience à l’idée de décoller aux commandes de ces jolis engins à l’allure plutôt élégante.

« Nous avons pour objectif de produire sur place deux à trois hélicoptères par mois pour commencer, soit 24 par an, avant de monter la cadence à 36 exemplaires progressivement », explique Pascal Bernuchon, créateur et chef d’entreprise. Un natif d’Anglet à l’origine d’un projet qui concrétise une vie de labeur, de rêve et d’innovation.

Carrosserie ultralégère
Ce n’était pas évident en effet de concrétiser en vrai, le fantasme d’un hélicoptère dont la carrosserie pèse 34 kg seulement (miracle du carbone) et qui, une fois terminé, accuse 276 kg à vide sur la balance.

Ce modèle baptisé le Mustang, est animé par un moteur de moto Rotax (d’origine autrichienne). Il pèse 450 kg en ordre de marche, avec son pilote et son passager. Il entre dans la catégorie des ULM. Ce qui en fait un futur best-seller très accessible. Outre sa consommation ultra-réduite pour une voilure tournante, il peut en effet voler partout.

« Nous l’avons développé de façon confidentielle, quand nous avons appris que la classe 6 des ULM allait s’ouvrir aux hélicoptères. Il est désormais homologué. Le moteur développe 115 chevaux et ne consomme que 20 litres à l’heure. Nous fabriquons entièrement le modèle sur place, à part les pales. »

Quant au Fandango, plus imposant, développé de 2006 à 2008 quand l’entreprise était installée encore à Biarritz, il reste pour l’instant sur étagère si l’on peut dire, en attendant de réunir environ 1,5 million d’euros, pour financer la certification auprès de l’EASA (Agence européenne d’aviation civile).

« Le Fandango est au point, il est volant, mais nous avons privilégié un autre marché pour nos débuts », souligne Daniel Michau, directeur commercial, en charge du développement export et accessoirement pilote d’essai. Il est vrai que la crise qui a débuté en 2008 a contraint les partenaires à l’origine de BHR de revoir en partie leur copie, notamment dans la taille et la configuration de la nouvelle usine Helitechnica. Cette dernière, financée notamment grâce à un partenariat avec le groupe Etchart (dont la société Alzate assure la construction), aura tout de même fière allure.

« Les bureaux d’études y seront installés dès la fin décembre sur le site. Nous pourrons y accueillir les clients qui découvriront un modèle en exposition. Aujourd’hui, nous sommes une quinzaine de collaborateurs mais les locaux peuvent accueillir 80 employés. Au delà, il faudra sans doute pousser les murs », ajoute Pascal Bernuchon.

Ce qui marque dans l’aventure BHR, ce sont la constance et la volonté farouche dont fait preuve son créateur. « Ce qui est frappant, c’est de voir que les jeunes épousent la folie du chef », souligne encore Daniel Michau.

Fournisseurs locaux
Fabriquer des hélicoptères à la main de A à Z avec passion. Y mettre le meilleur de la technologie et de l’artisanat. Tel est en résumé la philosophie BHR Aircraf Corporation dont le logo ressemble beaucoup à celui de la prestigieuse marque Bentley. Et ce n’est sans doute pas un hasard dans un projet qui vise tout de suite l’excellence.

« Ce n’est qu’en tendant vers l’excellence et en devenant une entreprise de référence que l’on pourra enrichir le territoire et aider à redorer le blason de l’emploi industriel », analyse Pascal Bernuchon qui multiplie des partenariats avec ses fournisseurs locaux.

Les sièges en cuir sont ainsi fabriqués chez Nicolas au Pays basque avec du cuir de la tannerie Rémy Carriat d’Espelette (fournisseur d’Hermès notamment). Le composite est fabriqué chez BHR avec du carbone nanofibre haute performance grâce à un partenariat avec une société suisse.

En plus du Mustang qui devrait faire l’essentiel des ventes au départ, l’entreprise a dans les cartons un hélicoptère quatre places et un hélicoptère de voyage. Il sera basé sur la base du fameux Fandango et disposera d’une soute à bagages. « Ce modèle, nous l’espérons, devrait séduire les pays émergents comme le Brésil, la Chine et le marché nord-américain. Mais pour l’instant, on ne brûle pas les étapes. Nous ciblons d’abord le marché français et européen avec le Mustang », précise Pascal Bernuchon.

Quatorze commandes fermes sont enregistrées de ce modèle que tout le monde ou presque pourra acheter et poser dans son jardin, compte tenu de son appartenance à la famille des ULM. (...) Lire la suite sur sudouest.fr

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