Rotor tourne bien

jeudi 11 juin 2009

AÉROPORT ANGOULÊME-COGNAC. Derrière la maintenance, la société multiplie les activités, parfois surprenantes
Patrick Lemoine, directeur d'exploitation de Rotor, debout devant la porte de l'hélicoptère, présente l'entreprise, en compagnie du fondateur Jean Frayssinhes, à sa droite - Photo Isabelle Louvier)Quoi de commun entre une couverture de « Paris Match » signée Yann Arthus-Bertrand, des épisodes de « SOS 18 », les messages émis à destination des automobilistes un week-end de grand départ, un cadeau de départ en retraite et un conflit de voisinage ? L’hélicoptère. Et plus précisément Rotor, société implantée à l’aéroport de Brie-Champniers.
À l’origine, l’activité de cette base secondaire de la société Rotor de Toussus-le-Noble, dans la région parisienne, reste la maintenance des appareils. Et Dieu sait que les pièces de ces engins volants s’usent plus vite que celles des avions. « Parce que ce sont des pièces tournantes, soumises à une plus forte pression, précise Patrick Lemoine, directeur d’exploitation en Charente. Avec un hélicoptère, on n’attend pas que l’appareil tombe en panne, on fait de la maintenance préventive. » Il existe pour cela des listes d’habilitation, par marques.
L’implantation d’une société de maintenance n’a pas de rapport avec la taille de la ville. Nantes, Toulouse ou Bordeaux en sont dépourvues, Auch et Cholet en disposent. Angoulême aussi. Ce qui permet actuellement au hangar de Rotor d’abriter un appareil bombardier d’eau qui vient se remettre d’une saison de feu de forêt en Espagne. L’équivalent pour l’hélicoptère des célèbres avions Canadair.
Mais si Rotor, aujourd’hui, ne se limite pas à la maintenance, c’est à son histoire que la société le doit. Avant Rotor, en effet, il y eut Angoulême Air, fondée en 1976 par Jean Frayssinhes. Un sacré personnage. Il a passé son brevet de pilote - d’avion ! - en 1946, à une époque où l’hélicoptère tenait encore de l’engin expérimental. Il a été le premier à passer dans les années 80 des conventions avec le Samu pour le transport des blessés. Il a baladé, sous le ballet de ses pales, trois présidents, de Giscard d’Estaing à Chirac en passant par le Jarnacais Mitterrand. Et d’avoir vendu l’entreprise qu’il a fondée ne l’empêche pas d’être présent au bord de la piste de Brie-Champniers.

Baptêmes de l’air
Pour les récentes portes ouvertes organisées avec Via patrimoine, c’est à lui, passionné d’aéronautique, que Patrick Lemoine a laissé la parole. Celui qui est aujourd’hui aux manettes de Rotor a d’ailleurs été formé au pilotage par Jean Frayssinhes. Il enseigne aujourd’hui à d’autres. Il y a toujours trois ou quatre élèves privés en formation.
Mais l’hélicoptère est plus onéreux que l’avion. 450 ? de l’heure pour une petite machine comme le Bell 47. « Il faut compter 45 heures de vol pour être breveté et un budget de 20 000 ? », estime Patrick Lemoine.
Alors, le plus souvent, l’amateur se contente d’un baptême de l’air. Pour 35 ?, il y en a presque tous les week-ends de l’été à travers la Charente. Le prochain, dimanche 14, est à Torsac. Pour 190 ?, on s’offre un tour de l’agglomération d’Angoulême. Vingt minutes environ, et un cadeau très prisé pour les anniversaires et les départs en retraite.
Avec ses quatre salariés, Rotor Angoulême est une petite société, mais multiplie les activités. Patrick Lemoine a survolé les Landes pour « Paris Match » après la tempête de janvier, rempli des missions pour EDF, s’est envolé pour des images de tournage, des voyages touristiques. Et il lui est même arrivé de régler d’en haut et par photos interposées un conflit de voisinage. Rotor Angoulême : 05 45 93 68 60 Auteur : Haude Giret - Source

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.