Atterrissage négocié pour l’hélicoptère lorrain

jeudi 16 février 2012

Après moult rebondissements, le prototype d’Hélineo, un hélico léger conçu à Florange, a emménagé hier dans l’ancien hangar DHL sur l’aéroport de Metz-Nancy-Lorraine, pour y prendre son envol.

Thierry André (chemise claire au centre) et son équipe ont conçu un hélicoptère biplace en kit, le HAD 1-T qui répond au nom d'Hélineo - Photo DRRéussir l’atterrissage pour, enfin, pouvoir décoller. Les débuts mouvementés d’Hélineo auguraient pourtant mal de la suite.

En octobre, une polémique dressait Thierry André, bouillonnant patron de l’entreprise de mécanique Sérolor à Florange et concepteur de l’hélicoptère biplace en kit HAD 1-T (lire ci-dessous), contre Jean-Pierre Masseret, président du Conseil régional (lire RL du 14/10/11). Polémique à tiroirs, puisque rebondissant ensuite entre ce dernier et plusieurs maires de l’agglomération messine, voisins de la base aérienne de Frescaty. Enjeu de ce bras de fer, le choix du site d’implantation de la société – Heli Air Design – en charge du développement du projet, opposait alors les tenants de la base de Frescaty à Jean-Pierre Masseret promoteur de l’ancienne base Otan de Chambley. Soucieux de donner corps à son dessein de pôle aéronautique, ce dernier souhaitait voir l’hélico atterrir à proximité du Skylander. Mordicus !

« Le maillon manquant »
Et le patron de la Lorraine de mettre dans la balance les subventions à Pompidou, en accusant les élus favorables à Frescaty de jouer contre les intérêts régionaux. Pressions jugées inadmissibles par Thierry André guère enclin à l’idée de faire les navettes entre Florange, sa base logistique, et Chambley. Un site qu’il jugeait trop excentré et mal adapté aux conditions d’essais en vol…
Le temps a, semble-t-il, rapproché les points de vue. Un consensus s’est dégagé autour d’une implantation de Heli Air Design sur l’aéroport régional. « Une solution provisoire », indique Patrick Abate en charge du dossier aéronautique à la Région. Lequel a contribué à cet épilogue heureux, sans écarter pour autant un repli possible et définitif vers Chambley. Anticipant la signature d’une convention d’occupation des lieux avec la Région, via l’Epic (Établissement public industriel et commercial), prévue le 1er mars, l’industriel y a emménagé hier son prototype dans l’ex hangar DHL. Une étape qui ouvre la voie aux essais en vol obligatoires pour décrocher les certifications de la DGAC. « L’obtention se fera cette année », assure Thierry André. Sûr de son pari, ce passionné d’aéronautique, par ailleurs PDG de Sérolor implantée sur la zone de Sainte-Agathe à Florange, planche depuis deux ans au fignolage de son appareil. Pour lui, aucun doute, ce biplace léger équipé d’un rotor tripale s’ouvre un bel avenir. « Notre participation aux salons Elitech à Estoril au Portugal, à Duxford en Angleterre ou au Bourget a confirmé les attentes. Pour l’heure, on dispose de cinquante marques d’intérêt [contacts sérieux] », confirme le Mosellan. Ainsi calé sur le marché de niche des hélicos légers, l’appareil devrait séduire les particuliers, mais aussi les écoles de pilotage. « C’est le maillon manquant à la voilure tournante en hélico léger », souligne Thierry André qui évalue les besoins annuels du marché mondial entre 400 et 500 appareils de ce type. « Ce qui pourrait nous rapporter 50 commandes par an », estime-t-il. Pour l’heure, huit personnes vont occuper 250 m² des 2 000 m² de l’ancien hangar DHL. (...) Lire la suite sur republicain-lorrain.fr
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De la mécanique… à l’aéronautique
Thierry André a créé en 1998 sur la zone de Sainte-Agathe à Florange, sa société Sérolor - Photo archives RL/Pierre HECKLERDes turbulences, Thierry André en aura traversées quelques-unes. À ses débuts professionnels, le Mosellan croise quinze sociétés… en dix ans !
Ce caractère en acier trempé le conduira tout droit vers la mécanique de précision. Créée en 1998 sur la zone de Sainte-Agathe à Florange, sa société Sérolor travaille indistinctement pour les équipementiers automobiles, la sidérurgie ou la grande horlogerie. S’il n’est pas du genre à avoir la tête dans les étoiles, l’homme n’en a pas moins l’esprit dans les nuages. C’est d’hélicoptère qu’il rêve, sans trop pourtant croire, au début, dans des songes aussi éthérés. Mais il finit par franchir le pas et se lance, en 2009, dans la réalisation du prototype de ce drôle d’hélico en kit qui lui trotte depuis quelque temps dans la tête. Un projet longuement mûri au fil des heures de vol en parapente qu’il pratique depuis l’âge de 16 ans. Tout comme plus tard le parachutisme, le pilotage d’ULM, les avions… « Je suis tombé dans la marmite quand j’étais petit. Depuis l’aéronautisme ne m’a jamais lâché », confesse celui qui entend désormais en faire profiter sa région, la Lorraine : « À terme, je veux y assembler l’appareil et faire travailler la sous-traitance ici chez moi », assure-t-il. Une première aide du Fril (Fonds régional d’innovation lorrain) de 120 000 € pour sa participation à divers salons à l’étranger et un partenariat avec la société Précilor à Hagondange, lui permettent d’amorcer un virage décisif. Désormais il lui faut boucler le tour de table nécessaire au montage de son projet. « Soit un capital d’amorçage de 1,5 M€ à 2 M€ », indique-t-il. L’entrepreneur pourrait aussi bénéficier d’un nouveau coup de pouce du Fril. On évoque une enveloppe de 300 000 €.

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