Hélitreuillage d’un avion dans le massif du Mont-Blanc

lundi 7 janvier 2002

Crash d’un Piper dans le massif du Mont-Blanc ; miracle, le pilote et les trois passagers s’en sortent avec de légères blessures.
Spectacle insolite que celui d’un hélicoptère transportant au bout de son câble un avion. Un avion rouge et blanc amputé de son aile droite. Voilà ce qu’il reste du Piper Archer 2 qui s’est abîmé samedi après-midi sur le glacier de Talèfre (3100 mètres) dans le massif du Mont-Blanc. L’appareil, qui avait décollé de la plate-forme de Bron (Rhône), a, certes, « trinqué » mais ses occupants - trois hommes et une femme, basés en région lyonnaise -, eux, sont indemnes. Ou quasi. Hormis deux côtes cassées pour l’un, quelques points de suture pour l’autre et de solides émotions pour tous, le bilan humain tient du miracle.« Après avoir été placés quelques heures en observation à l’Hôpital de Chamonix, ils ont pu rentrer chez eux le soir même », explique le lieutenant Vincent Mougins du Peloton de gendarmerie de haute montagne. « Ils ont eu beaucoup de chance car l’appareil s’est écrasé dans un secteur pas trop raide, où il y avait assez de neige. Ce qui a amorti le choc. A quelques dizaines de mètres près, l’issue aurait pu être tout autre car l’endroit regorge de séracs, de crevasses et autres plaques de glace ».


Circonstances de l’accident à élucider

Si les secouristes s’accordent à reconnaître la bonne fortune dont ont bénéficié le pilote et ses passagers, reste à présent à déterminer les circonstances exactes de l’accident. Dès hier, les enquêteurs de la Brigade de gendarmerie des transports aériens et du BEA (Bureau enquête accidents aviation) étaient à pied d’oeuvre afin de glaner les moindres indices. « D’après les premiers témoignages, il semble que le bimoteur effectuait le tour du jardin de Talèfre, dans les environs du Couvercle », rapporte le lieutenant Mougins. « L’aviateur nous a confié que lorsqu’il est arrivé sur le col des Cristaux, il est parti dans une descente. Or à cet endroit, on se trouve à environ 100 mètres du sol des contre-pentes. Apparemment, l’avion n’a pas pu se dégager correctement pour reprendre de l’altitude et il a donc accroché le glacier ».

En pièces détachées
Et Didier Méraux, pilote d’hélicoptère et chef de base du Détachement aérien de la gendarmerie de préciser : «  Un vol en montagne et en particulier sur des glaciers ou dans des gorges, est totalement différent d’un vol en plaine. Là-haut, dans un environnement encaissé, on perd sa référence à l’horizon. Et en dépit de ce manque de repères, il faut parvenir à maintenir l’avion droit. Ce qui ne se fait qu’à l’issue d’un long apprentissage ». Le Piper qui, ironie du sort, venait de subir une révision a été redescendu hier sur la Dropping Zone des Bois, le QG des secours chamoniards. Quelque 200 kilos de pièces détachées ont ainsi été rapatriés au cours de plusieurs voyages héliportés. Quant au reste de l’appareil - soit un mono aile de 650 kilos -, il a lui aussi pris la voie des airs d’un seul tenant, pour la plus grande joie des badauds, venus en masse découvrir la carcasse. Elle devrait aujourd’hui reprendre la direction de Lyon, cette fois par camion. Cathy TROGRANCICS source

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